semer

4e édition

SEMER.

v. a.
■  Épandre de la graine ou du grain sur une terre préparée, afin de les faire produire & multiplier. Semer du blé, de l’orge-Semer de la navette, du chenevis. Semer du gland, des pepins, &c.
On dit, Semer de l’oseille, du persil, du pourpier, de la laitue, des pavots, des œillets, du sainfoin, du lin, du pied d’alouette, &c. pour dire, Semer de la graine d’oseille, de persil, de pourpier, de laitues, de pavots, &c.
On dit, Semer un champ, semer des terres, semer une planche, une couche, pour dire, Y épandre de la graine. Qui est-ce qui a semé vos terres ? Elles n’ont pas été bien semées.
Il se met quelquefois absolument, en parlant Des grains. Il fait bon semer. C’est la saison de semer.
On dit proverbialement, Il faut semer pour recueillir, semer avant que de recueillir, pour dire, qu’On ne doit point espérer de récompense, de profit, avant que d’avoir travaillé.
On dit figurément, Semer en terre ingrate, pour dire, Faire du bien à une personne qui n’en a point de reconnoissance ; ou pour dire, Donner des enseignemens, soit pour les mœurs, soit pour les sciences, à des personnes qui n’ont pas les dispositions nécessaires pour en profiter.
On dit figurément, Semer de l’argent, pour dire, Distribuer de l’argent à plusieurs personnes pour les attirer dans son parti. Il fallut semer de l’argent, pour gagner le peuple & les soldats. On dit de même, Cet homme sème l’argent, pour dire, Il est extrêmement libéral.
On dit figurément, Semer la discorde, semer la zizanie entre les personnes. Semer des erreurs. Semer une mauvaise doctrine. Semer de faux bruits. Semer de fausses nouvelles. Semer des libelles.
On dit proverbialement, Semer des marguerites devant les pourceaux, pour dire, Parler des choses sacrées devant des personnes profanes ; ou, Dire devant des sots & des ignorans, des choses qui sont au-dessus de leur portée.
■ Semé, ée. participe. Terre semée de blé. Chemin semé de fleurs.
On dit figurément, Un chemin semé de fleurs, semé d’épines.
On dit encore figurément, Un écrit, un libelle tout semé d’injures. Un discours, un écrit semé de pointes.
On dit aussi en termes de Blason, Semé de fleurs de lis, semé de trèfles, &c. Et cela ne se dit que lorsque les pièces dont on parle sont tellement répandues par tout l’écu, que vers les bords de l’écu elles ne sont point entières.
On dit en termes de Chasse, qu’Un cerf est mal-semé, Quand il a plus d’andouillers d’un côté que de l’autre.
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