marché

5e édition

MARCHÉ.

s. m.
■  Lieu public où l’on vend toutes sortes de choses nécessaires pour la subsistance et pour la commodité de la vie. Il y a un beau marché en cette Ville-là. On a abattu les maisons pour faire un marché. Le grand marché. Le petit marché. Le marché au blé. Le marché aux chevaux, etc. Portez cela au marché. Fournir le marché.
Marché, signifie aussi La vente de ce qui se débite dans le marché. Le marché a été bon aujourd’hui. Le marché n’a rien valu. C’est le prix courant du marché. Nous verrons le cours du marché. Le marché n’est pas encore ouvert. Le marché se passe. Le marché s’en va finir.
Il signifie aussi L’assemblée de ceux qui vendent et qui achètent en ce lieu-là. Il y a marché en cette Ville deux fois la semaine. Le marché du mercredi. Le marché du samedi. Il y a grand marché. Il est demain jour de marché. Le Roi lui a donné le privilége d’avoir un marché dans sa terre. Un marché franc. En plein marché.
Il signifie aussi Le prix de la chose qu’on achète, et les conditions de l’achat. Cela ne vous coûte que dix écus, c’est bon marché. C’est grand marché. Vous avez eu, on vous a fait bon marché. Quand vous avez acheté cette terre, cette maison, vous avez fait un bon marché. Vous n’avez pas fait un mauvais marché. Il fait souvent des marchés fous. J’en ai fait marché par écrit. Je n’ai pas mis cela dans mon marché. Il n’y a au marché que ce qu’on y met. Cela n’est pas de votre marché. Ils ont rompu le marché qu’ils avoient fait ensemble. Il n’a point voulu tenir le marché. Ce marché tiendra. C’est lui qui a fait notre marché. Ils ont bu le vin du marché. Aller sur le marché, courir sur le marché d’un autre. Si vous ne faites cela, marché nul. J’étois en marché. On n’a jamais bon marché de mauvaise marchandise. C’est un homme qui fait bien ses marchés.
On dit figurément, Courir sur le marché de quelqu’un, pour dire, Entreprendre p. 70sur ce que quelque autre personne a ménagé pour soi. Je sollicitois cet emploi, un tel a couru sur mon marché.
On dit figurément d’Un homme qui sort d’un grand péril avec moins de perte et de dommage qu’on ne croyoit, qu’Il en est quitte, qu’il en est sorti à bon marché.
On dit, qu’Un homme fait bon marché d’une chose, pour dire, qu’Il la prodigue, qu’il l’expose, qu’il ne l’épargne pas. Il va des premiers aux coups, il fait bon marché de sa vie. Il fait bon marché de sa peine.
On dit figurément et proverbialement, Mettre le marché à la main à quelqu’un, pour dire, Lui témoigner qu’on est prêt à rompre l’engagement qu’on a avec lui, et qu’on ne s’en soucie point. Il a un valet qui lui met le marché à la main, dès qu’il le menace, qu’il le gronde. Il se dit plus communément de l’inférieur au supérieur.
On dit figurément et proverbialement à un homme, qu’Il le payera plus cher qu’au marché, pour dire, qu’Il se repentira, qu’il se trouvera mal de ce qu’il a fait.
On dit figurément et familièrement, Avoir bon marché de quelqu’un, pour dire, En venir facilement à bout. S’il trouve les ennemis en rase campagne, il en aura bon marché. Vous aurez bon marché de lui à tel jeu.
On dit proverbialement, qu’Un homme n’amende pas son marché, pour dire, qu’En différant la conclusion d’une affaire, ou en faisant quelque mauvaise démarche, il ne rend pas sa condition meilleure.
On dit d’Une chose qu’on a eue à fort bon marché, que C’est un marché donné.
On appelle Marché d’or, Un très-bon marché.
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