coupe

II. COUPE

nom féminin
Étymologie : xiiie siècle. Déverbal de couper.
↪ voir aussi : I. Coupe (n. f.)

I.

I. Action de couper, de trancher ; résultat de cette action.
La coupe du bois, de l’herbe, du blé, des foins, de la luzerne. La coupe du verre. Une étoffe dure à la coupe, difficile à couper. Par métonymie. Le morceau débité, la section, la surface de coupe. Vendre un melon, une pastèque, du fromage à la coupe, par tranches ou morceaux découpés à la demande du client. Une coupe franche, nette. Lire sur la coupe d’un tronc l’âge de l’arbre d’après le nombre des cercles concentriques.
▪ Spécialement. Marque de domaine : histologie. Mince lamelle que l’on découpe dans un tissu ou un organe pour l’observer au microscope. Des coupes histologiques. Colorer une coupe végétale pour l’étudier au microscope. – Marque de domaine : géologie. Coupe géologique, profil qui fait apparaître la stratification des couches sédimentaires et la nature des roches éruptives. – Marque de domaine : dessin industriel. Représentation graphique, profil d’un bâtiment, d’une pièce, d’un objet quelconque qu’on suppose coupé par un plan. Une coupe horizontale, verticale, transversale, longitudinale, perpendiculaire. Plan, élévation et coupe d’un édifice. La coupe d’un appareil en montre la disposition intérieure. – Marque de domaine : couture. Pièce de tissu, d’un métrage déterminé, dans laquelle on peut tailler un vêtement. Une coupe de drap, de toile, de flanelle, de velours. Une fausse coupe, une chute, un reste d’étoffe, insuffisant pour qu’on y taille un vêtement.
▪ Par analogie. La coupe d’un visage, son contour, sa forme.

II.

II. Marque de domaine : sylviculture. Action d’abattre des arbres dans une forêt en exploitation.
La mise en coupe d’un taillis, d’une futaie. Une coupe préparatoire, définitive. Coupe claire, qui consiste à abattre un grand nombre d’arbres pour laisser pénétrer la lumière et favoriser la pousse des jeunes plants. Coupe sombre, où l’on abat quelques arbres seulement, le sous-bois restant obscur et, fig., contrairement au sens propre, suppression très importante. Faire des coupes sombres, pratiquer de larges coupures dans un texte, de fortes réductions de crédits ou d’emplois dans un service, une entreprise, etc. Il faut pratiquer des coupes sombres dans ce rapport, dans le troisième acte de cette pièce. Coupe réglée, programme d’exploitation qui consiste à couper chaque année une portion de bois déterminée. Expr. fig. Mettre une population en coupe réglée, l’exploiter de façon systématique. L’occupant a mis cette province en coupe réglée. Ce jeune homme met en coupe réglée la fortune de son oncle, il en tire parti de façon répétée et abusive.
▪ Par métonymie. La partie de la forêt que l’on exploite. Marquer dans une coupe les arbres à abattre, à conserver. Les arbres que l’on abat. Acheter, vendre une coupe sur pied. L’adjudication des coupes en forêt domaniale.

III.

III. Art de tailler selon les règles.
1.  Marque de domaine : couture. Art de couper un vêtement, un costume, une robe. Elle a appris la coupe et la couture. Pratiquer la coupe et l’assemblage. Ce maître tailleur a une coupe très classique. Il est professeur dans une école de coupe. Par métonymie. Le résultat obtenu. Un vêtement de bonne coupe. La coupe de cette robe laisse à désirer. Une coupe sévère, stricte, règlementaire, de fantaisie.
2.  Marque de domaine : coiffure. Manière de couper les cheveux. Une coupe au ciseau, au rasoir. Une coupe à la garçonne, à la Jeanne d’Arc. Une coupe en dégradé.
3.  Marque de domaine : architecture. Art de tailler les pierres qui vont entrer dans la construction d’un édifice. La stéréotomie étudie l’art de la taille et de la coupe des pierres. – Marque de domaine : gravure. Manière de creuser au burin le cuivre et le bois. Une gravure dont la coupe est nette. – Marque de domaine : charpente. Marque de domaine : menuiserie. Façon de disposer le joint de pièces de bois assemblées. La coupe d’un plancher, d’un parquet. Coupe carrée ou droite, coupe à angle droit. Coupe d’onglet, coupe à 45°. Coupe biaise ou fausse, toute autre coupe oblique. – Marque de domaine : cinéma. Coupe franche, procédé de montage qui fait passer directement d’un plan à un autre sans recours au fondu, au volet ou à toute autre transition.
4.  Marque de domaine : boucherie. Manière de découper les carcasses et la viande des animaux de boucherie. La coupe des viandes diffère selon les régions, selon les pays. La coupe en quatre, lorsque l’animal, une fois dépecé et vidé, est découpé en quatre. Coupe glacée, coupe impeccable qui ne présente aucune trace du fil du couteau.
5.  Marque de domaine : sports. Vieilli. Nage où l’on porte alternativement chaque bras en avant pour couper l’eau avec force, les jambes exécutant un ciseau.

IV.

IV. Action de diviser, de partager, de répartir.
1.  Marque de domaine : prosodie. Manière de répartir les repos qui, ménagés dans le cours d’une séquence, la segmentent et en assurent le rythme. Par métonymie. Ces repos eux-mêmes. La coupe d’une période, d’un vers. La coupe principale d’un vers classique se nomme césure. Un vers peut comporter une ou plusieurs coupes secondaires.
2.  Marque de domaine : jeux de cartes. Le fait de diviser le jeu en deux paquets, puis de placer au-dessus les cartes qui étaient au-dessous. La coupe n’est pas faite par celui qui a mêlé les cartes et va les distribuer, mais par l’un de ses adversaires. Faire sauter la coupe, tricher en replaçant les cartes, à l’insu des autres joueurs, dans l’ordre où elles se trouvaient avant la coupe. Être sous la coupe d’un autre joueur, jouer le premier, immédiatement après qu’un autre joueur a coupé, dépendre donc de sa coupe. Expr. fig. Être, se trouver, tomber sous la coupe de quelqu’un, dépendre étroitement de lui. Il est sous la coupe de ses créanciers. Avoir, tenir sous sa coupe, dans sa dépendance. Il a, il tient sous sa coupe une partie de la presse.
▪ Spécialement. Le fait de ne pas avoir une couleur dans son jeu et de pouvoir ou de devoir, lorsqu’elle est demandée, jouer un atout pour couper. Avoir la coupe à trèfle. Jouer dans la coupe de son partenaire, jouer la couleur qu’il coupera.
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