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IV. QUE

conjonction de subordination (e s’élide devant une voyelle ou un h muet).
Étymologie : ixe siècle. Issu de la conjonction latine quia, qui a pris les valeurs de la conjonction quod, « parce que », puis « que ».
↪ voir aussi : I. Que (pr. rel. inv.)II. Que (pr. interr.)III. Que (adv.)
1.  La conjonction Que introduit une proposition subordonnée complétive, qui peut être à l’indicatif, au conditionnel ou au subjonctif selon le sens du verbe de la principale et sa modalité.
– Que introduit une proposition complétive sujet au subjonctif. Qu’il vienne m’étonnerait. Que vous le dédommagiez est pure justice.
– Que introduit une proposition complétive complément d’objet. Je trouve que vous avez raison. Je souhaite qu’il parte. Je crains qu’il ne puisse pas le faire. Je crois qu’il viendra, je ne crois pas qu’il vienne. Je pense qu’il devrait le faire. Lui, coupable ! Je soutiens que non. Qu’il soit fatigué, je l’admets. Que peut se combiner avec certaines prépositions pour former les locutions conjonctives À ce que, De ce que. Il s’attend à ce que je parte. Je me réjouis de ce qu’il ait réussi.
▪  Spécialement. Dans certains cas d’ellipse de la proposition principale, la complétive prend le statut de proposition indépendante, ou peut régir une autre subordonnée. Dans des phrases au subjonctif pour exprimer un ordre, un souhait, une prière. Qu’il parte sur-le-champ. Que je meure, si cela n’est pas vrai. Qu’il nous revienne sain et sauf. Que Dieu vous bénisse. Dans des titres de chapitre ou d’ouvrage. Que la vertu est le plus grand de tous les biens. Par convention, pour donner les formes du subjonctif. Que j’aie, que tu aies, qu’il ait, etc.
– Que introduit une proposition complétive complément d’un verbe impersonnel ou d’un présentatif. Il serait préférable, il importe que tu sois présent. Voilà qu’il recommence, qu’il repart !
– Que introduit une proposition complétive complément du nom, du pronom ou de l’adjectif. La pensée qu’il soit guéri me réjouit. La difficulté réside en ceci qu’il faut agir sans tarder. Je suis heureux que tu sois resté.
– Que introduit une proposition complétive attribut. L’essentiel est que nous soyons saufs. Avec ellipse du verbe de la principale. Fam. Dommage qu’il n’ait pu nous rejoindre.
2.  La conjonction Que introduit une proposition subordonnée circonstancielle à l’indicatif ou au subjonctif.
– Que introduit une subordonnée circonstancielle de temps. Il était à peine sorti ou À peine était-il sorti que la maison s’écroula. Il y a dix ans que je ne fume plus. Il ne voulait pas partir que tout soit arrangé. Loc. N’avoir point de cesse que, ne pas s’arrêter avant que. Il n’aura point de cesse que vous ne lui ayez donné ce qu’il veut.
– Que introduit une subordonnée circonstancielle de condition. Qu’il fasse le moindre excès, il est malade. Qu’il paraisse, tous se taisent.
– Que introduit une subordonnée circonstancielle de concession. Que cela leur plaise ou non, je ne cèderai pas.
– Que introduit une subordonnée circonstancielle de but. Montez que je vous parle.
– Que introduit une subordonnée circonstancielle de conséquence (vieilli). Ils boivent que c’en est honteux. Il reviendrait que la situation s’arrangerait immédiatement.
3.  Litt. Avec la conjonction Si, dans un tour hérité du latin, pour marquer l’insistance, le renchérissement. Que si vous m’objectez que…, même si vous m’objectez que…
4.  La conjonction Que reprend une conjonction de subordination qui a introduit une première subordonnée (dans cette construction, Que est dit « vicariant »). Quand il a le temps et qu’il fait beau, il va se promener. Comme il était tard et qu’on craignait la chute du jour… Puisque le temps passe et que nous sommes pressés…
▪  Spécialement. Employé avec Non pas ou Non suivi du subjonctif, Que introduit une subordonnée causale qui en annonce une seconde. Il viendra, non qu’il en ait envie, mais parce qu’il le faut.
5.  Que sert à former la locution interrogative directe Est-ce que, qui peut se substituer à l’inversion du sujet. Est-ce qu’il pleut ?
▪  On évitera d’associer cette locution à un pronom ou à un adverbe interrogatif : on dira ainsi Que veux-tu ? Où vas-tu ? À qui parles-tu ? plutôt que Qu’est-ce que tu veux ? Où est-ce que tu vas ? À qui est-ce que tu parles ?
6.  Que, associé à certains noms ou prépositions, sert à former des locutions conjonctives introduisant des propositions subordonnées circonstancielles de temps, de cause, de but, de condition, d’opposition, de conséquence, et qui sont définies au mot principal, comme Après que, Parce que, Afin que, À condition que, Bien que, En sorte que, etc.
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