biais

1re édition

BIAIS.

s. m.
■  Travers, sorte d’irregularité dans une figure. Il y a du biais dans ce bastiment, dans cette chambre. cette maison est de biais. ce parterre est de biais, tout de biais.
Biais, En parlant d’estoffe, sign. Ce qui est opposé au droit fil de l’estoffe. Prendre, couper une estoffe de biais. vous ne coupez pas cela droit, vous allez de biais. Couper une estoffe du bon biais, du mauvais biais. C’est la couper du bon sens, du mauvais sens, suivant l’usage auquel on la destine.
Il se prend quelquefois fig. pour les diverses faces d’une affaire, les divers moyens dont on peut se servir pour reussir à quelque chose. Il y a plusieurs p. 100biais dans toutes les affaires. le tout est de prendre le bon biais. prendre une affaire du bon biais. du mauvais biais, de tous les biais. la tourner, la regarder de tous les biais. il n’avoit garde de reussir, il ne s’y estoit pas pris du bon biais.
Biaiser. v. n. Estre de biais. Ce chemin biaise.
Il signifie fig. Se servir de mauvaises finesses, n’agir pas sincerement. Il luy faut parler franchement, ce n’est point un homme avec qui il faille biaiser.
Il signifie aussi quelquefois, Prendre quelque temperament dans les affaires, & alors il se prend en bonne part, & presuppose adresse & prudence. Quand on se trouve entre deux extremitez fascheuses, il est de l’adresse d’un homme de sçavoir biaiser.
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