mais

4e édition

MAIS.

Conjonction adversative.
■  Elle sert à marquer contrariété, exception, différence. Il est fort honnête homme, mais il a un tel défaut. Vous pouvez faire un tel marché, mais prenez garde qu’on ne vous trompe. Elle n’est pas si belle qu’une telle, mais elle a plus d’esprit.
On s’en sert encore en rendant raison de quelque chose dont on se veut excuser. Il est vrai, je l’ai maltraité, mais j’en avois sujet.
Elle sert aussi à marquer l’augmentation ou diminution. Non-seulement il est bon, mais encore il est brave. Sa puissance n’est pas diminuée, mais elle s’est plutôt accrue. Il a fait, il a dit telle & telle chose, mais bien plus il est allé, &c. Mais qui plus est, &c. Elle est assez bien faite, mais elle n’est pas grande.
On dit aussi Mais dans la conversation, en commençant une phrase qui a quelque rapport à ce qui a précédé. Mais ne cesserez-vous jamais de parler de ces choses-là ? Mais dites-nous, quand est-ce que vous nous satisferez ? Mais ne vous ôterez-vous pas de là ? Mais pourquoi vous en prenez-vous à moi ? Mais encore, mais enfin que dites-vous de cela ? Mais qu’ai-je fait ? Mais qu’ai-je dit ? Mais qu’avez-vous dit, qu’avez-vous fait ? Mais que j’ai été heureux dans cette occasion !
Il sert quelquefois de transition, pour revenir à un sujet qu’on avoit laissé, ou pour quitter celui dont on parloit. Mais revenons à notre propos. Mais c’est trop parler de cela. Mais il est temps de finir.
Il est quelquefois adverbe ; & alors il se joint toujours avec le verbe Pouvoir, par la négative, ou en interrogeant. Je n’en puis mais. Le fils a fait une faute, mais le père n’en peut mais. Si cela est arrivé, en puis-je mais ? On ne s’en sert guère que dans le style familier, pour signifier, Ce n’est pas ma faute, je n’en suis pas la cause.
Mais, se prend quelquefois substantivement. Il ne loue guère sans quelque mais. Il y a toujours avec lui des si & des mais.
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