provision

6e édition

PROVISION.

s. f.
■  Amas de choses nécessaires ou utiles, soit pour la subsistance d’une maison, d’une ville, d’une province, soit pour la défense d’une place de guerre. Grande provision. Bonne provision. Provision de vin, de blé, de sel. Aller à la p. 526provision. Il n’a besoin ni de vin ni de bois pour cette année, il en a sa provision. Dans les maisons bien réglées, on fait de bonne heure sa provision de bois, de vin. La place est munie de toutes sortes de provisions de guerre et de bouche. Par extension, Faire provision de livres, faire bonne provision de livres pour la campagne.
Prov., Provision, destruction, ou Provision, profusion, Quand on a dans un ménage une provision faite des choses nécessaires à la vie, on en consomme plus que s’il fallait se les procurer à mesure.
Faire ses provisions, Se pourvoir des choses nécessaires. Il ne sera pas surpris, il a fait ses provisions.
Provisions de carême, Le beurre, l’huile, le poisson salé, les légumes, les fruits secs, et tout ce que les catholiques mangent ordinairement pendant le carême.
En termes de Commerce et de Banque, Provision de lettre de change, La somme qui, dans les mains de celui sur lequel une lettre de change est tirée, doit servir au payement de cet effet. Faire la provision d’une lettre de change.
Provision, se dit figurément en parlant Des choses morales, et il signifie, Nombre, quantité, dose. Ne cherchez pas à lui donner des ridicules, il en a déjà sa bonne provision. Cet homme, qui a beaucoup lu, a bonne provision de lieux communs sur toutes sortes de sujets. Il faut avoir une grande provision de patience.
Provision, en termes de Palais, Ce qui est adjugé préalablement à une partie, en attendant le jugement définitif, et sans préjudice des droits réciproques au principal. On lui a adjugé une provision de six mille francs. Provision alimentaire. Sentence de provision. Cet homme ayant été battu, outragé, a obtenu une provision de trois mille francs. Gagner la provision.
Provision, en Matière ecclésiastique, se dit Du droit de pourvoir à un bénéfice. La nomination de ce bénéfice appartenait à tel patron, et la provision appartenait à l’ordinaire.
Provisions, au pluriel, signifie, Les lettres par lesquelles un bénéfice ou un office est conféré à quelqu’un. Obtenir des provisions. Prendre des provisions. Il n’avait pas encore ses provisions. Il attendait ses provisions. Les provisions d’un office expédiées, scellées à la grande chancellerie. On lui fit rapporter ses provisions. Faire insinuer, faire enregistrer ses provisions. Dans la même acception, l’on dit, Des lettres de provision, au singulier. Présenter ses lettres de provision.
Il s’emploie aussi au singulier, en parlant Des bénéfices, et signifie, L’acte du supérieur qui a donné le titre. La provision est nulle et vicieuse. Un faux exposé rend la provision nulle.
Par provision. loc. adv. Provisoirement, en attendant et préalablement. Il a été ordonné par provision qu’il jouirait de la terre, qu’il toucherait la somme en donnant caution.
Il s’emploie aussi dans le langage familier et par plaisanterie. Comme nous ne dînerons qu’à six heures, je vais par provision déjeuner un peu.
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