gourd, ourde

1re édition

GOURD, ourde.

adj.
■  Qui est devenu comme perclus par le froid. Il n’a guere d’usage qu’au feminin & en parlant des mains. Avoir les mains gourdes.
On dit quelquefois prov. & fig. N’avoir pas les mains gourdes, pour dire, Faire quelque chose avec ardeur, Quand il s’agit de degainer, il n’a pas les mains gourdes. quand il est question de prendre, il n’a pas les mains gourdes.

engourdir

■ Engourdir. v. a. Rendre comme perclus, endormir une partie du corps, ensorte qu’elle soit presque sans mouvement & sans sentiment. Le froid engourdit les mains. la torpille engourdit la main du pescheur. il y a des venins, des plantes qui engourdissent.
On dit fig. L’oisiveté engourdit l’esprit. la mollesse engourdit le courage. un long repos avoit engourdi le courage des soldats.
Il est aussi n. pass. Les mains s’engourdissent par le froid. l’esprit s’engourdit par l’oisiveté.
■ Engourdi, ie. part. pass.

engourdissement

■ Engourdissement. s. m. v. Estat de quelque partie du corps, qui est engourdie. Avoir un engourdissement au bras. cet engourdissement est un commencement de paralysie.
Il se dit aussi dans le figuré. Il est dans un estrange engourdissement d’esprit. tous les esprits estoient dans un engourdissement & dans une lethargie estrange.

dégourdir

■ Degourdir. v. a. Redonner du mouvement, de la chaleur à ce qui estoit engourdi par le froid. Se dégourdir les mains.
On dit aussi, Dégourdir de l’eau, pour dire, Faire chauffer un peu de l’eau fort froide, luy oster sa grande froideur. Il faut dégourdir cette eau.
Il se dit encore au figuré. Cet homme-là est pesant, il faut que le commerce du monde le dégourdisse. son esprit s’est dégourdi.
■ Degourdi, ie. part.
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