quitte

3e édition

QUITTE.

adjectif de tout genre.
■  Qui est libéré de ce qu’il devoit, qui ne doit plus rien. Quand vous aurez payé, vous serez quitte. Quitte en payant. Je suis quitte envers vous. Je vous tiens quitte de ce que vous pouvez me devoir. Il m’a vendu ce bien franc & quitte de toutes dettes & hypothèques. Après avoir joué deux heures, nous sommes sortis quittes. Jouer à quitte ou à double.
On dit, Dans le jeu, dans les affaires, dans les comptes que l’on se rend les uns aux autres, qu’On est quitte à quitte, pour dire, qu’On ne se doit plus rien de part ni d’autre. Nous voilà quitte à quitte. Nous sommes quitte à quitte. On dit famil. Faisons quitte à quitte ; ou absolument, Quitte à quitte ; & quelquefois prov. Quitte à quitte & bons amis.
Lorsqu’on a reçû quelque déplaisir de quelqu’un, & qu’on lui a rendu la pareille, on dit, Nous voilà quitte à quitte.
On dit fig. Jouer à quitte ou à double, pour dire, Risquer, hazarder tout, pour se tirer d’une mauvaise affaire.
■ Quitte, Signifie aussi, Qui est délivré, débarrassé de quelque chose. Me voilà quitte de cette corvée, de ce compliment, de cette visite que j’avois à faire. Cette affaire me donnoit beaucoup de peine, m’en voilà quitte. Il a un procès, une affaire fâcheuse, il en voudroit être quitte pour mille écus. Vous n’avez eu que trois accès de fièvre, vous en êtes quitte à bon marché. On croyoit qu’il seroit condamné à mort, mais il en a été quitte pour un banissement de cinq ans. Il est quitte de sa fièvre.
Proverb. & dans le style familier, Quand quelqu’un, pour s’excuser d’une faute qu’il a faite, dit, qu’Il n’y pensoit pas, on lui répond, qu’On n’en est pas quitte pour dire, je n’y pensois pas.
■ Quitte, Se met quelquefois absolument, & on dit dans le style famil. Quitte pour être grondé, quitte à être grondé, pour dire, J’en serai quitte pour être grondé, il ne m’en arrivera que d’être grondé. Hé bien vous dites que j’aurai la fièvre, quitte pour l’avoir.
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