pleurer

3e édition

PLEURER.

verb. neut.
■  Répandre des larmes. Pleurer amèrement. Elle ne fait que pleurer. Elle pleure, elle soûpire à tout moment. Pleurer comme une femme. Pleurer comme un enfant. De quoi pleurez-vous ? Qu’avez-vous à pleurer ? Quel sujet avez-vous de pleurer ? Il se met à pleurer toutes les fois qu’on lui en parle. Pleurer de tendresse. Pleurer de colère, de dépit. Pleurer de joie. C’est un soulagement dans la douleur que de pleurer. Il ne lui répondit qu’en pleurant. Il faut pleurer avec ceux qui pleurent. L’Evangile dit, Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolez. Il y a temps de rire & temps de pleurer. La fumée fait pleurer. L’oignon fait pleurer. Les cerfs pleurent quand ils sont aux abbois. Jesus-Christ, dans le Nouveau Testament dit aux femmes de Jerusalem, Ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous, & sur vos enfans.
On dit famil. Pleurer comme une vache, comme un veau, pour dire, Pleurer excessivement : Et cela ne se dit, que lorsqu’on reproche à quelqu’un de pleurer, pour une chose qui n’en vaut pas la peine.
On dit prov. & populairement, d’Un homme qui aura, par éxemple, un chapeau, une cravate d’une grandeur excessive, qu’Il a pleuré pour avoir un grand chapeau, une grande cravate.
On dit, d’Un homme qui a quelque sérosité qui lui distille des yeux de temps en temps, que Les yeux lui pleurent.
Quand la vigne est fraîchement taillée, & qu’il en dégoutte de l’eau, on dit, qu’Elle pleure.
■ Pleurer, Est aussi actif, Pleurer la perte de ses amis. Pleurer ses péchez. Pleurer les malheurs de la condition humaine. Pleurer la mort de son père. Pleurer la mort de sa mère. On dit, Pleurer son père. Pleurer sa mère, pour dire, En pleurer la perte. Et, Pleurer ses péchez, pour dire, Avoir un grand regret, une grande douleur des péchez qu’on a commis.
On dit, d’Un grand malheur, d’un accident funeste, qu’Il devroit être pleuré avec des larmes de sang, pour dire, qu’On ne le sauroit trop pleurer, ni en avoir une trop vive douleur.
On dit prov. Ce que maître veut, & valet pleure, sont toutes larmes perdues, pour dire, que Lorsque les Supérieurs veulent absolument quelque chose, c’est inutilement que les inférieurs s’y opposent, & qu’ils en témoignent du regret.
On dit d’Un avare, qu’Il pleure le pain qu’il mange, pour dire, qu’Il a regret à ce qu’il mange, qu’il se plaint sa nourriture. Et en parlant populairement & bassement, on appelle, Un avare, Un pleure-pain.
■ Pleuré, ée. part.
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