chien, chienne
5e édition
CHIEN, CHIENNE.
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Animal domestique qui aboie. Gros chien. Petit chien. Chien à grandes oreilles. Cette chienne est chaude, est pleine. Chien traître, qui mord sans aboyer. Chien hargneux, chien enragé, ou autrement, chien fou. Chien d’Artois, chien de Boulogne. Haler les chiens après quelqu’un. Chien de chasse, chien pour le loup, pour le sanglier, chien couchant. Dresser un chien. Châtier un chien. Chien courant. Meute de chiens pour le lièvre, pour le cerf, pour le chevreuil. Valet de chiens. Chien sage, qui ne s’emporte point après le gibier. Coupler, découpler des chiens. Donner les chiens. Lâcher les chiens. Faire chasser les chiens. Appeler les chiens. Ce Piqueur est toujours à la queue des chiens. Les chiens sont en défaut. Remettre les chiens sur les voies. Les chiens n’ont point aujourd’hui de sentiment. Rompre les chiens, c’est les rappeler pour les empêcher de continuer la chasse. Faire donner la curée aux chiens.
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Chien, se dit figurément Des personnes et des choses, par injure et par mépris. Quel chien de Musicien ! Quel chien de Poëte ! Voilà une chienne de Musique, de Comédie. Un chien de repas. Il vous a fait un beau présent de chien. C’est un bel ami de chien. Un beau chien d’ami. Un beau chien de présent. Il est du style familier.
On dit proverbialement et bassement, Cela n’est pas tant chien, pour dire, Cela n’est pas trop mauvais.
On dit proverbialement d’Un jeune garçon étourdi et folâtre, qu’Il est fou comme un jeune chien ; d’Un homme accoutumé à quelque chose de pénible, qu’Il est fait à cela comme un chien à aller à pied, à aller nu tête ; d’Un homme qui est dans un emploi, dans un travail qui l’oblige à une continuelle sujétion, qu’Il est là comme un chien à l’attache.
On dit encore proverbialement, Il fait comme le chien de Jean de Nivelle, il s’enfuit quand on l’appelle.
Ce proverbe vient de ce que Jean de Montmorency, premier du nom, Seigneur de Nivelle, ayant embrassé le parti du Comte de Charolois, le père qui étoit dans le parti opposé, fit faire à son fils plusieurs sommations inutiles de revenir auprès de lui, et sur le refus d’obéir il le traitoit de chien.
On dit aussi proverbialement, Battre quelqu’un comme un chien, l’étriller en chien courtaud. Il est las comme un chien. On le laisse comme un chien. On l’a traité comme un chien.
On dit proverbialement et figurément, Qui m’aime, aime mon chien, pour dire, que Lorsqu’on aime quelqu’un, on aime tout ce qui lui appartient.
On dit proverbialement et figurément, qu’Il vaut autant être mordu d’un chien que d’une chienne, pour dire, qu’Entre deux personnes qui nous sont également indifférentes, il importe peu de laquelle des deux on reçoive un déplaisir.
On dit proverbialem. Des gens qui sont toujours en dispute, qui ne peuvent vivre ensemble, qu’Ils s’accordent comme chiens et chats.
On dit proverbialement et figurément, Bons chiens chassent de race, pour dire, que Les enfans suivent ordinairement les inclinations et les exemples de leurs pères et de leurs mères.
On dit proverbialement et figurément, que Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, pour dire, que Tous ceux qui menacent ne font pas toujours du mal.
On dit proverbialement et figurément, qu’Un chien hargneux a toujours les oreilles déchirées, pour dire, qu’Un homme querelleur attrape toujours quelque coup, s’attire quelque mauvaise affaire.
On dit proverbialement et figurément, Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage, pour dire, que Quand on veut se défaire de quelqu’un, on lui impute quelque faute.
On dit proverbialement et figurément d’Un homme qui a le principal crédit dans une compagnie, ou dans une maison, que C’est un chien au grand collier.
On dit proverbialement et figurément, Lorsqu’un homme méchant et inutile est réchappé d’une maladie, qu’Il mourroit plutôt quelque bon chien de berger.
On dit proverbialement et figurément De deux hommes qui sont en p. 239débat pour emporter une même chose, que Ce sont deux chiens après un os.
On dit proverbialement et figurément, Faire le chien couchant, pour dire, Flatter quelqu’un, tâcher de le gagner par des soumissions basses et rampantes.
On dit proverbialement et figurément Des petits garçons qui veulent faire comme les grandes personnes, Ils veulent faire comme les grands chiens, ils veulent pisser contre la muraille.
On dit proverbialement et figurément, Pendant que le chien pisse, le loup s’en va, pour dire, que Le moindre retardement fait perdre l’occasion de faire les choses.
On dit proverbialement et figurément, quand un homme a quelque prétentions sur quelque chose, qu’Il n’en donneroit pas sa part aux chiens.
On dit proverbialement et figurément d’Un homme, qu’Il ne seroit pas bon à jeter aux chiens, s’il disoit ou faisoit telle ou telle chose, pour dire, qu’En ce cas-là tout le monde le blâmeroit et crieroit après lui.
On dit proverbialement et figurément, Battre le chien devant le lion, devant le loup. Voyez Battre.
On dit proverbialement et figurém. Rompre les chiens, pour dire, Empêcher qu’un discours qui pourroit avoir quelque mauvaise suite, ne continue.
On dit proverbialement et figurément De deux personnes qui ne sont pas en bonne intelligence, que Leurs chiens ne chassent pas ensemble.
On dit proverbialement et figurément, qu’Il n’est chasse que de vieux chiens, pour dire, qu’Il n’y a point d’hommes plus propres au conseil et aux affaires, que les vieillards qui ont beaucoup d’expérience.
On dit proverbialement et figurément d’Un homme qui vient à contre-temps dans une compagnie où il embarrasse, qu’Il vient là comme un chien dans un jeu de quille.
On dit proverbialement et figurément, qu’Il ne faut pas se moquer des chiens qu’on ne soit hors du village, pour dire, qu’Il ne faut pas mépriser un danger tant qu’on n’en est pas encore entièrement sorti.
On dit familièrement Des choses qui sont toutes droites, toutes d’une venue, quand elles devroient être autrement, Cela est tout d’une venue comme la jambe d’un chien.
On dit proverbialement et figurément d’Un homme qui ne peut pas se servir d’une chose, et qui ne veut pas que les autres s’en servent qu’Il est comme le chien du Jardinier qui ne mange point de choux, et n’en laisse point manger aux autres.
On dit d’Un homme d’un bel extérieur, et qui paroît brave, mais qui ne l’est pas, C’est un beau chien s’il vouloit mordre.
On dit proverbialement et figurément, Mener une vie de chien, pour dire, Mener une vie misérable. Et on dit d’Un homme débauché et libertin, qu’Il vit comme un chien.
On dit, Une querelle de chien, un bruit de chien, un train de chien, pour dire, Une querelle, un bruit considérable.
On dit familièrement De deux personnes très-unies et qui ne se quittent pas, que C’est St. Roch et son chien.
On dit, en style de l’Écriture, d’Un pécheur qui retombe dans le crime, que C’est un chien qui retourne à son vomissement.
On dit proverbialement et figurément, Entre chien et loup, pour signifier Cette partie du crépuscule, pendant laquelle on ne fait qu’entrevoir les objets, sans qu’on puisse distinguer un loup d’un chien. Il étoit entre chien et loup, quand nous aperçûmes je ne sais quoi.
On dit proverbialement et figurément d’Un homme qui médit d’un autre qui est au-dessus de tout, et à qui ses injures ne sauroient nuire, que C’est un chien qui aboie à la Lune.
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Chien, signifie encore Cette piece qui tient la pierre d’une arme à feu. Le chien d’un fusil, d’un pistolet.
En Astronomie, on donne le nom de Grand et de Petit Chien à deux constellations de l’hémisphère méridional.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- chichement, adv.
- chicheté, n. f. [2e édition]
- chichi, n. m.
- chichiteux, -euse, adj.
- chicon, n. m.
- chicoracées, n. f. pl. [8e édition]
- chicorée, n. f.
- chicot, n. m.
- chicoter, v. tr.
- chicotin, n. m.
- chien, -ienne, n.
- chien-assis, n. m.
- chien céleste, n. m. [3e édition]
- chiendent, n. m.
- chienlit, n.
- chien-loup, n. m.
- chien-marin, n. m. [5e édition]
- chienner, v. intr. [7e édition]
- chiennerie, n. f.
- chien-volant, n. m. [5e édition]