courir
COURIR
conjugaison verbe intransitif et transitif Conjugaison : (je cours, nous courons ; je courais, nous courions ; je courus ; je courrai ; je courrais ; cours, courons ; que je coure ; que je courusse ; courant ; couru).Étymologie : xie siècle, curre. Du latin currere. L’ancienne forme courre a été supplantée par courir à partir du xiiie siècle, sous l’influence des verbes en ‑ir.
I.
I. Verbe intransitif.
1.
Se déplacer à vive allure par un mouvement alternatif des jambes ou des pattes.
Les enfants s’amusaient à courir.
Ne traversez pas la rue en courant.
Elle est venue en courant.
Le guépard court plus vite que le lion.
Emmener son chien courir dans les bois.
Par analogie.
Les nuages couraient dans le ciel.
La plume courait sur la page blanche.
▪ Loc. adv.
Tout courant (vieilli), très vite, en toute hâte.
Il arriva tout courant m’informer de la chose.
▪ Expr.
Courir à perdre haleine.
Courir comme un dératé, comme un fou.
Courir comme un lapin.
Courir à fond de train, ventre à terre, tête baissée.
Fig.
Courir tête baissée dans un piège, s’y précipiter sans discernement.
Faire quelque chose en courant, avec précipitation, trop vite.
Fam.
Il peut toujours courir, son attente sera déçue, son souhait ne sera pas exaucé.
Il court encore, il court toujours, il s’est sauvé en toute hâte, sans demander son reste ; il n’est pas encore pris ou repris ; on ne l’y prendra plus.
2.
S’empresser d’aller à un endroit déterminé ou d’entreprendre une action.
Courir au feu.
Je cours le prévenir.
Courez, ne perdez pas un instant.
Ce spectacle fait courir tout Paris.
Il n’y va pas, il y court.
Courir sur quelqu’un, dans l’intention de l’attaquer.
Le dogue courait sur lui en grondant.
Courir au-devant de quelqu’un, aller à sa rencontre pour l’accueillir ou pour l’affronter.
Il courut au-devant de ses amis.
Courons au-devant de l’ennemi.
Courir sus à l’ennemi (vieilli), l’attaquer.
Courir après quelqu’un, pour l’attraper ou le rattraper.
Il a oublié ses clés, courez vite après lui.
Fam.
Courir après une femme, la poursuivre de ses assiduités.
▪ Spécialement.
Se déplacer beaucoup et rapidement pour accomplir des démarches, se démener, ne pas rester en place.
Il court depuis le matin jusqu’au soir, du matin au soir.
Il est toujours à courir, il ne fait que courir.
Il a couru toute la journée pour cette affaire.
▪ Fig.
Courir au-devant de mille difficultés, s’y exposer par imprudence.
Courir d’aventure en aventure.
Courir au plus pressé, s’occuper avant toute autre chose de ce qui importe le plus dans le moment.
Courir après quelque chose, rechercher quelque chose avec passion, avidité, empressement.
Courir après l’argent, les richesses, les honneurs.
Courir après l’esprit, s’efforcer laborieusement de se montrer spirituel.
Courir après des chimères.
Courir à l’échec.
Courir à sa perte, à sa ruine.
Courir à sa fin, s’en approcher rapidement.
Ma provision de bois court à sa fin.
3.
Marque de domaine : marine.
Faire route.
Le navire courait au nord, courait au sud.
Laisser le navire courir sur son erre, le laisser avancer sur sa vitesse acquise.
Expr.
Laisser courir, moins serrer le vent et, fig. et fam., laisser les choses aller comme elles vont, ne pas s’en préoccuper.
Transitivement.
Courir des bordées, courir des bords, louvoyer.
4.
Par analogie. En parlant d’un liquide.
S’écouler.
Le ruisseau court à travers la prairie.
Après Lyon, le Rhône court du nord au sud.
▪ En parlant du temps.
Passer.
Nos années semblent courir de plus en plus vite.
Expr. fam. et parfois péj.
Par les temps qui courent, dans les circonstances actuelles.
À qui se fier, par les temps qui courent ?
▪ En parlant de routes, de côtes, de montagnes, etc.
Se prolonger dans une direction déterminée.
L’Atlas court du Maroc à la Tunisie.
Une côte rectiligne qui court sur des centaines de kilomètres.
5.
Fig.
Circuler, se répandre, se propager.
Faire courir de fausses nouvelles.
Une rumeur alarmante courait dans le public.
Impers.
Il court des bruits sur son compte.
6.
Par extension.
À propos de salaires, d’opérations financières.
Être en cours, devoir être pris en compte.
Ses gages, ses appointements courent du premier du mois.
Son loyer court du mois de janvier.
L’intérêt de cette rente court du commencement de l’année.
II.
II. Verbe transitif.
1.
Marque de domaine : vènerie.
Chasser un animal, à l’aide de chiens, en le poursuivant à cheval.
Courir le daim, le chevreuil.
Il a le droit de courir le cerf dans cette forêt.
Par analogie.
Chercher à obtenir.
Courir les honneurs.
Courir le cachet, voir Cachet.
▪ Expr. fig. et fam.
Courir le même lièvre, être en concurrence, se disputer la même chose.
2.
Marque de domaine : sports.
Disputer une course.
– Marque de domaine : courses hippiques.
Courir le Grand Prix de Paris, le Prix de Diane, le Derby d’Epsom.
Faire courir le Grand Prix à un cheval, l’engager dans cette épreuve.
Absolument.
Faire courir, engager des chevaux dans une course.
– Marque de domaine : course à pied.
Courir le marathon, le cent dix mètres haies.
– Marque de domaine : course cycliste.
Courir le Tour de France.
Courir une étape contre la montre.
– Marque de domaine : course automobile.
Courir les vingt-quatre heures du Mans.
▪ Expr. fam.
C’est couru d’avance, c’était couru, le résultat ne fait, ne faisait pas de doute.
3.
Parcourir, sillonner.
J’ai couru toute la ville sans le trouver.
Courir le monde, voyager en divers pays par goût de l’aventure.
Courir les champs, courir les rues.
Fig.
Courir les rues, être très fréquent et, par extension, d’une grande banalité.
Une histoire, une anecdote, une nouvelle qui court les rues, que l’on entend partout.
L’esprit court les rues, tout le monde en a.
Le courage, le bon sens ne court pas les rues, ne se rencontre pas couramment.
4.
Fréquenter assidûment ; rechercher avec insistance.
Courir les musées, les expositions.
Courir les maisons de jeu, les mauvais lieux.
Courir les filles.
Courir le guilledou, la prétentaine, le jupon, rechercher les aventures galantes.
5.
Fig.
Tenter, affronter, s’exposer à.
Courir sa chance.
Courir un danger.
C’est un risque à courir.
Il court le risque de tout perdre.
Class.
Courir une carrière, être engagé dans une profession, une entreprise, où l’on s’efforce d’obtenir des succès, de l’emporter sur ses rivaux.
Courir même fortune, être dans les mêmes intérêts, dans la même situation d’affaires.
Voir aussi
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- courcailler, v. intr.
- courcaillet, n. m.
- courcive, n. f. [7e édition]
- courçon, n. m.
- courée [I], n. f.
- courée [II], n. f.
- courette, n. f.
- coureur, -euse, n.
- courge, n. f.
- courgette, n. f.
- courir, v. intr. et tr.
- courlan, n. m.
- courlieu, n. m.
- courliri, n. m.
- courlis, n. m.
- cour martiale, n. f. [5e édition]
- couronne, n. f.
- couronné, -ée, adj.
- couronnement, n. m.
- couronner, v. tr.
CONJUGAISON
je | cours |
tu | cours |
il, elle | court |
nous | courons |
vous | courez |
ils, elles | courent |