couronner

3e édition

COURONNER.

v. a.
■  Mettre une couronne sur la tête. Couronner celui qui a gagné le prix, ou qui a fait quelque belle action. Couronner une victime. Couronner de fleurs, de lauriers, de myrte. Couronner d’une couronne d’or, d’une couronne d’argent. Couronner un Pape, un Roi, un Prince. Ils l’élûrent & le couronnérent. Il fut sacré & couronné.
On dit fig. Couronner, pour dire, Faire honneur, récompenser. Couronner la vertu, le vice. Dieu couronne les Martyrs, les Saints. Ils sont couronnez de gloire. Sa vertu fut couronnée. N’est-ce pas couronner le crime, que d’élever un si méchant homme à cette dignité ?
Il signifie aussi fig. Apporter la derniére perfection, mettre le dernier ornement à quelque chose. Cette derniére action a couronné toutes les autres. Il a couronné sa vie par une généreuse mort.
On dit prov. La fin couronne l’œuvre.
■ Couronner, Se dit aussi, Des choses sur lesquelles l’on peint ou l’on grave des couronnes, pour ornement, ou pour marque de dignité. Son écu étoit couronné d’une couronne de Duc, de Comte, &c. Ses chiffres sont couronnez de laurier, de fleurs.
On dit en termes de Grurie, Que des arbres se couronnent, pour dire, Que des arbres p. 397vieillissent, & qu’ils se desséchent par la tête.
■ Couronné, ée. part. Il a les mêmes significations que son verbe. Arbre couronné.
On appelle en termes d’Architecture militaire, Ouvrage couronné, Un ouvrage avancé vers la campagne fait en forme de couronne, pour défendre les approches d’une place ; on l’appelle aussi, Ouvrage à couronne.
On appelle, Les Empereurs & les Rois, Têtes couronnées. La République de Vénise a les honneurs des têtes couronnées.
On appelle, Cheval couronné, Un cheval qui s’est souvent blessé aux genoux en tombant, & à qui le poil est tombé. Ce cheval ne vaut rien, il est couronné.
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