amour

5e édition

AMOUR.

s. m.
■  Sentiment par lequel le cœur se porte vers ce qui lui paroît aimable, et en désire la possession. Amour extrême. Amour ardent. Amour violent. Amour honnête. Amour légitime. Amour naissant. Amour divin. Amour céleste. Amour terrestre. Amour charnel. Amour désordonné. Amour sensuel. Amour conjugal. Amour paternel. Amour filial. Amour réciproque. Amour mutuel. Avoir de l’amour, donner de l’amour, inspirer de l’amour. Etre transporté d’amour, brûler d’amour, languir d’amour, mourir d’amour.
On dit proverbialement, en parlant d’Une femme laide, que C’est un vrai remède d’amour.
Amour-propre. C’est, dans le sens absolu et philosophique, Le sentiment d’amour et de préférence que chacun a pour soi, et qui est naturel à tous les hommes : mais dans le sens le plus ordinaire, il se prend pour ce même sentiment porté jusqu’a l’excès qui en fait un vice ; et il signifie, L’opinion trop avantageuse qu’un homme a de lui-même, le trop grand attachement à tout ce qui lui est personnel. Cet homme a bien de l’amour-propre. Il est pétrifié d’amour-propre. Il y a bien de l’amour-propre dans cette prétention, dans ce langage, dans cette réponse. L’amour-propre est le mobile de toutes ses actions.
Amour de soi. On le distingue de l’Amour-propre, en ce qu’il n’exprime que l’attachement de chacun à son existence et à son bien-être ; sentiment légitime et nécessaire à tous les hommes : il ne devient vicieux que par l’excès ; et alors c’est, ou l’Amour-propre ou l’Égoïsme. L’amour de soi a été donné à chacun pour veiller à sa conservation.
Le mot d’Amour, étant joint avec divers termes précédés des particules de, du, des, reçoit divers sens, selon les divers termes avec lesquels il se joint.
Quelquefois la particule de, dont il est suivi, sert à marquer de quelle nature est l’amour dont on parle ; et en ce sens on dit, Amour de bienveillance, amour de charité, amour de concupiscence, amour d’intérêt, pour dire, Un amour qui procède d’un sentiment de bienveillance, de charité, d’intérêt, etc.
Quelquefois les particules de, du, des, servent à marquer l’objet vers lequel l’amour se porte. Ainsi on dit, L’amour de Dieu, l’amour du prochain, l’amour des créatures, l’amour de la liberté, l’amour de la Patrie, l’amour de la gloire, l’amour de la vertu, l’amour des richesses, l’amour des plaisirs, l’amour des femmes, pour dire, L’amour qu’on a pour Dieu, pour le prochain, pour les créatures, etc.
Quelquefois aussi ces mêmes particules servent à marquer le sujet dans lequel l’amour réside. Ainsi on dit, L’amour des pères, l’amour des mères, l’amour des peuples, etc. pour, L’amour qu’ont les pères et les mères, l’amour qu’ont les peuples, etc.
M’amour, expression familière, autrefois employée pour, Mon amour, et qui a vieilli.
On dit proverbialement, Tout par amour, et rien par force, pour marquer qu’On réussit toujours plus par la voie de douceur que par toute autre ; et, Pour l’amour de Dieu, pour dire, Dans la seule vue de plaire à Dieu. Faire quelque chose pour l’amour de Dieu. On le dit de plus dans le discours familier, pour dire, Sans aucun intérêt. On lui a donné cela pour l’amour de Dieu. On dit ironiquement, Comme pour l’amour de Dieu, pour exprimer Une chose faite ou donnée à contre-cœur, ou un don fait avec lésinerie. On lui a donné comme pour l’amour de Dieu. On dit aussi, Pour l’amour de quelqu’un, pour, Par la considération, par l’estime, par p. 54l’affection qu’on a pour quelqu’un. C’est une chose que je vous prie de faire pour l’amour de moi. Je voudrois pour l’amour de vous que cela fût.
En parlant Des femelles des animaux, on dit, qu’Elles sont en amour, pour, qu’Elles sont en chaleur. Une chatte qui est en amour. Quand les biches sont en amour. Quand les oiseaux sont en amour. Au Printemps toute la terre, toute la nature est en amour.
Amour, quand il signifie La passion d’un sexe pour l’autre, est quelquefois féminin au singulier, en Poésie ; et presque toujours féminin au pluriel, même en Prose. De nouvelles amours, d’ardentes amours, de folles amours. C’est l’objet de ses amours ; et dans cette acception on dit, Troubler deux personnes dans leurs amours, pour, Les troubler dans le commerce de leur passion.
Amours, se dit aussi au pluriel, pour signifier L’objet que l’on aime avec passion. Etre avec ses amours. Quitter ses amours. Et dans ce sens on dit proverbialement, qu’Il n’y a point de belles prisons, ni de laides amours. On dit aussi proverbialement, Froides mains, chaudes amours, pour, La fraîcheur des mains marque d’ordinaire un tempérament chaud.
Amours, se dit encore au pluriel, De tout ce qu’on aime avec passion. Les tableaux, les médailles, les livres, sont ses amours.
Amour. s. m. Divinité fabuleuse, à qui les anciens Païens attribuoient le pouvoir de faire aimer. On peint ordinairement l’Amour avec un arc, un bandeau et des flèches. La mère de l’Amour. Le bandeau de l’Amour. Les traits de l’Amour. Le flambeau de l’Amour. Les ailes de l’Amour. Il est beau comme l’Amour. Les Anciens ont donné plusieurs frères à l’Amour, et c’est dans ce sens qu’on dit, Les Amours, les tendres Amours. Les Jeux, les Ris et les Amours.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.