abandonner
4e édition
ABANDONNER.
v. a.■
Quitter, délaisser entièrement. Les gens de guerre l’ont contraint d’abandonner sa maison. Il a abandonné le pays. Abandonner sa femme & ses enfans. Dieu n’abandonne pas les siens. Vous m’avez abandonné dans le besoin, au besoin. Abandonner la poursuite d’une affaire. Abandonner une cause.
On dit qu’Un père a abandonné son fils, qu’il l’a entièrement abandonné, pour dire, qu’Il ne prend plus aucun soin de lui, qu’Il ne s’en met plus en peine.
On dit, Abandonner une succession, abandonner ses prétentions, pour dire, Y renoncer entièrement.
On dit que les Médecins ont abandonné un malade, pour dire, qu’Ils ont cessé de le voir, ou qu’Ils ne lui ordonnent plus rien, parce qu’ils désespèrent de sa guérison.
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Abandonner, signifie aussi, Laisser en proie, exposer, livrer ; & il est toujours suivi de la préposition à. Abandonner une ville au pillage, l’abandonner à la fureur des soldats. Abandonner un vaisseau à l’orage, au vent. Abandonner à la merci, à la discrétion, à la miséricorde.
On dit, Abandonner un Ecclésiastique au bras séculier, pour dire, Le renvoyer au Juge laïque, afin qu’il le punisse selon les loix. Et proverbialement & figurément en parlant de quelque chose à boire ou à manger, qu’on veut bien laisser aux Domestiques, on dit qu’Il faut l’abandonner au bras séculier.
On dit dans le langage de l’Écriture, que Dieu abandonne souvent les méchans à leur sens réprouvé, pour dire, qu’Il les laisse s’endurcir dans leur péché.
On dit aussi, Abandonner une chose, une personne à quelqu’un, pour dire, Lui permettre d’en faire ce qu’il lui plaira, lui en laisser l’entière disposition. Abandonner tous ses biens à ses créanciers. Vous vous plaignez de cet homme, je vous l’abandonne. On dit aussi, qu’Un père a abandonné son fils, le soin de son fils, à la conduite de quelqu’un, pour dire, qu’Il en a chargé quelqu’un sur qui il s’en repose.
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S’abandonner. v. récipr. Se laisser aller, se livrer à quelque chose sans aucune retenue, sans aucune réserve. S’abandonner à la débauche, au vice. S’abandonner à ses passions. S’abandonner aux femmes. S’abandonner à la douleur, à la tristesse, aux pleurs. S’abandonner à la joie.
On dit, S’abandonner à la Providence, pour dire, Se remettre entièrement entre les mains de la Providence. Et, S’abandonner à la fortune, pour dire, Laisser aller les choses au hasard.
Et d’une femme qui se prostitue, on dit que C’est une femme qui s’abandonne à tout le monde. En ce sens, il se dit aussi absolument. Les mauvais exemples d’une mère portent quelquefois une fille à s’abandonner.
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Abandonné, ée. participe. Il est aussi substantif, & alors il se dit d’un homme perdu de libertinage & de débauche, & d’une femme qui se prostitue. C’est un abandonné, c’est une abandonnée. Il est plus en usage en parlant des femmes.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- abaissant, -ante, adj.
- abaisse, n. f.
- abaisse-langue, n. m. inv.
- abaissement, n. m.
- abaisser, v. tr. et pron.
- abaisseur, -euse, adj.
- abajoue, n. f.
- abandon, n. m.
- abandonné, -ée, adj.
- abandonnement, n. m.
- abandonner, v. tr. et pron.
- abaque, n. m.
- abasie, n. f.
- abasourdir, v. tr.
- abasourdissant, -ante, adj.
- abat, n. m.
- abâtardir, v. tr.
- abâtardissement, n. m.
- abatellement, n. m. [4e édition]
- abat-foin, n. m. inv.