honneur
HONNEUR
nom masculinÉtymologie : xe siècle, honor. Issu du latin honos, honor, « honneur rendu aux dieux, décerné à quelqu’un ; charge honorifique, magistrature ».
1.
Sentiment d’une dignité morale, estimée au plus haut, et qui porte à des actions loyales, nobles et courageuses.
Les lois, les règles de l’honneur.
Code de l’honneur, ensemble des règles que doit observer une personne soucieuse de sa dignité.
Le code de l’honneur des chevaliers.
L’honneur militaire.
Selon Montesquieu, l’honneur est le principe qui anime la monarchie.
Le devoir de l’honneur.
Satisfaire à l’honneur.
Avoir de l’honneur.
Avoir le sens de l’honneur.
Faire ce qu’exige l’honneur.
Écouter la voix de l’honneur.
Allez où l’honneur vous appelle !
Une femme, un homme d’honneur.
Ce sont des gens d’honneur.
Foi d’homme d’honneur, assurance que l’on donne d’être fidèle à sa promesse comme l’honneur le commande.
Manquer à l’honneur.
Un homme sans honneur, qui ne se soucie pas de sa dignité morale.
Il n’a ni cœur ni honneur.
Bandit d’honneur, voir Bandit.
Baroud d’honneur, voir Baroud.
Avec honneur, en restant fidèle aux lois de l’honneur.
Il a combattu avec honneur.
« Honneur et Patrie », devise des armées.
« Honneur et Fidélité », devise de la Légion étrangère.
▪ Expr.
En tout bien tout honneur, sans arrière-pensée qui aille contre l’honneur ou l’honnêteté, dans des intentions respectables.
Courtiser une jeune fille en tout bien tout honneur.
2.
Estime qu’a de soi et qu’obtient d’autrui une personne qui obéit en toute chose à ce sentiment.
Porter atteinte à l’honneur de quelqu’un.
Attaquer, blesser, flétrir l’honneur de quelqu’un.
Ménager, sauver l’honneur de quelqu’un.
Toucher quelqu’un en son honneur.
Défendre, venger son honneur.
Engager, hasarder son honneur.
Compromettre son honneur.
Il y va de son honneur professionnel.
Son honneur de soldat est en jeu.
Perdre l’honneur.
C’est une tache à son honneur, sur son honneur.
Il met son honneur à ne pas céder.
Répondre sur son honneur d’un engagement, de quelqu’un.
Jurer sur l’honneur.
Une attestation sur l’honneur.
Parole d’honneur, promesse faite ou assurance donnée sur l’honneur.
Il m’a donné sa parole d’honneur.
Formules de serment.
Sur l’honneur, sur mon honneur.
Parole d’honneur !
▪ Expr.
Une dette d’honneur, voir Dette.
Un prêt d’honneur, prêt sans garantie matérielle, que l’on s’engage sur l’honneur à rembourser.
Une affaire d’honneur, une affaire où l’honneur est en jeu et, anciennement, un duel.
Jury d’honneur, composé d’arbitres réunis exceptionnellement pour délibérer d’un cas mettant en cause la dignité et la réputation d’une personne.
Point d’honneur, question dans laquelle on pense que son honneur ou sa dignité est en jeu.
Il est trop sensible sur le point d’honneur (vieilli).
Autrefois, les maréchaux de France étaient juges du point d’honneur.
Se quereller pour un point d’honneur.
Mettre son point d’honneur à exécuter correctement une tâche.
Se faire un point d’honneur de n’avoir jamais de dettes.
L’honneur est sauf, se dit après un échec, une défaite ne portant pas atteinte à la réputation, ou à l’issue d’un duel sans résultat.
Nous n’avons pas su vaincre, mais nous avons sauvé l’honneur.
Tout est perdu, fors l’honneur, voir Fors.
Perdre quelqu’un d’honneur, lui ôter toute la considération dont il jouit.
C’est un homme perdu d’honneur.
Cette action le perdit d’honneur.
Piquer d’honneur une personne, lui persuader qu’il y va de son honneur de faire ou ne pas faire quelque chose.
Se piquer d’honneur, montrer plus d’habileté, de courage, de générosité, que l’on n’a coutume d’en faire paraître.
Il s’est piqué d’honneur, son ouvrage est beaucoup mieux fait qu’à l’ordinaire.
▪ Spécialement. Class.
Souci qu’a une femme de se respecter soi-même, soin qu’une femme a de la vertu, de la décence, de la fidélité et de la réputation qui s’y attache.
Tenir à son honneur, perdre son honneur.
▪ Par extension. En parlant d’un ensemble de personnes.
Soutenir l’honneur de la famille.
Soutenir l’honneur du corps, du régiment, de la profession.
L’honneur national.
Par métonymie.
Veiller à l’honneur du nom, à la réputation de la famille.
Compromettre l’honneur de son nom.
3.
Estime, considération, renom, gloire qui s’attachent aux mérites, aux talents, à la vertu, au courage.
S’acquérir de l’honneur.
Il eut pour lui tout l’honneur de la victoire.
Il s’en est tiré avec beaucoup d’honneur.
Il n’y a ni honneur ni profit à cela.
Jouer pour l’honneur, d’une manière désintéressée, pour le plaisir.
La partie d’honneur, la belle (voir Beau).
Honneur aux braves !
Honneur aux vaincus !
Mourir, tomber au champ d’honneur, voir Champ.
▪ Expr.
Être, mettre en honneur, être, mettre en grande estime, ou, par affaiblissement, en faveur.
Sous son règne les vertus, les talents furent en honneur.
Ce style architectural fut en honneur à cette époque.
Il mit les lettres, les sciences en honneur.
▪
Être l’honneur de son siècle, de son pays, de sa famille, de sa profession, etc., en être la gloire et l’ornement.
Il est l’honneur de la magistrature.
Elle est l’honneur de son sexe.
▪
Faire honneur à son siècle, à son pays, à sa famille, etc., lui acquérir de la gloire, de la réputation, de l’estime, par ses talents, par ses actions.
Faire honneur à sa naissance, à son passé, en soutenir la dignité.
▪
Faire honneur à son éducation, répondre aux soins dont elle a été l’objet.
Faire honneur à ses engagements, les remplir avec exactitude.
On dit dans le même sens Faire honneur à une lettre de change, faire honneur à sa signature, etc.
Faire honneur à la vérité, la respecter et la répandre.
▪
Faire honneur à quelqu’un, être pour lui un sujet de gloire, de considération.
Cette statue fait honneur au sculpteur.
Cet acte, ce discours, cet ouvrage lui fait honneur.
Ces sentiments vous font honneur, manifestent votre qualité.
▪
Faire à quelqu’un honneur d’une chose, la lui attribuer, ou lui en attribuer le mérite.
On lui fait honneur d’un sentiment qu’il ne connut jamais.
Il se fait honneur d’un ouvrage qui n’est pas de lui.
▪
Se faire honneur de quelque chose ou (vieilli) de quelqu’un signifie aussi s’en tenir honoré, s’en honorer.
Scipion se faisait honneur d’être ami de Térence.
Il se fait honneur de son fils.
Il se faisait honneur d’être allié de telle maison.
On dit dans le même sens (class.) Tenir à honneur.
Je tiens à honneur de lui être présenté.
▪
Se faire honneur de sa fortune, en faire un bon et digne emploi (vieilli) ou s’en vanter, en tirer vanité.
▪ Loc. adv.
À l’honneur de, à la gloire, à la louange de.
On doit dire à l’honneur de cet homme qu’il ne s’est jamais dérobé à ses responsabilités.
C’est tout à son honneur.
Il en est sorti à son honneur.
Marque de domaine : marine.
Ranger à l’honneur, longer de très près un bateau, une roche, un danger, ce qui fait honneur au capitaine.
4.
Marque, démonstration extérieure de l’estime, de la considération qu’on a pour la dignité ou pour le mérite d’une personne ; faveur, distinction.
Prétendre à un honneur.
Recevoir un honneur.
Il ne mérite pas tant d’honneur.
L’honneur d’être appelé à de hautes fonctions.
Il eut l’honneur de siéger dans cette compagnie.
C’est un honneur que d’être admis à sa table.
Il ne lui a pas même fait l’honneur de le regarder.
À vous l’honneur ! à vous de jouer, de commencer le premier.
Vieilli.
Réclamer l’honneur du pas, réclamer la préséance.
Porter à quelqu’un honneur et respect.
▪ Par affaiblissement.
Se dit par civilité, notamment dans les formules épistolaires.
Lorsque j’aurai l’honneur de vous voir.
La lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire.
J’ai l’honneur de solliciter…
J’ai l’honneur de vous informer…
J’ai bien l’honneur de vous saluer ou, elliptiquement, j’ai bien l’honneur, formule cavalière dont on use pour rompre une conversation, pour prendre congé.
À qui ai-je l’honneur de parler ? ou, elliptiquement et fam., à qui ai-je l’honneur ?
Iron.
Faites-moi l’honneur de m’écouter un instant.
▪ Par métonymie.
Votre honneur, traduction française des titres dont on use dans les pays anglo-saxons, dont on usait dans l’ancienne Russie, pour s’adresser à certains personnages éminents, à des hauts fonctionnaires, et principalement aux magistrats.
▪ Loc. prép.
En l’honneur de, pour célébrer quelqu’un, quelque chose.
Faire quelque chose en l’honneur de quelqu’un, en l’honneur de Dieu.
Cette cérémonie a été faite en mon honneur, en l’honneur de mon retour.
Composer des vers à l’honneur, à l’honneur et gloire de quelqu’un.
Fam.
En quel honneur ? pour quelle raison, pourquoi ?
En quel honneur me posez-vous cette question ?
Iron.
Est-ce en l’honneur de cette femme qu’il se met en frais ? est-ce pour elle, à cause d’elle ?
▪ Loc. adj.
D’honneur, destiné à honorer quelqu’un.
Légion d’honneur, la plus élevée des distinctions nationales, qui récompense des mérites éminents acquis au service de la nation.
Il a été élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur.
Médaille, prix, diplôme d’honneur, récompensant divers mérites.
Croix d’honneur (vieilli), voir Croix.
La garde d’honneur d’un souverain, voir Garde I.
Les dames, les filles d’honneur de la reine, voir Dame I, Fille.
Chevalier d’honneur, personne de qualité attachée au service d’une princesse ou, anciennement, conseiller d’épée qui avait séance et voix délibérative dans les cours souveraines.
Demoiselle, garçon d’honneur, voir Demoiselle, Garçon.
La cour d’honneur, la cour principale d’un palais, d’un château, où l’on rend les honneurs aux visiteurs de marque.
Escalier d’honneur, voir Escalier.
Tribune, loge d’honneur.
Place d’honneur, place réservée dans une assemblée, un repas, à la personne que l’on veut honorer.
Présidence d’honneur et, par métonymie, président d’honneur.
Membre d’honneur d’une assemblée.
Vin d’honneur, offert à l’occasion d’une fête, d’une célébration particulière et, par métonymie, cette fête, cette célébration.
Être convié à un vin d’honneur.
Marque de domaine : sports.
Places d’honneur, les deux ou trois places suivant celle du vainqueur dans une compétition.
Tour d’honneur, tour de piste supplémentaire effectué par le vainqueur d’une compétition, pour que le public le salue, l’applaudisse.
▪ Par antiphrase.
Bras d’honneur (trivial), voir Bras.
▪ Expr.
Rendre honneur à quelqu’un, à la mémoire de quelqu’un, reconnaître publiquement son mérite.
Rendre honneur à un savant pour sa découverte.
Faire un honneur à quelqu’un, donner à quelqu’un des marques de considération, de respect.
Faire honneur à un hôte, l’accueillir avec des égards marqués.
Iron.
Vous me croyez capable d’une telle action, vous me faites là un bel honneur, c’est beaucoup d’honneur, c’est trop d’honneur que vous me faites ou, elliptiquement et fam., c’est trop d’honneur !
Par extension. Fam.
Faire honneur à un plat, à un repas, montrer qu’on l’apprécie en mangeant d’abondance et avec un plaisir manifeste.
5.
Au pluriel.
Témoignages publics d’estime et de considération, rendus au cours d’une cérémonie.
On lui a fait de grands honneurs, des honneurs extraordinaires.
Il fut reçu avec tous les honneurs dus à son rang.
Décerner à un général romain les honneurs du triomphe.
Auguste souffrit qu’on lui rendît les honneurs divins.
Les honneurs funèbres, suprêmes, les derniers honneurs, la cérémonie des funérailles.
Les honneurs militaires, cérémonial au cours duquel un corps militaire salue et honore une personnalité.
Avoir droit aux honneurs militaires.
Rendre les honneurs militaires ou, absolument, les honneurs.
La Garde républicaine rendit les honneurs au chef de l’État.
Obtenir les honneurs de la guerre, voir Guerre.
Admettre quelqu’un aux honneurs de la séance, l’inviter, pour l’honorer, à la séance d’une assemblée ou d’une compagnie dont il ne fait pas partie.
▪ Par extension.
Faire à quelqu’un les honneurs de sa maison, le recevoir et lui présenter soi-même sa maison, avec beaucoup d’empressement.
Faire les honneurs de la table, présider au repas et veiller à la satisfaction de chacun des convives.
Fam.
Avoir les honneurs de la première page, être cité à la première page d’un journal.
▪ Spécialement. Marque de domaine : vènerie.
Faire les honneurs du pied, à la fin de la chasse offrir le pied droit de devant de l’animal à la personne que le maître d’équipage veut honorer.
Par métonymie.
Les honneurs, sonnerie de trompes exécutée pendant cet hommage.
▪ Par métonymie.
Les dignités, les charges publiques.
Aspirer aux honneurs.
Briguer les honneurs.
Être élevé aux honneurs.
Parvenir aux plus grands honneurs.
Le chemin, la carrière des honneurs.
Marque de domaine : histoire.
Couronne, sceptre et autres pièces symboliques qui servaient dans certaines grandes cérémonies, telles que le sacre, le baptême, les funérailles des rois.
Porter les honneurs.
– Marque de domaine : jeux.
Les figures, les hautes cartes de chaque couleur ou, spécialement, de l’atout.
Au bridge, les honneurs sont l’as, le roi, la dame, le valet et le dix.
Compter cent points d’honneurs.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- hongre, adj.
- hongreline, n. f. [4e édition]
- hongrer, v. tr.
- hongreur, n. m.
- hongrois, -oise, adj.
- hongroyer, v. tr.
- hongroyeur, n. m. [7e édition]
- honnête, adj.
- honnêtement, adv.
- honnêteté, n. f.
- honneur, n. m.
- honnir, v. tr.
- honorabilité, n. f.
- honorable, adj.
- honorablement, adv.
- honoraire [I], adj.
- honoraire [II], n. m.
- honorariat, n. m.
- honoré, -ée, adj.
- honorer, v. tr. et pron.