commun, -une

I. COMMUN, COMMUNE

adjectif
Étymologie : ixe siècle, au sens de « relatif à tous ». Du latin communis, « ce qui appartient à tous, à plusieurs ».
↪ voir aussi : II. Commun (n. m.)
1.  Qui sert, qui appartient, ou qui s’applique à deux ou plusieurs personnes. Un chemin, un escalier, un passage, un puits commun. Une cour, une terrasse commune. Maison commune, hôtel de ville ; siège du conseil municipal et des services communaux. Salle commune, où se réunissent tous ceux qui habitent dans une même maison ; local qui, dans un hôpital, un hospice, abrite les lits de plusieurs malades. Fosse commune, dans un cimetière, fosse où sont enterrés ensemble les morts pour lesquels aucune sépulture particulière n’a été prévue. Langue commune, langue qui est parlée le plus généralement dans un pays, ou dans un groupe de pays, par opposition aux langues ethniques ou aux dialectes. Fig. Langage commun, forme de communication entre des personnes que la vie rapproche ou qui ont les mêmes intérêts. Très vite, il s’était créé entre eux un langage commun.
▪ Marque de domaine : droit civil. Biens communs, ceux qui appartiennent au couple, par opposition aux biens propres à chaque conjoint. Époux communs en biens, dont le régime matrimonial est la communauté de biens. L’époux commun en biens ne peut disposer d’un immeuble sans le consentement de son conjoint. Parties communes d’une copropriété, celles qui sont à l’usage de tous les copropriétaires ou de plusieurs d’entre eux. Droit commun, ensemble des règles qui s’appliquent à tous. Un délit de droit commun. Les prisonniers politiques sont séparés des condamnés de droit commun ou, elliptiquement et inv., des droit commun.
2.  Qui appartient ou qui s’applique à deux ou plusieurs choses. Marque de domaine : géométrie. Qui appartient à la fois à deux figures que l’on compare. L’angle A et le côté AB sont communs aux triangles ABC et ABC′. – Marque de domaine : arithmétique. Dénominateur commun, qui est le même pour deux ou plusieurs fractions. Commun diviseur, nombre qui en divise exactement plusieurs autres. 3 est un commun diviseur de 18 et de 30. 20 est le plus grand commun diviseur de 40 et de 60. Commun multiple, nombre qui est multiple de plusieurs autres. 54 est un commun multiple de et de 6. 18 est le plus petit commun multiple de 9 et de 6. Mettre en facteur commun, trouver tous les nombres qui sont communs diviseurs de deux nombres donnés. Fig. Ces deux phénomènes n’ont aucune commune mesure, sont disproportionnés, ne sont pas du même ordre.
3.  Qui se retrouve dans des réalités différentes ; qui est propre à différents êtres ou à différentes choses. Des traits, des caractères communs à deux peuples. Rien de commun entre eux, sinon leur courage au combat. Avoir des connaissances communes, des goûts communs. Des amis communs. Le boire et le manger sont communs à l’homme et aux animaux. J’ai cela de commun avec lui. Cette affaire n’a rien de commun avec la précédente. Expr. proverbiale. Tout est commun entre amis.
▪ Marque de domaine : grammaire. Nom commun, qui désigne des titres ou des objets appartenant à une catégorie, à une espèce, par opposition à Nom propre.
4.  Qui se fait à plusieurs, qui engage plusieurs personnes, plusieurs groupes. Œuvre, tâche commune. Rédiger un programme commun. Spécialement. Marché commun, voir Communauté. Expr. Faire cause commune, se dit de deux ou plusieurs personnes qui réunissent leurs efforts pour atteindre le même but, pour se défendre contre le même danger. Faire bourse commune, réunir ses ressources et les gérer ensemble. La vie commune, la vie de couple. Ils ont repris la vie commune.
▪ Loc. adv. D’un commun accord, de concert, avec l’adhésion de chacun. En commun, ensemble. Vivre, travailler en commun. Les héritiers jouissent de la succession en commun jusqu’à ce que le partage soit fait. Mettre en commun les joies et les peines. Transports en commun, voir Transport.
5.  Général, universel ; qui est le fait du plus grand nombre. La voix commune. D’une commune voix, à l’unanimité. Selon l’opinion commune. La commune renommée, l’opinion publique. Une erreur très commune. Rien n’est plus commun, rien n’est plus habituel, banal. L’usage en est fort commun. Les mots, les termes communs de la langue, le vocabulaire usuel, par opposition aux termes spécialisés. Litt. Le lot commun, ce qui échoit à tous les hommes. La commune destinée, la mort.
▪ Loc. Le sens commun, la faculté par laquelle la plupart des hommes jugent naturellement des choses. Cela va contre le sens commun, cela n’a pas le sens commun, n’a pas l’ombre du sens commun, cela est absurde. Un homme qui n’a pas le sens commun, qui n’a pas de jugement. Le bien commun, l’ensemble des conditions matérielles, intellectuelles et morales favorisant l’épanouissement et la concorde de tous les membres d’une société politique. Contribuer au bien commun. Œuvrer pour le bien commun. Une décision contraire au bien commun.
▪ Marque de domaine : rhétorique. Lieux communs, thèmes d’ordre général repris dans des occasions très diverses. Les auteurs grecs et latins aimaient à développer les lieux communs. Souvent péj. Idées banales et rebattues. Son discours n’est qu’un tissu de lieux communs.
6.  Qui se trouve aisément et en abondance. Les chênes, les frênes sont communs dans nos forêts. Le chacal est commun en Afrique du Nord.
7.  Qui ne sort pas de l’ordinaire, qui est médiocre. Un orateur fort commun. Des pensées communes. Il n’écrit que des vers communs. Péj. Vulgaire, dénué de toute distinction. Cette femme a des manières communes. Elle est très commune. Son langage est bien commun.
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