salut

SALUT

nom masculin
Étymologie : xe siècle. Issu du latin salus, « bon état physique, santé », puis « action de saluer, salut », lui-même dérivé de salvus, « bien portant, en bonne santé, en bon état », parce que l’on souhaitait une bonne santé à ceux que l’on rencontrait.
1.  Le fait d’échapper à un grand danger, à la mort, de rester ou de se rétablir dans une situation sûre, sereine. Il ne dut son salut qu’à l’arrivée des forces de l’ordre. Il a cherché son salut dans la fuite. Il y va du salut de votre famille. Par analogie. En parlant d’une collectivité. Le salut de l’État. « Veillons au salut de l’empire », chant révolutionnaire.
▪ Par métonymie. Ce traitement fut son salut.
▪ Loc. Planche de salut, voir Planche. Un port de salut (litt.), un endroit pouvant servir de refuge. Point de salut, se dit pour exprimer qu’on n’obtient pas le succès sans satisfaire à certaines conditions. Hors de cette solution radicale, point de salut. De salut public, se dit de ce qui vise à assurer la sauvegarde d’une société, d’un État. Des mesures de salut public. Marque de domaine : histoire. Le Comité de salut public, voir Public I.
▪ Spécialement. Marque de domaine : théologie chrétienne. Délivrance de tout mal, libération définitive du péché par l’effet de la miséricorde de Dieu, qui appelle tous les hommes à l’union indissoluble avec lui. Le salut de l’âme, le salut éternel. Le mystère du salut, la rédemption du genre humain opérée par le sacrifice du Christ sur la croix. Travailler à son salut, faire son salut, éviter le péché afin de gagner la vie éternelle. Loc. et expr. Hors de l’Église, point de salut, formule signifiant que c’est par l’intermédiaire exclusif de l’Église fondée par le Christ que les hommes sont sauvés. L’Armée du salut, institution fondée au xixe siècle par le pasteur anglais William Booth pour aider les indigents et dont l’organisation est inspirée de celle de l’armée.
 Titre célèbre : Le Salut par les Juifs, de Léon Bloy (1892).
2.  Manifestation de respect ou de courtoisie à l’égard d’une personne que l’on rencontre ou que l’on quitte ; geste ou propos utilisé à cette fin. Il a soulevé sa casquette en signe de salut. Un salut de la main, de la tête. Il ne m’a pas rendu mon salut. Un salut tonitruant. De grands saluts.
▪ Employé comme formule de civilité. Dans des actes ou des discours officiels (surtout en usage dans des textes anciens). Pie XI, à tous les fidèles, salut et bénédiction apostolique. À tous présents et à venir, salut, formule de chancellerie préliminaire de certains actes des rois de France et de Napoléon Ier. Dans la correspondance. Je vous adresse mon plus cordial salut. À l’époque révolutionnaire, les courriers officiels se terminaient par « Salut et fraternité ». Dans le style oratoire et poétique, s’emploie comme une exclamation de respect ou d’admiration. Salut à toi, ô Jupiter ! Salut, terre sacrée ! Dans la conversation, s’utilise familièrement aujourd’hui comme interjection à la place de Bonjour ou Au revoir. Salut, salut les copains ! Expr. À bon entendeur salut, voir Entendeur.
▪ Spécialement. Marque particulière de respect, de déférence en usage dans certains groupes ou lieux. Le ténor a été sifflé pendant les saluts. Le salut militaire. Le salut scout. Par analogie. Le salut aux couleurs, au drapeau. Il est d’usage que les fidèles fassent un salut lorsqu’ils passent devant l’autel. Marque de domaine : liturgie catholique. Salut du saint sacrement ou, simplement, salut, exposition et adoration du saint sacrement, éventuellement suivies de la bénédiction du saint sacrement. Il y a salut tous les soirs dans cette église.
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