horreur

8e édition

HORREUR.

(On prononce les deux r.) n. f.
■  Mouvement de l’âme généralement accompagné d’un frémissement physique, d’un frisson du corps et causé par quelque chose d’affreux, de révoltant ou de terrible. Je frémis d’horreur. Ses cheveux se hérissent d’horreur. Être saisi d’horreur. Pâlir d’horreur. Ce spectacle nous glaça d’horreur. Un cri d’horreur. L’horreur de la mort, l’horreur du supplice ébranla son courage. J’ai horreur de le dire. Cela fait horreur à penser. On n’y saurait penser sans horreur, qu’avec horreur.
L’horreur d’un supplice signifie aussi la Cruauté d’un supplice. L’horreur d’un tel supplice, l’horreur de ces tourments n’émut point son courage.
Fam., Cela fait horreur, est à faire horreur, se dit, par exagération, d’une Chose extrêmement laide dans son genre, ou faite sans goût, sans habileté.
Fam., C’est une horreur, se dit d’une Personne extrêmement laide. Vous disiez que c’était une jolie femme, c’est une horreur. Il se dit également d’une Chose extrêmement laide ou défectueuse dans son genre. Vous vantiez ce logement comme agréable et commode, mais c’est une horreur !
Fam., Fi ! l’horreur ! se dit quelquefois lorsqu’on veut marquer la répugnance qu’on a pour quelqu’un ou pour quelque chose.
On l’emploie quelquefois en plaisantant : Petite horreur !
C’est une belle horreur, se dit des Choses qui font éprouver un sentiment d’effroi mêlé d’admiration, comme une grande tempête, un vaste incendie, etc.
Il signifie aussi Répulsion violente que vous cause une personne ou une chose effrayante ou haïssable. Avoir horreur du vice, du péché. Avoir, concevoir de l’horreur pour quelqu’un, pour quelque chose. Avoir, prendre une chose en horreur. Inspirer l’horreur du vice. On ne saurait inspirer trop d’horreur pour le mensonge. C’est un objet d’horreur. Avoir l’horreur de la solitude.
Être en horreur à quelqu’un, être l’horreur de quelqu’un, Lui inspirer une répulsion mêlée de haine. L’existence lui est en horreur. Il est l’horreur de ses semblables. C’est l’horreur du genre humain.
Il désigne encore Un certain saisissement de crainte mystérieuse et de mystère. La forêt, la lande, la solitude, les ténèbres inspirent une certaine horreur. Une divine horreur s’emparait de la prêtresse.
Il se dit également de Ce qu’ont d’horrible, d’effrayant ou de sinistre certains lieux ou certains objets. L’horreur d’un cachot. L’horreur p. 24des combats. Partout régnaient le carnage et l’horreur. Un silence plein d’horreur. Quel spectacle d’horreur ! Fig., Il comprit alors toute l’horreur de sa situation. Quand vous connaîtrez toute l’horreur de ma misère. Pour comble d’horreur.
Il se dit souvent, au pluriel, des Choses horribles ou désastreuses, des maux extrêmes, des privations cruelles. Les horreurs de la guerre. Les horreurs du carnage. Les horreurs de la captivité. Cette ville éprouva toutes les horreurs de la famine. Être en proie aux horreurs de la misère.
Les horreurs de la mort, Les angoisses que l’on éprouve ordinairement au moment de mourir. Au milieu des horreurs de la mort, il souriait encore à ses amis.
Il se prend encore pour l’Énormité d’une mauvaise action, d’une action cruelle, infâme, etc. L’horreur du crime, du vice, du péché, est telle que… Pour vous faire comprendre l’horreur de cette action, il suffit de dire que…
Il se dit également des Choses mêmes qui sont atroces, infâmes, etc. Ce qu’il a fait est une horreur. La vie de ce tyran n’est qu’un tissu d’horreurs. Le récit de tant d’horreurs épouvante. Il a fait, il a dit, il a vomi des horreurs, mille horreurs. On prétend qu’il se commet des horreurs dans ce pays-là. De telles horreurs se conçoivent à peine.
Il se dit, particulièrement, des Choses déshonorantes qu’on attribue à quelqu’un ; et alors il s’emploie toujours au pluriel. On m’a dit des horreurs de cet homme-là. Ces deux hommes publient des horreurs l’un contre l’autre.
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