doute
DOUTE
nom masculinÉtymologie : xie siècle, dute, « crainte ». Déverbal de douter.
I.
I. État d’incertitude de l’esprit.
1.
Incapacité de choisir entre deux ou plusieurs propositions, qui suspend le jugement.
Être, demeurer dans le doute.
Laisser quelqu’un dans le doute.
Par extension.
Manque de conviction, manque d’idéal.
Le doute paralyse l’action.
2.
Loc.
Mettre en doute, révoquer en doute (vieilli), contester la vérité ou la réalité d’une proposition, d’une chose.
Être hors de doute, certain, assuré.
Il est hors de doute qu’il viendra.
3.
Spécialement. Marque de domaine : droit.
Être acquitté au bénéfice du doute, être acquitté faute de preuves.
– Marque de domaine : philosophie.
Doute philosophique, position du sage qui s’interroge sur la réalité d’une chose ou sur la validité d’une proposition qu’il juge incertaines.
Doute cartésien, doute hyperbolique, doute méthodique, première opération de la méthode adoptée par Descartes, opération par laquelle l’esprit, suspendant son jugement, ne reçoit pour vrai que ce qu’il connaît évidemment être tel.
Doute sceptique, attitude recommandée par Pyrrhon et ses disciples ; l’homme, ne pouvant rien affirmer ou nier avec certitude, doit demeurer dans le doute de manière radicale et définitive.
Le doute universel, le doute absolu des sceptiques.
– Marque de domaine : religion.
Position de celui qui est dans l’incertitude sur l’existence de Dieu ; état de celui dont la foi n’est pas assurée.
Vivre dans le doute.
– Marque de domaine : sciences.
Doute scientifique, attitude du savant qui ne conclut pas à la validité de ses hypothèses tant qu’elles n’ont pas été confirmées ou contredites par le contrôle expérimental.
– Marque de domaine : psychiatrie.
Folie (vieilli), maladie, manie du doute, névrose obsessionnelle caractérisée par la difficulté ou même l’impossibilité de parvenir à une certitude ou à une décision, en dépit du raisonnement ou de l’évidence.
II.
II. Par métonymie.
1.
Incertitude portant sur un objet particulier.
Faire naître des doutes.
Élever, émettre un doute.
Sa conclusion laissa un doute sur ses intentions.
Dissiper, éclaircir, lever un doute.
Délivrer quelqu’un d’un doute.
N’avoir aucun doute.
Sa culpabilité ne fait aucun doute, est certaine.
Un doute bien fondé, mal fondé.
Expr.
L’ombre d’un doute, une très légère incertitude, réserve.
Le succès ne fait pas l’ombre d’un doute, il est certain.
▪ Dans des locutions impersonnelles de forme négative, avec ou sans ne explétif dans la proposition subordonnée lorsque le verbe est au subjonctif.
Il ne fait pas de doute qu’il viendra bientôt.
Il ne fait aucun doute qu’il l’aiderait s’il voulait.
Il est hors de doute qu’elle restera, qu’elle resterait si elle pouvait.
Il n’y a pas, il ne fait pas de doute, il ne fait aucun doute, nul doute qu’il réussisse, qu’il ne réussisse un jour.
2.
Soupçon, sentiment de méfiance.
Avoir des doutes sur le sérieux, la fidélité, l’honnêteté de quelqu’un.
Avoir des doutes sur l’authenticité d’un tableau.
Laisser planer un doute sur l’issue d’une affaire.
3.
Loc. adv.
Sans doute.
Class.
Assurément, en toute certitude (on emploie plutôt en ce sens Sans nul doute, sans aucun doute).
C’est là sans doute une très belle action.
Aujourd'hui.
Certes ; je vous l’accorde.
Il est sans doute coupable, mais il a des excuses.
Probablement, vraisemblablement.
Il viendra sans doute.
Vous la verrez sans doute.
Sans doute aura-t-il compris son erreur.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- douille, n. f.
- douillet, -ette, adj.
- douillette, n. f.
- douillettement, adv.
- douleur, n. f.
- douloir se, v. pron. [7e édition]
- douloureusement, adv.
- douloureux, -euse, adj.
- douma, n. f.
- douro, n. m.
- doute, n. m.
- douter, v. intr., tr. et pron.
- douteur, -euse, adj. et n.
- douteusement, adv.
- douteux, -euse, adj.
- douvain, n. m.
- douve [I], n. f.
- douve [II], n. f.
- douve [III], n. f. [7e édition]
- douvelle, n. f.