marcher

5e édition

[I.] MARCHER.

v. n.
↪ voir aussi : [II.] Marcher (n. m.)
■  Aller, s’avancer d’un lieu à un autre par le mouvement des pieds. Il se dit des hommes et des animaux. Marcher en avant. Marcher en arrière. Marcher posément, doucement, pesamment, fièrement. Marcher à grands pas, à petits pas. Il marche gravement, majestueusement. Ce cheval marche bien. Il marche à pas de tortue, à pas de géant. Cet homme marche à pas comptés. Marcher à tâtons. Marcher à pas de loup. Il marche sur la pointe du pied. Il marche bien. Il se regarde marcher. Il est si petit, qu’il ne marche pas encore. Cet enfant commence à marcher tout seul. Les voyageurs marchent à la fraîcheur. Ne vous arrêtez pas, marchez toujours.
On dit familièrement d’Un homme qui va bien du pied, qu’Il marche comme un Basque.
On dit qu’Un homme marche toujours bien accompagné, pour dire, qu’Il mène toujours avec lui des gens capables de le défendre.
Marcher, signifie aussi simplement, S’avancer de quelque manière que ce soit, à pied, à cheval, ou autrement. L’armée commença à marcher. Les troupes marchent de ce côté-là, marchent aux ennemis, marchent de front. Le Major cria, Marche. Marcher toute la nuit. Faire marcher la Cavalerie. Faire marcher l’Infanterie. Nous marchâmes fort long-temps.
On dit, Marcher sur quelque chose, pour dire, Mettre le pied dessus en marchant. Vous me marchez sur le pied. Marchez à terre. Prenez garde où vous marchez.
On dit figurément et familièrement, C’est un homme à qui il ne faut pas marcher sur le pied, pour dire, qu’Il est dangereux de le choquer.
On dit, Le Conseil marche, pour dire, qu’Il a ordre de suivre le Roi en quelque voyage.
On dit, qu’Un régiment marche, pour dire, qu’Il fait la campagne.
On dit proverbialement, qu’Un homme a marché sur une mauvaise herbe, pour dire, qu’Il est malheureux ce jour-là.
On dit aussi d’Un homme qui est de méchante humeur, contre sa coutume, Sur quelle herbe a-t-il marché ?
On dit figurément, Marcher droit, pour dire, Être irréprochable dans sa conduite, franc dans ses procédés. C’est un homme qui marche droit.
On dit d’Un homme, qu’Il ne marche pas droit dans une affaire, pour dire, qu’Il n’agit pas de bonne foi.
On dit par menace, Je le ferai bien marcher droit, pour dire, Je l’empêcherai de s’écarter de son devoir.
On dit d’Un homme qui se trouve engagé dans des conjonctures difficiles et périlleuses, qu’Il marche entre des précipices.
On dit aussi d’Un homme qui se trouve dans quelque conjoncture délicate, qu’Il marche sur des épines.
On dit figur. d’Une affaire, qu’Elle ne marche point, pour dire, qu’Elle n’avance point. Et, que Deux affaires marchent d’un même pas, qu’elles marchent de front, pour dire, qu’Elles avancent également, qu’on en prend le même soin.
On dit figurément, Marcher à tâtons dans une affaire, pour dire, Agir dans une affaire sans avoir les lumières nécessaires pour s’y bien conduire.
On dit aussi, que Deux hommes marchent d’un même pas dans une affaire, pour dire, qu’Ils agissent de concert, avec les mêmes sentimens.
On dit, Cela marche tout seul, pour dire, qu’Une affaire n’a pas besoin de soins, de sollicitations pour aller son train.
On dit, qu’Il faut qu’une chose marche la première, pour dire, qu’Il faut commencer par celle-là.
On dit d’Un Discours, d’un Poëme, qu’Il marche bien, pour dire, qu’Il est bien suivi, que l’ordre en est bon, la distribution juste ; d’un Drame, que l’Action ne marche pas, marche lentement.
On le dit aussi Des vers dont le mouvement est facile, d’une période qui est bien nombreuse, d’un ouvrage où les idées sont bien liées.
On dit qu’Un homme marche à grands pas aux dignités, à la fortune, pour dire, qu’Il y a apparence qu’il y parviendra bientôt.
On dit, Marcher sur les pas, sur les traces de ses ancêtres, pour dire, Imiter leurs actions.
On dit populairement d’Une fille déjà grande, qu’Elle marche sur les talons de sa mère, pour dire, qu’Elle est déjà dans un âge où sa mère doit songer à l’établir.
On dit aussi, qu’Une cadette marche sur les talons de son aînée, pour dire, qu’Elle la suit de fort près quant à l’âge.
Marcher, signifie aussi, Tenir certain rang dans une cérémonie. Chacun marchoit selon son rang. Les Princes du Sang marchent avant les Ducs.
Les Chapeliers disent, Marcher l’étoffe d’un chapeau, pour dire, La manier, soit à froid, soit à chaud. C’est à force de marcher l’étoffe, qu’elle se feutre. En ce sens il est actif.
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