de

1re édition

DE.

Préposition.
■  Servant à marquer le genitif & l’ablatif, & qui fait connoistre qu’une chose vient, procede d’une autre, luy appartient ou luy est jointe en quelque façon. De quelle cause procede un tel effet ? d’où vient-il ? il est parti de Paris. il a fait cela de sa teste. vin de Champagne.
Il sert aussi à marquer la matiere dont une chose p. 305est faite. Habit de drap, de velours. colomne de marbre. pont de pierre. chandelle de cire. pasté de cerf.
Il sert aussi à marquer l’usage ; comme, Cheval de poste. carrosse de loüage. bateau de passage ; & la qualité ; comme, Esprit de feu. homme de vertu. femme de bien.
Il se met aussi aprés le nom appellatif joint au nom propre. La ville de Paris. la forest de saint Germain. la riviere de Seine. poire de bon chrestien. prune de brignolles. bois de sapin &c.
Il sert aussi d’article pour le genitif singulier des noms masculins qui commencent par une voyelle ou une h qui n’aspire point. Le fils d’Alexandre. beaucoup d’honneur, Et pour celuy des noms feminins. Le poil de la teste. les biens de la terre. Et pour celuy de tous les noms propres hormis des masculins qui ont l’article le au nominatif, comme le Poussin, dont le genitif est, du Poussin & non, de Poussin.
Il se met souvent devant l’infinitif des verbes, soit aprés un verbe ; comme Cesser, achever de dire. tascher, s’efforcer de faire &c. soit aprés un nom. Il est mal-aisé d’estre jeune & sage. il estoit capable d’entreprendre. il a la faculté, le pouvoir de prescher &c.

du

■ Du est semblablement prépos. & article, & se met devant le singulier des noms masculins qui commencent par une consonne. A la sortie du bois. les richesses du Perou. Colonel du Regiment Royal.

des

■ Des est semblablement prépos. & article, & se met devant le genitif & l’ablatif pluriels de tous les noms, tant masculins que feminins, soit propres soit appellatifs.
Il y a des endroits neantmoins où le De se met devant des pluriels, par exemple. Combler de biens. remplir de benedictions. privé de tous ses sens. assommer de coups ; Ce que l’usage peut mieux enseigner que les remarques ne sçauroient faire.
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