diable
5e édition
DIABLE.
substant. masc.■
Démon, Esprit malin, mauvais Ange. Diable d’Enfer. Etre possédé du Diable. Une tentation du Diable. Chasser les Diables. Invoquer les Diables. La puissance du Diable.
Diable, dans tous les articles suivans et dans ses dérivés, est du style populaire ou familier.
On dit d’Un homme inquiet, qui roule toujours dans sa tête quelque dessein contraire au repos des autres ou au sien, que Quand il dort, le Diable le berce, ou absolument, le Diable le berce ; et proverbialement et figurément, que Les menteurs sont les enfans du Diable.
On dit aussi familièrement, qu’Une chose est allée à tous les Diables, pour dire, qu’On ne sait ce qu’elle est devenue. On dit aussi, Donner, envoyer quelqu’un au Diable, à tous les Diables, à tous les cinq cents Diables, pour dire, Le maudire, le rebuter avec colère, avec indignation.
On dit d’Un méchant homme, Il ne craint ni Dieu ni Diable.
On dit proverbialement et figurém. que Le Diable étoit beau quand il étoit jeune, pour dire, que La jeunesse a toujours quelque chose d’agréable, même dans les personnes les plus laides ; et l’on dit De quelqu’un qui, après avoir été libertin, devient dévot sur ses vieux jours, Quand le Diable fut vieux, il se fit Ermite.
On dit aussi, en parlant De quelque accident qui surprend, de quelque grand vacarme, que Le Diable est aux vaches. Quand il arrive de grands mouvemens, de grands malheurs, on dit, Les Diables sont déchaînés.
On dit encore, Faire le Diable contre quelqu’un, pour dire, Faire du pis qu’on peut contre lui ; Dire le Diable de quelqu’un, pour dire, Le déchirer impitoyablement ; et, Il n’est pas si Diable qu’il est noir, pour dire, Il n’est pas si méchant qu’il paroît ; Il fait le valet du Diable, pour dire, Il fait plus qu’on ne lui commande.
On dit De certaines choses, qu’Il ne se faut pas donner au Diable pour les faire, pour dire, qu’Elles sont faciles.
On dit proverbialement, Tirer le Diable par la queue, pour dire, Avoir de la peine à vivre.
On dit aussi, Il vaut mieux tuer le Diable, que le Diable nous tue, pour dire, que dans le cas de défense personnelle, Il vaut mieux tuer son ennemi, que de s’en laisser tuer.
On dit d’Une chose qu’on croit impossible, Cela se fera si le Diable s’en mêle ; et d’Une chose qu’on est bien résolu de faire, Cela sera, ou il faudra que le Diable s’en mêle. On dit encore, Veuille Dieu, veuille Diable, je n’en aurai pas le démenti.
On dit proverbialement, Le Diable n’est pas toujours à la porte d’un pauvre homme, pour dire, qu’Un homme malheureux ne l’est pas toujours.
On dit aussi par mépris ou par aversion, Fi au Diable ; et par chagrin ou par dépit, Le Diable s’en pende.
On dit par forme de serment, Je me donne au Diable, que le Diable m’emporte, si cela n’est pas comme je le dis.
On dit aussi, pour marquer qu’on désapprouve quelque action, quelque discours, etc. Que Diable avez-vous fait ? Que Diable avez-vous dit ? A quoi Diable s’amuse-t-il ?
On dit encore, en parlant d’Un homme mal mis, ou en désordre, qu’Il est fait à la Diable ; d’Une chose mal faite, qu’Elle est à la Diable ; Il nous a donné un ragoût à la Diable ; et d’Une chose très-mauvaise, qu’Elle ne vaut pas le Diable.
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Diable, se dit figurément d’Un méchant homme. C’est un Diable, un Diable incarné. Et dans cette acception on dit, Faire le Diable, faire le Diable à quatre, pour dire, S’emporter, faire du vacarme, du désordre.
On dit aussi, Faire le Diable à quatre, pour dire, Faire des merveilles dans quelque occasion. Dans cette affaire il fit le Diable à quatre.
On dit aussi figurém. C’est le Diable, c’est là le Diable, pour dire, C’est là ce qu’il y a de fâcheux, de difficile dans cette affaire.
On dit aussi figurém. d’Un homme extraordinaire dans ses mœurs, dans ses manières, soit en bonne, soit en mauvaise part, C’est un Diable, c’est un Diable d’homme ; et d’Un homme qui entend extrêmement bien la chicane, que C’est un Diable en procès.
On dit, C’est un bon Diable, pour dire, C’est un bon garçon ; C’est un méchant Diable, pour dire, Il est fin et malin ; C’est un Diable d’Enfer, pour dire, Un méchant homme. On dit aussi, Un pauvre Diable, pour dire, Un misérable, un gueux.
On dit, qu’Un homme a le Diable au corps, pour dire, qu’Il a beaucoup d’adresse, d’esprit, de force, etc.
On dit d’Un homme grand, fort et puissant, C’est un grand Diable.
On dit de même, Une diable d’affaire, une affaire du Diable, une difficulté de Diable, un Diable de négoce, etc. pour dire, Une méchante affaire, un méchant négoce, etc.
On dit, Au Diable le profit que j’en ai tiré, pour dire, qu’On n’a tiré aucun profit de l’affaire dont on parle ; Au Diable celui qui le fera, pour dire, que Personne n’osera ou ne pourra faire ce dont il s’agit.
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En diable. Façon de parler adverbiale et familière. Fort, extrêmement. Frapper en Diable. Menteur en Diable.
On dit en ce même sens, En Diable et demi. Il l’a battu en Diable et demi.
On dit en ce même sens : Comme le Diable, comme tous les Diables. Il l’a battu comme le Diable. Il ment comme tous les Diables.
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Diable, est quelquefois interjection. Diable ! comme vous y allez ! Diable ! cela n’est pas aisé à faire.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- dézinguer, v. tr.
- dg, symb.
- dgr, symb.
- dharma, n. m.
- di-, préf.
- dia- [I], préf.
- dia ! [II], interj.
- diabète, n. m.
- diabétique, adj.
- diabétologue, n.
- diable, n. m.
- diablement, adv.
- diablerie, n. f.
- diablesse, n. f.
- diablezot, interj. [6e édition]
- diablotin, n. m.
- diabolique, adj.
- diaboliquement, adv.
- diabolo, n. m.
- diacartame, n. f. [4e édition]