monter
6e édition
MONTER.
v. n.■
Se transporter dans un lieu plus haut que celui où l’on était. En ce sens, il se dit Des hommes et des animaux. Monter vite, facilement. Monter avec peine. Monter lentement. Monter plus haut, bien haut. C’est un pays inégal, on ne fait que monter et descendre. Monter sur un arbre, à un arbre, au haut d’un arbre. Monter à une tour, au haut d’une tour, au haut d’une maison. Monter à une échelle. Notre-Seigneur est monté au ciel. Il a monté quatre fois à sa chambre pendant la journée. Il est monté dans sa chambre, et il y est resté. Monter dans une voiture, en voiture. Monter à l’autel. Monter sur une hauteur, sur une montagne. Monter sur un escabeau, sur une chaise. Les écureuils montent au haut des arbres. Les chamois montent au haut des rochers. Monter à cheval, sur un cheval.
Fig., Monter à cheval, signifie aussi, Manier un cheval, lui faire faire le manége. Ce jeune homme apprend à monter à cheval. Cet écuyer montre bien à monter à cheval.
Monter en croupe, Se placer à cheval derrière quelqu’un. (Voyez vers la fin de la colonne suivante, Monter un cheval.)
Monter à l’assaut, Attaquer une place afin de l’emporter de vive force. Monter à la brèche, Faire tous ses efforts pour entrer par la brèche dans une place assiégée.
Monter sur un vaisseau, monter sur mer, S’embarquer sur un vaisseau. Nous montâmes sur tel vaisseau pour faire le trajet.
Monter en chaire, Prêcher. C’est une chose très-pénible que de monter tous les jours en chaire.
Monter sur le théâtre, sur les planches, Se faire comédien ; et, Monter sur les tréteaux, Se faire bateleur.
Monter dans les carrosses du roi, ou simplement, Monter dans les carrosses, Être admis à l’honneur de monter dans les carrosses du roi.
Fig., Monter au faîte des honneurs, Parvenir aux plus grandes dignités. Monter au trône, sur le trône, Devenir roi ou reine.
Fig., Monter sur le Parnasse, Composer des vers, se livrer à la poésie.
Prov. et fig., Monter sur ses grands chevaux, Prendre les choses avec hauteur, montrer de la fierté, de la sévérité dans ses paroles.
Prov., fig. et pop., Monter sur ses ergots, Élever sa voix et son geste avec chaleur et audace.
Prov. et fig., Monter aux nues, Se mettre en colère. Quand on lui parle de cela, il monte aux nues. Vous me feriez monter aux nues.
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Monter, signifie aussi, figurément, Passer à un poste, à un degré au-dessus de celui qu’on occupait. Il était sergent, et il est monté à la sous-lieutenance. Il était lieutenant, et il est monté au grade de capitaine, ou, par ellipse, quand l’avancement a lieu dans le même corps, Il est monté capitaine. On dit dans le même sens : Cet officier est monté en grade. Cet écolier était en troisième, il est monté en seconde.
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Monter, signifie encore, S’élever. Il n’y a point d’oiseau qui monte plus haut que l’aigle. En ce sens, il se dit plus ordinairement De certains corps, tels que l’eau, le feu, les vapeurs, le son, etc. L’eau monte jusqu’au niveau de sa source. La flamme montait au-dessus des plus hautes maisons. Les vapeurs, les fumées du vin montent au cerveau. Ce vin monte à la tête. Il lui monte des chaleurs à la tête. Le feu, le sang, la rougeur, me montent au visage. La séve monte aux arbres. Le brouillard monte. La voix monte par tons et par demi-tons.
Il s’emploie figurément, dans le même sens. Les prières du juste, les cris des innocents qu’on persécute, montent au ciel. Le cri de son peuple est monté jusqu’à lui.
Le soleil, les astres montent sur l’horizon, Ils s’élèvent ou paraissent s’élever sur l’horizon.
Le soleil monte tous les jours, se dit Lorsque le soleil s’approche tous les jours de plus en plus de notre zénith.
Le baromètre monte, Le mercure qui est dans le tube du baromètre, monte. On dit de même, Le thermomètre monte.
Cette plante monte en graine, Elle n’est plus bonne à manger, et dans peu elle produira de la graine.
Fig. et fam., Cette fille monte en graine, Elle avance en âge, et ne trouvera bientôt plus à se marier.
Cet arbre monte trop haut, On le laisse trop croître. Ce mur monte trop haut, Il a trop d’élévation. Ce collet d’habit, cette robe, montent trop haut, Ils ont trop de hauteur. On dit dans le sens contraire, Cet arbre, ce mur, ce collet, etc., ne montent pas assez haut.
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Monter, signifie aussi, Croître, s’accroître. Tout à coup la rivière monta de plusieurs pouces.
Il est plus usité au sens moral. Le luxe est monté au plus haut degré. Sa dépravation, sa cruauté, montèrent au comble. Sa vanité, depuis ce petit succès, monte à un tel point, qu’il en est ridicule. Son orgueil, son insolence, montèrent à un tel excès, que ses meilleurs amis furent forcés de l’abandonner.
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Monter, signifie, en outre, Hausser de prix, croître en valeur. Le blé est monté jusqu’à trente francs l’hectolitre. Faire monter bien haut des meubles, des livres, en les enchérissant. Les actions ont monté beaucoup. Les effets publics monteront, à la paix.
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Monter, se dit aussi D’un total composé de plusieurs sommes, de plusieurs nombres. Toutes ces sommes montent à cent mille francs. Les mémoires de ces ouvriers montent à tant. Son armée monte à vingt mille hommes. Les frais de son procès monteront bien haut. Dans la supputation d’un compte : Le tout montant à tant. Toutes les sommes montant à celle de tant.
Il s’emploie, dans le même sens, avec le pronom personnel. Toutes ces sommes se montent à cent mille francs. Son armée se montait à vingt mille hommes. Etc.
Ce mémoire monte bien haut, Il en coûtera beaucoup pour l’acquitter. Cette dépense n’a pas monté haut, Elle a peu coûté.
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Monter, se prend activement dans plusieurs acceptions ; par exemple, dans le sens de Se transporter en un lieu plus haut que celui où l’on était. Monter une montagne. Monter les degrés. Il a monté l’escalier. Etc.
Monter un cheval, Être monté sur un cheval. Il monte un cheval blanc. Ce cheval ne se laisse pas monter facilement.
Monter un cheval, signifie aussi, S’en servir habituellement. Voilà le cheval que je monte. Il signifie encore, Instruire, dresser un cheval. C’est ce piqueur qui a monté mon cheval. Je monte moi-même mes chevaux.
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Monter, employé activement, signifie aussi, Fournir un établissement ou une personne de tout ce qui lui est nécessaire. Monter une maison, son ménage. Votre maison est montée sur un pied trop coûteux ; la sienne est montée sur un pied trop mesquin. Monter un théâtre, un spectacle. Monter une imprimerie de ses presses. Monter une personne en linge. Dans ce sens, il s’emploie quelquefois avec le pronom personnel. Je me suis monté en linge. Cette dame s’est bien montée en dentelles. Se monter en argenterie, en livres.
Monter un cavalier, Lui fournir le cheval et l’équipement. Il lui en a coûté tant pour monter chaque cavalier. Il a monté toute une compagnie à ses dépens.
Monter un ouvrage d’orfévrerie, de serrurerie, de menuiserie, etc., En assembler les pièces les unes avec les autres. Monter une croix de diamants, des pendants d’oreilles. Monter une armoire, un buffet. Monter une porte de fer, une balustrade. Monter un fusil. Monter une charpente. Monter un lit. Monter un habit, une chemise, etc.
Fig., Monter une cabale, Préparer une cabale. Ils ont monté une cabale contre lui.
Monter un diamant, Le mettre en œuvre. Ce diamant est bien monté, mal monté.
Monter une estampe, La mettre sous verre, dans un cadre.
Monter un métier, Accommoder et tendre sur le métier l’étoffe, la toile, le canevas, la chaîne, le fil, la soie, etc., pour travailler.
Monter un violon, une harpe, une guitare, un piano, Y mettre des cordes, y remettre de nouvelles cordes. Il m’en a coûté tant pour monter ma harpe. On dit en ce sens, Ce violon est bien, est mal monté, Les cordes en sont bonnes, en sont mauvaises.
Poétiq., Monter sa lyre, Se disposer à faire des vers.
Monter une horloge, une montre, un réveille-matin, un tournebroche, etc., En bander les ressorts, on en rehausser les contre-poids.
Monter la garde, se dit D’une troupe de gens de guerre qui vont faire la garde en quelque endroit. C’est à telle compagnie, à tel capitaine à monter la garde chez le général. Il se dit aussi De chaque soldat qui est de service dans un poste pour un temps déterminé. J’ai monté ma garde hier.
Fig. et fam., Monter une garde à quelqu’un, Lui faire une vive réprimande.
Monter la tranchée, Monter la garde dans la tranchée.
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Monter, employé activement, signifie aussi, Élever, accroître. Monter son train et sa dépense.
Monter un instrument de musique, En hausser le ton. On a monté ce violon trop haut. Monter un instrument au ton d’un autre. On dit dans le même sens, Monter une corde de violon, de harpe, etc.
En Peinture, Monter sa couleur, Rendre la couleur de son tableau plus vigoureuse qu’on n’avait fait d’abord.
Fig. et fam., Monter la tête à quelqu’un, Lui inspirer quelque idée qui s’empare de lui jusqu’à l’exalter. On lui a monté la tête sur cet objet.
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Monter, pris activement, signifie encore, Porter, transporter quelque chose en haut, ou l’y élever. Il faut monter tous ces meubles dans une chambre. Monter du foin au grenier. On monte les grosses pierres sur les édifices avec des grues.
Il s’emploie quelquefois, avec le pronom personnel, dans un sens figuré analogue au sens précédent. Il s’est monté au ton de la plus haute éloquence. Il s’est monté à un ton qu’il ne pourra soutenir.
Il signifie absolument, S’exalter, s’échauffer, s’irriter. Quand son imagination se monte, il devient intraitable. Sa tête s’est montée, et il nous a injuriés. Cet homme se monte aisément.
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Monté, ée. participe.
Être bien monté, mal monté, Être monté sur un bon, sur un mauvais cheval. Il signifie aussi, Être bien, être mal monté en chevaux. J’ai vu ses chevaux, il est bien monté, il est fort mal monté.
Prov., Être monté comme un saint George, Être monté sur un cheval fort beau ou fort bon.
Ce vaisseau est percé pour cinquante canons, et monté de trente, Il peut porter cinquante canons, mais il n’en a que trente effectifs.
Monté sur le ton de, En usage de. Cette société n’est pas montée sur le ton de médire.
Fig. et fam., Il est monté sur un ton plaisant, sur un ton singulier, se dit D’un homme qui plaisante ou qui affecte de dire des choses extraordinaires.
Fam., Vous êtes aujourd’hui bien monté, mal monté, singulièrement monté, Vous êtes bien, mal, singulièrement disposé.
Cheval monté haut ou haut monté, Cheval dont les jambes sont trop hautes, et ne sont point proportionnées.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- montaniste, adj.
- montant, -ante, adj. et n.
- mont-blanc, n. m.
- mont-de-piété, n. m.
- monte, n. f.
- monte-charge, n. m. inv.
- montée, n. f.
- monte-en-l'air, n. m. inv.
- monténégrin, -ine, adj.
- monte-plats, n. m. inv.
- monter, v. intr. et tr.
- monte-sacs, n. m. inv.
- monteur, -euse, n.
- montgolfière, n. f.
- monticule, n. m.
- montjoie, n. f. et interj.
- montmartrois, -oise, adj.
- montmorency, n. f.
- montoir, n. m.
- montrable, adj.