patte

3e édition

PATTE.

s. f.
■  Il se dit du pied des animaux à quatre pieds, qui ont des doigts, des ongles, ou des griffes ; & de tous les oiseaux, hormis des oiseaux de proie. Patte de singe. Patte de lion. Patte de chat. Un chien qui donne la patte. Un chat qui donne des coups de patte. La patte d’un perroquet. Patte d’oie. La patte de devant. La patte de derrière de ce chien.
On dit figur. d’Un chat, lorsqu’il retire ses griffes en donnant la patte, qu’Il fait patte de velours ; Et l’on dit par extension, d’Un homme, qu’Il fait patte de velours, pour dire, qu’il cache sous des dehors caressans, le pouvoir ou le dessein qu’il a de nuire.
On dit prov. Tirer les marrons du feu avec la patte du chat, pour dire, Faire faire par un p. 291autre quelque chose de périlleux, pour en tirer soi-même le profit.
On appelle Patte d’oie, plusieurs allées dans un bois, dans un bosquet, qui aboutissent en un même endroit, en forme de patte d’oie.
■ Patte, se dit encore de quelques insectes. Patte d’araignée. Il se dit aussi d’Une écrevisse.
■ Patte, se dit fig. Des hommes ; mais presque toujours en mauvaise part. Ainsi on dit, dans le style fam. qu’Un homme a une grosse vilaine patte, pour dire, qu’Il a une grosse main mal faite.
On dit prov. D’un homme qu’une grande foiblesse, ou une grande lassitude empêche de marcher, qu’Il ne sauroit remuer ni pied, ni patte.
On dit, Mettre la patte sur quelqu’un, pour dire, Le battre, le maltraiter. S’il met une fois la patte sur lui, il y paroîtra ; Et, Passer sous la patte de quelqu’un, pour dire, En être mal-traité. Ces deux phrases sont du style familier.
On dit encore, Etre entre les pattes de quelqu’un, pour dire, Etre soumis à l’éxamen d’un homme, dont on a sujet de craindre la sévérité ; Tenir quelqu’un sous sa patte, pour dire, Etre en état, en pouvoir de lui faire du déplaisir ; Et, Donner des coups de patte, donner un coup de patte à quelqu’un, pour dire, Lâcher un trait vif & malin contre quelqu’un, soit en sa présence, soit en son absence, sans paroître avoir le dessein ni de l’offenser, ni d’en médire. Toutes ces phrases sont du style famil.
On dit figur. d’Un homme qui a les apparences douces & honnêtes, mais qui est dangereux, & dont il se faut défier, que C’est une patte pelue, une dangereuse patte pelue. Il vieillit.
On dit fig. & fam. Graisser la patte à quelqu’un, pour dire, Le corrompre, le gagner par argent. On a graissé la patte au Commissaire, au Greffier.
■ Patte, signifie aussi, le pied d’un verre, d’une coupe, & d’autres choses semblables.
■ Patte, signifie encore, Un morceau de fer pointu par un bout, & plat par l’autre : par le bout pointu il se fiche dans du bois, ou se scelle dans du plâtre, & par l’autre bout qui est percé de plusieurs trous, il sert à attacher un lambris, &c. Une patte en bois. Une patte en plâtre.
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