sang

5e édition

SANG.

subst. masc.
■  Liqueur rouge qui coule dans les veines et dans les artères de l’animal. Sang artériel. Sang veineux. Sang bilieux, mélancolique, etc. Sang aqueux. Sang brûlé. Sang subtil, grossier. Sang échauffé, pétillant. Sang extravasé. Sang caillé. Le sang coule, circule dans les veines. La circulation du sang. La masse du sang. Apoplexie de sang. Flux de sang. Cette viande, cet aliment fait beaucoup de sang. Cette herbe purifie le sang, épaissit le sang. Quand les vaisseaux sont trop pleins de sang. Le bouillonnement du sang. Le sang en sortit, en jaillit avec impétuosité. On lui a tiré tant d’onces de sang, tant de palettes de sang. Ce sang est beau, est mauvais, est gâté, est corrompu, est trop épais, manque de sérosité. Son sang couloit, ruisseloit de tous côtés. Il est tout en sang. Il crache du sang, le sang. Il rend le sang tout clair. On le trouva baigné dans son sang, qui perdoit tout son sang, qui nageoit dans son sang. Elle a eu une grande perte de sang. Une poudre qui arrête le sang. Une grande effusion de sang. Ce fut une grande bataille, il y eut bien du sang répandu. Des ruisseaux de sang. La terre étoit toute baignée, toute trempée, toute abreuvée de sang. Le sang des Martyrs. L’Église abhorre le sang. Le sang de l’Agneau. Il a donné son sang pour nous racheter. Le sang précieux de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le corps et le sang de Notre Seigneur Jésus-Christ dans le Mystère de l’Eucharistie.
On dit, Se battre au premier sang, pour dire, Se battre jusqu’à ce qu’il y ait quelqu’un des deux combattans de blessé.
On dit, Mettre un pays à feu et à sang, pour dire, Y commettre toutes sortes de cruautés. Et l’on dit figurément De gens irrités les uns contre les autres, et qui cherchent à se nuire par toute sorte de voies, qu’Ils se font la guerre à feu et à sang.
On dit aussi figurément et familièrement De deux personnes, qu’Elles sont brouillées à feu et à sang, pour dire, qu’Elles ont l’une contre l’autre une violente animosité.
On dit, Mettre quelqu’un en sang, tout en sang, pour dire, Blesser quelqu’un en sorte qu’il soit tout couvert de sang.
On dit figurément et familièrement, Suer sang et eau, pour dire, Faire de grands efforts, se donner beaucoup de peines, souffrir beaucoup. J’ai sué sang et eau pour venir à bout de cette affaire. Je suois sang et eau de voir l’embarras où il étoit. Ce Prédicateur qui avoit tant de peine à parler, me faisoit suer sang et eau.
On dit figurém. d’Un homme cruel, qu’Il aime le sang, qu’il est altéré de sang, que c’est un homme de sang, qu’il se plaît dans le sang, pour dire, qu’Il aime à répandre le sang ; d’Un homme qui a fait un meurtre, qu’Il a trempé p. 535ses mains dans le sang ; et d’Un tyran qui a fait mourir beaucoup de monde, qu’Il s’est baigné dans le sang.
On dit, Épargner le sang, pour dire, Épargner la vie des hommes.
On dit, par affection pour quelque chose, ou pour quelque personne, qu’On donneroit de son sang, qu’on répandroit tout son sang, jusqu’à la dernière goutte de son sang, pour… On dit aussi familièrement, Il voudroit qu’il lui eût coûté une pinte de son sang. Et on dit quelquefois, pour assurer la vérité d’une chose, qu’On la signeroit de son sang.
En parlant De ce qui arrive d’agréable, on dit figurément, que Cela rafraîchit le sang, que cela calme le sang ; et De ce qui arrive de fâcheux, que Cela fait faire de mauvais sang, du mauvais sang.
En parlant De quelqu’un qui a été obligé de se défaire de la meilleure partie de son bien, on dit figurément, qu’Il lui en a coûté le plus pur de son sang, qu’il a donné le plus pur de son sang. Et l’on dit en ce sens, en parlant d’Un homme qui fait des vexations, qui pille le peuple, qu’Il suce le sang du peuple, qu’il s’engraisse du sang du peuple.
En parlant Des remèdes qui contribuent au bon état du tempérament, de la santé, on dit, qu’Ils purifient le sang, qu’ils rafraîchissent le sang, qu’ils calment le sang, qu’ils adoucissent le sang.
En termes de l’Écriture-Sainte, les mots de Chair et de Sang se prennent pour La nature corrompue ; et c’est dans cette acception, que dans l’Évangile, Jésus-Christ dit à Saint Pierre, Ce n’est point la chair et le sang qui vous l’ont révélé. Dans la même acception on dit, Les affections de la chair et du sang, pour dire, Les sentimens naturels.
On appelle Baptême de Sang, Le martyre souffert sans avoir reçu le Baptême ; et c’est dans cette acception qu’on dit, que Le Baptême de sang suffit pour acquérir la gloire éternelle.
En termes de Cuisine, on appelle Des pigeons au sang, un lièvre au sang, Des pigeons ou un lièvre qu’on a fait cuire dans leur sang.
Sang, signifie aussi, Race, extraction. Être de noble sang, d’un sang vil, d’un sang abject. Être d’un sang illustre, de sang royal. Le sang de France. Ils sont tous deux de même sang. Il se dit quelquefois, dans un sens moins étendu, Des enfans par rapport à leur père. C’est votre fils, c’est votre sang.
On se sert quelquefois du mot Sang, au sens de Race, de famille. Le sang des Bourbons, des Montmorencis, etc.
On appelle en France ; Princes du Sang, Les Princes qui sont de la Maison Royale.
On appelle Droit du sang, Le droit que la naissance donne. Henri IV parvint à la Couronne par le droit du sang.
On appelle La force du sang, Les sentimens secrets qu’on prétend que la nature donne quelquefois pour une personne de même sang, quoiqu’on ne la connoisse pas.
On dit, que La vertu des pères ne passe pas toujours avec le sang dans leurs enfans, pour dire, que Les enfans n’ont pas toujours les bonnes qualités de leurs pères.
On dit proverbialement et familièrement, Bon sang ne peut mentir, en parlant Des enfans qui tiennent quelque chose des bonnes qualités de leurs pères et de leurs mères. Je ne m’étonne pas que le fils d’un si grand homme ait fait de si belles actions, bon sang ne peut mentir. On dit la même chose par ironie, en parlant d’Une fille qui est coquette comme sa mère l’avoit été. On se sert aussi du même proverbe pour marquer, qu’Ordinairement l’affection naturelle entre personnes de même sang ne manque pas de se découvrir, de se déclarer dans l’occasion. Ces deux frères étoient brouillés, on attaque l’un, l’autre le défend, bon sang ne peut mentir.
Quand un homme a quelque bonne ou quelque mauvaise qualité, qu’il tient de famille, on dit, que Cela est dans le sang.
On le dit aussi, pour dire, que Cette bonne ou mauvaise qualité vient de son tempérament.
En parlant d’Un pays dont les habitans sont ordinairement beaux et bien faits, on dit, que Le sang y est beau.
En parlant d’Une famille composée de personnes belles et bien faites, on dit, que C’est un beau sang.
On dit proverbialem. qu’Un homme a du sang aux ongles, au bout des ongles, pour dire, qu’Il est sensible à l’injure, qu’il sait la repousser avec vigueur ; et qu’Il a le sang chaud, pour dire, qu’Il est prompt et colère.
On appelle Sang-froid, L’état de l’âme qui n’est agitée d’aucune passion violente. Quand il est dans son sang-froid. Il lui a parlé d’un grand sang-froid. Il lui a répondu avec son sang-froid ordinaire.
On dit, qu’Un homme en a tué un autre de sang-froid, pour dire, qu’Il l’a tué de dessein prémédité, et sans aucun de ces mouvemens de colère, qui peuvent diminuer l’atrocité du crime.
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