ménager

I. MÉNAGER

conjugaison verbe transitif Conjugaison : (se conjugue comme Bouger).
Étymologie : xive siècle. Dérivé de ménage.
↪ voir aussi : II. Ménager, ‑ère (adj. et n. f.)
1.  Dépenser avec circonspection, avec prudence ; user avec modération d’une chose, dans le souci de la faire durer, de la maintenir en bon état. Ménager son bien, sa fortune. Dans l’attente des renforts, ils ménagent leurs munitions. Ménager une étoffe, une fourrure (vieilli), l’employer de manière qu’il n’y ait rien de perdu, ou de manière à l’user le moins possible.
▪  Expr. Ménager les termes, les expressions, parler avec circonspection. Ménager ses paroles, parler peu, ou avec prudence, retenue. Ménager le temps, son temps, ne pas le perdre, en faire un bon emploi. Ne pas ménager les critiques, les remontrances à quelqu’un, lui adresser de nombreuses critiques, de nombreuses remontrances. Pron. Ils ne se sont pas ménagé les compliments.
▪  Par extension. En parlant d’un être vivant, d’une personne ou de ses facultés. Ménager son cheval. Ménager des troupes, éviter de les fatiguer inutilement, de les exposer mal à propos. Ménager sa voix. Ménager ses forces, les épargner. Ménager sa santé, en prendre soin pour la préserver. Ménager ses pas, marcher peu, par crainte de se fatiguer et, fig., éviter de faire des démarches, en faire le moins qu’on peut. Il n’a pas ménagé sa peine, il s’est dépensé sans compter. Expr. fig. Ménager la chèvre et le chou, voir Chèvre.
▪  Pron. Se ménager, ne pas faire d’efforts ou d’excès dangereux. Elle va mieux, mais elle doit se ménager.
▪  Prov. Qui veut voyager loin ménage sa monture.
2.  Traiter une personne avec ménagement, avec égards, avec adresse, de manière à ne pas l’offenser, à ne pas lui déplaire, à se la concilier. C’est un homme à ménager, qu’il faut ménager. Puisqu’il se met en travers de notre projet, nous ne le ménagerons pas. Dans ses critiques, il ne ménage personne. Pron. à valeur réciproque. Ils se savent de même force et se ménagent l’un l’autre ou, simplement, se ménagent.
▪  Par métonymie. Ménager la susceptibilité, la délicatesse de quelqu’un. Ménager ses intérêts, avoir soin de les conserver, de ne pas les compromettre.
▪  Par extension. Épargner une personne, user modérément de la supériorité, de l’avantage qu’on a sur elle. Vous êtes plus fort, plus subtil que lui, ménagez-le. Ménager un adversaire en difficulté.
3.  Préparer, arranger, régler quelque chose avec soin et avec adresse. Ménager une trêve, une entrevue. Il a réussi à ménager un accommodement entre les deux parties. Ménager l’occasion, les occasions, préparer le moment, la circonstance favorable pour faire quelque chose. Ménager la transition, les transitions. Ménager ses effets, attendre le moment opportun pour qu’ils soient remarqués, pour qu’ils touchent au mieux l’assistance. Un comédien qui sait ménager ses effets. L’auteur a parfaitement ménagé les péripéties de son drame, il les a disposées avec habileté, avec art. Un dénouement habilement ménagé. Ménager quelque chose à quelqu’un, le lui procurer, le lui réserver. Je lui ai ménagé un emploi. Pron. réfléchi indirect. Il s’est ménagé un bref entretien avec elle. Se ménager la bienveillance de quelqu’un. Fig. Se ménager une issue, une porte de sortie.
▪  Spécialement. Ménager un escalier dans un bâtiment, faire en sorte qu’il y trouve place sans gâter le dessin principal. Ménager une perspective dans un jardin.
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