fin

II. FIN

nom féminin
Étymologie : xe siècle. Issu du latin finis, « limite, fin, but ».
↪ voir aussi : I. Fin, fine (adj.)

I.

I. Ce qui termine une chose, en marque la limite, en est l’extrémité.
1.  Terme, point ultime de ce qui a une durée ou une étendue. Cette date marqua la fin d’une époque heureuse. Je vous verrai avant la fin de l’année. La fin du délai de recours. Vous avez jusqu’à la fin du mois pour vous acquitter de vos dettes. La fin d’un sentier. La rangée d’arbres qui marque la fin de la propriété. Lisez jusqu’à la fin de la page. N’oubliez pas le point en fin de phrase.
▪ Elliptiquement. Dans la langue commerciale. Une traite payable fin mai, fin courant, avant le 1er juin, avant le dernier jour du mois en cours.
2.  Cessation, interruption ; moment où quelque chose s’achève. La fin d’une maladie. La fin d’une idylle. Voter la fin d’une grève. Arriver à fin de bail. Être à fin de contrat. Un travail, une journée dont on ne voit pas la fin. La fin des hostilités.
▪ Par extension. Par euphémisme. Mort. On redoute une fin imminente. Une fin soudaine. Sentir approcher la fin, sentir sa fin prochaine. Il eut une fin tragique. Faire une belle, une bonne fin, une fin édifiante, mourir avec courage, pieusement, d’une manière exemplaire. Marque de domaine : vènerie. Être sur ses fins, en parlant d’un cerf qui a été forcé, être presque rendu, près de succomber. L’animal est sur ses fins.
3.  Dernière partie de ce qui a une durée ou une étendue ; ce qui précède immédiatement le terme ultime. La fin du Moyen Âge. Une belle fin de saison. La fin de la séance fut confuse. Une atmosphère de fin de règne. Un poste obtenu en fin de carrière. Passez me voir en fin d’après-midi. Fin de journée, la partie de la journée comprise entre la fin de l’après-midi et le début de la soirée. Fin de semaine, le samedi et le dimanche (on dit aussi Week-end). Avoir des fins de mois difficiles. L’avion est arrivé en fin de piste. Il faudra renvoyer ces notes en fin de volume. Il n’a pas apprécié la fin du livre, du film. Il a l’art de commencer par la fin. Par analogie. Solder les fins de stock, de série.
▪ Fam. Nous vous verrons fin juin, dans les derniers jours du mois de juin.
▪ Spécialement. Fin de race, se dit d’une personne qui, dans ses manières ou son apparence, donne une impression d’affaiblissement des caractères héréditaires. Fin de siècle, se dit pour qualifier ce qui, à la fin du xixe siècle, témoigne d’un raffinement jugé excessif ou décadent (on écrit aussi Fin-de-siècle). Un esprit fin de siècle. En parlant d’une personne. Un auteur fin de siècle.
▪ Par extension. Façon dont une chose se termine ; issue, dénouement, conclusion. Je donnerais cher pour connaître la fin de cette histoire. Attendons la fin pour nous prononcer. Cette intrigue a une fin inattendue.
4.  Loc. et expr. À la fin, finalement, pour finir ou, class., enfin. À la fin, il est convenu de tout. À la fin, je respire. S’emploie pour marquer l’impatience. Répondez, à la fin ! À la fin des fins (fam.), se dit pour renchérir sur À la fin. À la fin des fins, j’ai accepté son offre. À la fin du compte, en fin de compte, finalement, tout bien considéré. En fin de compte, cette aventure lui fut bénéfique. Sans fin, loc. adv., sans discontinuer, interminablement. Il pleut sans fin jour et nuit. Il aime à disserter sans fin. Sans fin, loc. adj., continuel, interminable. Une discussion sans fin. Marque de domaine : mécanique. Câble, courroie, chaîne sans fin, dont les extrémités sont réunies pour former un dispositif flexible qui transmettra un mouvement continu. Vis sans fin, vis dont les filets impriment un mouvement continu de rotation à une roue dentée avec laquelle ils ont un contact.
▪  Tirer, toucher à sa fin, être sur le point de finir. Ma patience tire à sa fin. Prendre fin, cesser, se terminer. Votre mission prendra fin dans un an. N’avoir ni fin, ni cesse, ne pas cesser et, en parlant d’une personne, s’obstiner dans son dessein. Des tracas qui n’ont ni fin ni cesse. Il n’eut ni fin ni cesse qu’il n’eût obtenu ce qu’il désirait. Mettre fin à, interrompre, faire cesser. Cette imprudence mit fin à sa carrière. Mettre fin à ses jours, se donner la mort. Mener à fin (vieilli), à bonne fin, conduire à son achèvement. Voilà une entreprise qui a été menée à bonne fin. Faire une fin, se fixer, se ranger, plus particulièrement par le mariage.
▪  Le mot de la fin, la dernière réplique d’une pièce de théâtre, le trait d’esprit ou la formule frappante qui clôt une conversation, une discussion. C’est encore lui qui a eu le mot de la fin.
▪  La fin des temps, la fin du monde, selon l’eschatologie juive et chrétienne, moment où notre monde et toute vie terrestre seront abolis. Un orage de fin du monde, si violent qu’il semble annoncer la disparition de la terre. Fig. et souvent iron. À la fin des temps, dans un avenir des plus lointain. Il vous paiera à la fin des temps. Fam. Par exagération. C’est la fin de tout, le comble.
▪ Vulgaire. Par plaisanterie. La fin des haricots, l’épuisement de toutes ressources, chances ou espoirs.
▪  Prov. En toute chose il faut considérer la fin, il est nécessaire de considérer l’issue possible ou probable d’une entreprise avant de s’y engager. La fin couronne l’œuvre.
 Titre célèbre : La Fin de Satan, poème posthume de Victor Hugo (1886).

II.

II. Ce qui est à atteindre.
1.  Ce qu’on se propose pour but, résultat que l’on poursuit. À quelle fin avez-vous agi de la sorte ? À cette fin, pour parvenir au but dont il s’agit. À cette fin, un crédit exceptionnel a été voté. Arriver, parvenir à ses fins, atteindre son but. Des fins secrètes, inavouables. Par extension. À deux, à plusieurs fins, à deux ou plusieurs usages. Un instrument à plusieurs fins. Cheval à deux fins, pouvant servir de cheval de selle ou de cheval d’attelage.
▪ Loc. adv. À toutes fins utiles ou, class., À toutes fins, pour que cela serve éventuellement. Je vous communique ce document à toutes fins utiles. Loc. prép. À seule fin de, à seules fins de, seulement afin de. Il est venu vous voir à seule fin de vous demander de l’aide.
▪  Prov. Qui veut la fin veut les moyens, qui veut obtenir un résultat ne doit pas reculer devant les procédés à employer. La fin justifie les moyens, se dit pour excuser, par l’excellence du but à atteindre, l’emploi de moyens blâmables.
2.  Marque de domaine : philosophie. Ce que l’essence désigne comme terme ou comme but. S’interroger sur les fins de l’homme. Le règne des fins, dans la philosophie de Kant, l’union des êtres raisonnables dans le respect de la loi morale. Spécialement. Fin subjective, but qu’un individu se propose, sans lui donner valeur universelle. Fin relative, ce qui est le moyen d’une autre fin, plus élevée. Fin en soi, fin qui a une valeur universelle et absolue. Par extension. But recherché pour lui-même. Le pouvoir était pour lui une fin en soi.
▪ Marque de domaine : théologie chrétienne. Les fins dernières de l’homme, la mort et le jugement.
3.  Marque de domaine : droit. Objet d’une demande exprimée dans une requête, but poursuivi par des moyens juridiques. Les fins et conclusions du demandeur. Être débouté des fins de la demande. Fin de non-recevoir, moyen par lequel on tend à présenter la demande de la partie adverse comme ne répondant pas aux critères juridiquement admis. Alléguer, opposer la fin de non-recevoir. Par extension et fig. Refus de prendre en considération. Opposer à quelqu’un une fin de non-recevoir. Se heurter à une fin de non-recevoir.
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