plaire

5e édition

PLAIRE.

v. n.
■  Agréer, être au gré de quelqu’un. Elle n’est pas extrêmement belle, mais elle plaît fort, elle plaît à tout le monde. Elle n’a qu’à se montrer pour plaire. Elle a le don de plaire. Cet homme-là me plaît extrêmement. La chasse, la musique lui plaît plus que toute autre chose. Ce tableau-là me plaît plus que l’autre. Ce qui lui a plu une fois, lui plaît toujours. Cela ne me plaît pas. Le vert plaît aux yeux.
Dans le style familier, Lorsque quelqu’un a dit une chose, et qu’on veut lui faire entendre qu’on n’en demeure pas d’accord, on dit, Cela vous plaît à dire.
Plaire, signifie aussi, Vouloir, p. 298avoir pour agréable, trouver bon ; et en ce sens il ne s’emploie guère qu’impersonnellement. Il a plu à Dieu de l’affliger. Il faut demander à Dieu qu’il lui plaise de … qu’il lui plaise que … Il n’en sera que ce qu’il vous plaira. Je ferai ce qu’il vous plaira, ce qui vous plaira. Vous plaît-il d’être de la partie ? Que vous plaît-il que je fasse ? Il ne me plaît pas que vous alliez là. Vous plaît-il de vous arrêter ? S’il vous plaît de vous en informer. Pour répondre à ce qu’il vous a plu de m’écrire, je vous dirai que … Ce qui me plaît, c’est que vous fassiez telle chose.
Outre les phrases précédentes, dans lesquelles ces paroles, S’il vous plaît, sont construites avec le reste du discours, on les emploie souvent par redondance. Tantôt ce n’est qu’un terme de civilité, comme dans ces phrases ; Soyez, s’il vous plaît, persuadé que je vous servirai en toutes choses. Faites-moi, s’il vous plaît, la grâce de croire… Tantôt c’est une façon de parler qui ajoute quelque énergie à ce qu’on dit, comme en cette phrase, Croyez, s’il vous plaît, que je sais bien ce que je dis.
Le Roi dit dans le dispositif de tous ses Édits, Voulons et nous plaît.
On dit proverbialement d’Une chose qui est en mauvais état, d’une affaire qui va mal, que Cela va comme il plaît à Dieu. C’est une maison où tout va comme il plaît à Dieu.
On dit d’Un homme qui a une complaisance servile pour un autre, qu’Il est auprès de lui, devant lui, à plaît-il maître.
Dans le style familier, Un homme qu’on appelle, répond, Plaît-il ? pour dire, Que vous plaît-il ? que demandez-vous de moi ? Et quelquefois on s’en sert pour faire répéter ce qu’on n’a pas bien entendu.
Plaire, se met aussi avec le pronom personnel, et signifie, Prendre plaisir à quelque chose, à faire quelque chose, y trouver du contentement, y mettre sa satisfaction. Il se plaît à la campagne. C’est un des lieux où je me plais le plus. Il se plaît à étudier. Il se plaît à lire. Il se plaît à vous contredire, à vous mettre en colère. Il ne se plaît qu’à faire du mal. Il ne se plaît à rien. Je me plais au jardinage, à l’agriculture. Il se plaît dans son domestique. Elle s’est plu à vous contredire. Ils se sont plu à me persécuter.
On dit aussi Des animaux, qu’Ils se plaisent en un lieu, pour dire, qu’Ils aiment à y être, qu’ils s’y trouvent bien. Le gibier se plaît dans les taillis. Les truites se plaisent dans l’eau vive.
On dit figurément, que Des plantes se plaisent en un endroit, pour dire, qu’Elles y viennent bien, qu’elles y profitent. La vigne se plaît dans les terres pierreuses.
Plût à Dieu. Façon de parler dont on se sert pour marquer qu’on souhaite quelque chose. Plût à Dieu que cela fût ! On dit aussi absolument, Plût à Dieu !
À Dieu ne plaise. Façon de parler dont on se sert pour témoigner l’éloignement et l’aversion que l’on a de quelque chose. À Dieu ne plaise que j’y consente jamais.
Plaise. Terme de formule dont on se sert dans quelques écrits ou mémoires qu’on présente au Roi, aux Magistrats. Plaise au Roi. Plaise à M. avoir pour recommandé en Justice le bon droit, etc.
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