jalousie

4e édition

JALOUSIE.

s. f.
■  Peine, chagrin qu’on a de voir posséder par un autre un bien qu’on désireroit pour soi. Grande, furieuse jalousie. Prendre, concevoir de la jalousie. La jalousie le tourmente.
Il se dit plus communément De ce qui a rapport à l’amour. Sa femme, sa maîtresse lui donne de la jalousie. La jalousie de sa femme le tourmente beaucoup.
■ Jalousie, se dit aussi Des sentimens d’envie qu’excite la gloire ou la prospérité d’un concurrent. Cette passion a lieu, soit entre les Princes, soit entre les particuliers. Les victoires de Miltiade excitoient la jalousie de Temistocle. Il y a une ancienne jalousie entre ces deux Maisons, entre ces deux Nations. Il y a presque toujours de la jalousie entre les Poëtes, entre les Peintres, entre les gens de même métier.
■ Jalousie, se dit aussi De la crainte, de l’inquiétude, de l’ombrage qu’un Prince donne à d’autres par sa puissance, par ses forces. Les troupes que ce Prince levoit, donnoient de la jalousie à tous ses voisins. La marche de ces troupes a donné de la jalousie à plusieurs Places. Son armement tient toute l’Europe en jalousie.
On dit, qu’Une Place tient tout un pays en jalousie, pour dire, qu’Elle le tient en sujétion, & dans de continuelles allarmes.
Et on dit, qu’Une armée tient plusieurs Places en jalousie, Quand elle est à portée de les pouvoir attaquer.
■ Jalousie, signifie aussi Un treillis de bois ou de fer, au travers duquel on voit sans être vu. Il regardoit au travers de la jalousie. Regarder par une jalousie.
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