place
5e édition
PLACE.
s. f.■
Lieu, endroit, espace qu’occupe ou peut occuper une personne, une chose. La place est remplie. La place est vide. La place est petite pour deux. Il y a place pour vingt couverts. Mettre chaque chose à sa place, en sa place. Laisser la place libre. Changer des livres, des meubles de place. Il change de place à tout moment. Il ne sauroit durer en place. Demeurer en place. Se tenir en place. Céder, donner sa place à quelqu’un. Ne bouger d’une place. Sortir de sa place. Se remuer de sa place. Affecter une place. Ce n’est pas là votre place. Garder des places au sermon. Retenir des places au coche, au carrosse. Voilà une belle place pour bâtir. C’étoit là la place de sa maison, la place de son cabinet. Il n’y a pas de place dans son cabinet pour tous ses livres. Dans ce combat je fus blessé à la main, voici la place.
On appelle Place marchande, Une place commode pour vendre de la marchandise. Si vous voulez vendre, mettez-vous en place marchande. Choisissez une place marchande.
On dit fig. et famil. Être, se mettre en place marchande, pour dire, Se mettre en lieu propre pour être vu et entendu.
On dit de même, Nous ne sommes pas en place marchande, pour dire, Nous ne sommes pas dans un lieu convenable pour parler, pour traiter d’affaires.
On dit, Faire place nette, pour dire, Vider le logement qu’on occupoit dans une maison, en ôter tous les meubles.
On dit, qu’Une place n’est pas tenable, pour dire, qu’On ne sauroit y demeurer sans une extrême in commodité, sans y souffrir. Je me retire de là, car la place n’est pas tenable.
On dit, Se faire place, se faire faire place, pour, Pénétrer, arriver, se mettre où on veut, du moins, où on peut être.
On dit, Faire place à quelqu’un, pour dire, Se ranger afin qu’il passe, qu’il aille se mettre à sa place. Il se dit aussi pour signifier, Lui donner une place auprès de soi. Venez auprès de nous, nous vous ferons place. Il signifie aussi, Céder sa place à un autre, quitter sa place. Il y a long-temps que vous êtes là, faites place aux autres.
Place, Place. Façon de parler dont on se sert pour faire ranger ceux qui empêchent de passer, ou pour faire retirer ceux qui occupent des places.
On dit, qu’Un homme a été tué sur la place, qu’il est tombé mort sur la place, pour dire, qu’Il a été tué sur-le-champ, tout d’un coup, sur le lieu même. Et l’on dit, en parlant d’Une bataille, d’un combat, qu’Il est demeuré mille hommes, deux mille hommes, etc. sur la place, pour dire, qu’Il y a eu tant d’hommes tués sur le champ de bataille, sur le lieu où s’est donné le combat.
On dit aussi, Sur la place, au milieu de la place, pour dire, À terre, par terre. Cela est tombé au milieu de la place.
On dit qu’Un mot n’est pas dans sa place, pour dire, qu’Il ne convient pas à l’endroit où on l’a mis On dit aussi dans le même sens, qu’Une pensée, qu’un discours, qu’une réflexion n’est pas en sa place.
On dit, qu’Une réflexion, qu’un fait doit trouver place dans un récit, dans un écrit, dans un éloge, pour, qu’Il en sera fait mention. Ce trait aura sa place. C’est une beauté hors de place.
On dit, Avoir place dans l’histoire, tenir sa place dans l’histoire, pour dire, Être marqué, être célébré dans l’histoire. Cette action-là mérite d’avoir place dans l’histoire, peut fort bien tenir sa place dans l’histoire. Il tiendra sa place parmi les grands hommes.
Cela n’est pas tout-à-fait à sa place, est une manière adoucie de dire qu’Une action, une parole manque de quelque convenance. Il est familier.
On dit en termes de Pratique, Subroger quelqu’un en son lieu et place.
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Place, se prend figurément pour La dignité, la charge, l’emploi qu’une personne occupe dans le monde. Place importante. Place de confiance. Il étoit dans une belle place, mais il n’a pas su s’y maintenir. On l’a ôté de sa place, et on y a mis un autre homme. On n’en vouloit pas à sa personne, on n’en vouloit qu’à sa place. En ce sens, on dit absolument, qu’Un homme est en place, pour dire, qu’Il est dans un emploi, dans une charge qui lui donne de l’autorité, de la considération ; et, qu’Il est hors de place, pour signifier, qu’Il a été dépouillé de son emploi.
On entend aussi par Un homme en place, Un homme revêtu d’un emploi honorable. Les devoirs, les convenances d’un homme en place.
Dans les classes, on nomme Place, Le rang qu’un écolier obtient par sa composition. On compose demain pour les places.
On dit fig. Se mettre en la place, à la place de quelqu’un, pour dire, Se supposer dans l’état, dans la situation où il est. Mettez-vous en ma place, mettez-vous à ma place, que feriez-vous ? Supposez que vous soyez en ma place. Si vous étiez en sa place, vous seriez aussi embarrassé que lui.
En parlant d’Un homme qui est menacé de quelque perte, de quelque disgrâce, on dit, Je ne voudrois pas être en sa place, à sa place.
On dit, qu’Un homme se tient à sa place, ne se tient pas à sa place, pour dire, qu’Il observe ou n’observe pas les bienséances de son état. On dit aussi, qu’Un homme est ou n’est pas à sa place, pour dire, qu’Il est ou n’est pas dans l’emploi qui lui convient.
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Place, signifie aussi Un lieu public découvert, et environné de bâtimens, soit pour l’embellissement d’une ville, soit pour la commodité du commerce. Place publique. La place Royale. La place Dauphine. La place des Victoires. La place Maubert, etc.
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Place, se prend aussi quelquefois absolument pour Le lieu du Change, de la Banque ; le lieu où les Banquiers, les Négocians s’assemblent dans une Ville, pour y traiter des affaires de leur commerce, de leur négoce. Négocier un billet sur la place. Avoir crédit sur la place. Il n’y a point d’argent sur la place. Négocier un billet de place en place. Faire des remises de place en place. Faire valoir son argent sur la place. Ces billets, ces effets gagnent, perdent sur la place.
On appelle entre Marchands, Jour de place, Un des jours où les Négocians d’une Ville ont accoutumé de s’assembler.
Il se prend encore quelquefois pour Tout le corps des Négocians, des Banquiers d’une Ville. La place de Lyon est une des meilleures, une des plus riches de France.
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Place, signifie encore, Une Ville de guerre, une forteresse. Place forte. Place imprenable. Place régulière. Place irrégulière. Place frontière. Place maritime. Fortifier une place. Assiéger, attaquer, investir, bloquer une place. Insulter, forcer, prendre une place. Emporter une place d’assaut. Raser, démanteler une place. C’est une place qui n’est pas de défense. Au siége d’une telle place. La place ne tint que huit jours de tranchée ouverte. Les dehors d’une place. Le corps de la place. La garnison d’une place. Le Commandant d’une place. La place est commandée par une hauteur, par une éminence. Rendre une place. Évacuer une place. Il fut tué aux approches de la place.
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Place d’armes. Terme de Guerre, qui se dit d’Un lieu spacieux, destiné pour y ranger des troupes en bataille. Dans cette Ville il y a une très-belle place d’armes. La place d’armes du camp étoit vaste et spacieuse. On avoit fait dans la tranchée des places d’armes de distance en distance, pour repousser les sorties des ennemis.
On appelle aussi Place d’armes, La Ville frontière où est le dépôt principal des vivres, des munitions de l’armée, et sous laquelle les troupes peuvent se retirer en cas de besoin.
Les Militaires appellent Place de bouche, place de fourrage, Une ration de nourriture ou de fourrage. Il est dû à cet Officier six places de bouche et quatre places de fourrage.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
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- pizza, n. f.
- pizzaiolo, n. m.
- pizzeria, n. f.
- pizzicato, n. m.
- P.J., n. f.
- placage, n. m.
- placard, n. m.
- placardage, n. m.
- placarder, v. tr.
- place, n. f.
- placé, -ée, adj.
- placeau, n. m.
- placebo, n. m.
- placement, n. m.
- placenta, n. m.
- placentaire, adj. et n. m.
- placentation, n. f.
- placer [I], v. tr.
- placer [II], n. m.