gueux, euse

1re édition

GUEUX, euse.

adj.
■  Indigent, necessiteux, qui est reduit à mandier. Ces gens-là sont si gueux qu’ils n’ont pas de pain. c’est une famille fort gueuse.
On le dit, De tous ceux qui sont extremement pauvres pour leur condition. Cet homme-là n’a pas dequoy fournir aux dépenses de sa charge, c’est un gueux. il mene une vie fort gueuse. son équipage est extremement gueux.
On dit prov. Gueux comme un Peintre. gueux comme un rat d’Eglise.
Gueux, euse. subst. Mendiant. Homme ou femme qui demande l’aumosne, qui fait mestier de caimander. Gueux gueusant. vieux gueux. vieille gueuse. c’est un vray gueux, un gueux fieffé, un gueux de profession. mener une vie de gueux.
On appelle, Gueux de l’ostiere, Un gueux qui demande l’aumosne de porte en porte.
On dit, d’Un homme de neant qui a fait fortune, & qui est devenu insolent, que C’est un gueux revestu.
On dit, d’Une femme de mauvaise vie, que C’est une gueuse.
Gueuser. v. n. Caimander, faire mestier de demander l’aumosne. Il s’est mis à gueuser. on le trouva qui gueusoit, & on le mena à l’Hospital general. Il est quelquefois actif. Gueuser son pain.
Gueusant, ante. adj. v. Qui gueuse actuellement. C’est un gueux gueusant, une gueuse gueusante. Il n’est en usage qu’en cette phrase.
Gueuserie. s. f. Indigence, misere, pauvreté. Il y a bien de la gueuserie dans cette province, dans cette maison.
Il signifie aussi, Chose vile & de peu de prix. Il n’a acheté que de la gueuserie.
Gueusaille. s. f. Canaille. Multitude de gueux. Voilà bien de la gueusaille. chassez cette gueusaille. ce n’est que de la gueusaille.
Gueusailler. v. n. Faire mestier de gueuser. Il pourroit faire quelque chose, & il s’amuse à gueusailler.
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