métier

6e édition

MÉTIER.

s. m.
■  Profession d’un art mécanique. Bon, mauvais métier. Apprendre, savoir, avoir, exercer un métier. Faire l’apprentissage d’un métier. Quel est son métier ? Son père l’a mis en métier. Le métier de cordonnier, de tailleur, de serrurier, de menuisier, de tisserand, etc. Ce métier ne vaut plus rien. Le métier va bien. Un homme de métier. Gens de métier. Il apprend le métier de son père. Il est maçon de son métier.
Arts et métiers, L’ensemble des métiers, des arts mécaniques. Il y avait autrefois des corps d’arts et métiers. Ecole des arts et métiers. Conservatoire des arts et métiers.
Métier, s’emploie quelquefois par opposition au mot Art. C’est faire d’un art un métier.
Métier, se dit, par extension, de Plusieurs professions non mécaniques. Le métier des armes. Le métier de la guerre. Le métier d’un homme de guerre. Cet officier aime son métier, s’attache à son métier, a vieilli dans le métier. S’il faut s’en rapporter aux gens du métier, ce tableau, cette musique, ce poëme ne vaut rien. Consultez-le sur votre tragédie, il est du métier. Cet avocat fait bien son métier, est habile homme en son métier. Que chacun fasse son métier. Chacun son métier. Mêlez-vous de votre métier.
Métier, se dit figurément de Ce qu’on a coutume de faire ; et, dans ce sens, il se prend ordinairement en mauvaise part. Le métier des coquettes est de tromper leurs amants. Il fait métier de duper tout le monde. Il fait le métier d’oisif sur le pavé de Paris. C’est un rude métier que d’être sans cesse en représentation devant le public. Il fait le métier de délateur, d’espion, de parasite, etc. Médire est un méchant métier. Il a fait son métier de délateur en dénonçant un tel. Il est plaisant de son métier.
Jalousie de métier, Jalousie qu’une rivalité d’intérêt ou de réputation fait naître entre personnes qui exercent la même profession, qui suivent la même carrière.
Faire métier et marchandise d’une chose, La faire habituellement. Cet homme ne dit que des mensonges, il en fait métier et marchandise. Il signifie aussi, Faire habituellement quelque chose dans des vues intéressées, en faire une espèce de trafic. Les hypocrites font métier et marchandise de dévotion.
Avoir cœur, le cœur au métier, Travailler avec zèle, avec ardeur ; affectionner ce qu’on fait, ce qu’on doit faire.
Prov., Gâter le métier, se dit D’un marchand ou d’un ouvrier qui donne sa marchandise ou sa peine à un prix que les autres marchands ou les autres ouvriers trouvent trop modique. On le dit aussi figurément. C’est un mari trop complaisant pour sa femme ; il gâte le métier.
Prov., C’est un homme de tous métiers, C’est un homme intrigant et capable de se prêter à tout, selon les conjonctures.
Prov. et fig., Quand chacun fait son métier, les vaches sont bien gardées, en sont mieux gardées, Toutes choses sont bien réglées, quand chacun ne se mêle que de ce qu’il doit faire.
Prov., Donner, servir un plat de son métier, Faire ou dire quelque chose qui tienne du caractère qu’on a ou de la profession qu’on exerce. C’est un menteur, qui nous a donné, qui nous a servi un plat de son métier.
Prov., Jouer un tour de son métier, se dit dans un sens analogue au précédent. Ce fripon nous a joué un tour de son métier.
Métier, se dit aussi d’Une espèce de machine qui sert à certaines fabrications, à certains ouvrages. Un métier de brodeur, de tisserand, de passementier, etc. Métier à faire de la tapisserie. Métier à broder. Sa toile est sur le métier. Monter, démonter un métier. Il a quatre ou cinq sortes d’étoffes sur le métier. Des bas faits au métier. Ce fabricant a tant de métiers montés, tant de métiers battants.
Il se dit, figurément et familièrement, en parlant Des productions de l’esprit. Il a une tragédie sur le métier. Il faut remettre cet ouvrage sur le métier. Son poëme est depuis longtemps sur le métier.
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