plonger

4e édition

PLONGER.

v. a.
■  Enfoncer quelque chose dans l’eau, ou dans quelque autre corps liquide, pour l’en retirer. Plonger une cruche dans la rivière. On l’a plongé dans la rivière jusqu’au cou. Plonger quelqu’un dans la mer.
Il s’emploie figurément en beaucoup de façons de parler. Ainsi on dit, Plonger un poignard dans le sein de quelqu’un, pour dire, Lui enfoncer un poignard dans le sein ; & d’une manière encore plus figurée, pour dire, Causer quelque déplaisir à quelqu’un par quelque nouvelle fâcheuse. C’est lui plonger le poignard dans le sein, que de lui annoncer la mort de son fils.
■ Plonger, se dit aussi figurément, en parlant des choses & des personnes qu’on regarde comme les causes de l’état fâcheux dont on parle. Cette mort plongea les peuples dans un abyme de maux. La perte de son fils le plongea dans la douleur. C’est lui seul qui vous a plongé dans la misère, dans l’affliction où vous êtes.
On dit aussi figurément, Se plonger dans la douleur, se plonger dans le vice, dans la débauche, dans les plaisirs, &c. pour dire, S’abandonner entièrement à la douleur, au vice, aux plaisirs, &c.
■ Plonger. v. n. S’enfoncer entièrement dans l’eau, en sorte que l’eau passe par-dessus la tête. C’est un homme qui plonge parfaitement bien. Ceux qui pêchent les perles plongent jusqu’au fond de la mer pour en rapporter les huîtres. Il plonge dans l’eau comme un canard.
On dit d’Un coup d’épée qui va de haut en bas, qu’Il va en plongeant. Et d’un coup de mousquet, de canon tiré de haut en bas, qu’Il est tiré en plongeant. On dit aussi, Comme les assiégeans étoient au pied du rempart, ils ne craignoient plus le canon de la place, parce qu’il ne pouvoit assez plonger pour les incommoder.
■ Plongé, ée. participe.
On dit, De la chandelle plongée, pour dire, De la chandelle qui n’a pas été jetée en moule.
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