mer

MER

Prononciation : (r se fait entendre) nom féminin
Étymologie : xie siècle. Issu du latin mare, de même sens.
1.  La vaste étendue d’eau salée qui couvre la majeure partie de la surface du globe. (Se rencontre en ce sens au pluriel, notamment dans des emplois littéraires.) Les terres et les mers. Au-delà, par-delà les mers. Une région baignée par la mer. Le rivage, le bord de la mer. L’altitude d’un lieu se mesure par rapport au niveau moyen de la mer. Au fond de la mer, des mers. Bras de mer, voir Bras. Vent de mer, brise de mer, qui souffle du large. Sur mer, se dit d’une localité située sur une côte, un rivage, pour la distinguer d’une autre localité du même nom. Boulogne-sur-Mer.
▪  Cette étendue considérée comme milieu naturel. Eau de mer, par opposition à Eau douce. Poisson de mer. Anémone de mer, chien de mer, éléphant de mer, étoile de mer, noms courants de divers animaux marins. Fruits de mer, crustacés et coquillages comestibles. Écume de mer, voir Écume. Sel de mer. Serpent de mer, monstre marin fabuleux et, fig., sujet ou information plus ou moins fantaisistes et récurrents dont les journaux remplissent leurs colonnes en période creuse.
▪  Cette étendue considérée dans son mouvement. Le flux et le reflux de la mer. La mer monte, descend. L’heure de la pleine mer. Les vagues, les flots de la mer. Le déferlement, le ressac de la mer. La mer est calme, agitée, forte, grosse. Une mer d’huile, très calme. Une mer houleuse, démontée. Coup de mer, mouvement de lames assez violent. La mer est haute, basse, étale, selon l’horaire de la marée.
▪  Cette étendue considérée en relation avec la navigation. Voyager par mer. Aller sur mer, en mer. Mal de mer, indisposition provoquée par les mouvements d’un navire, d’une embarcation. Navire qui prend la mer, qui quitte le mouillage, le port. Mettre une embarcation à la mer. Ce bateau n’est plus en état de tenir la mer, de naviguer sans risque. Port de mer, par opposition à Port fluvial. Homme de mer, marin. Gens de mer. Loup de mer (fam.), marin très expérimenté. Courir, parcourir les mers. Écumeur de mer, pirate, flibustier. Cette nation a eu longtemps la maîtrise des mers. L’armée de mer, l’ensemble des troupes et des forces navales d’un État, par opposition à l’armée de terre et à l’armée de l’air. Dans le langage de la marine de guerre. Commander à la mer, commander un navire ou une flotte en opération. Marque de domaine : histoire. Les peuples de la mer, voir Peuple I.
▪  Mer peut désigner simplement l’eau de mer, l’élément liquide. La mer est claire, limpide, trouble. La mer est chaude, froide. Bains de mer. Un paquet de mer, masse d’eau soulevée par une lame. Jeter quelque chose à la mer. La pollution de la mer.
▪  Expr. Un homme à la mer ! cri lancé pour signaler que quelqu’un est tombé par-dessus bord ; désigne aussi un système électronique permettant de revenir sur le point de chute d’un homme tombé à la mer. Lancer, jeter une bouteille à la mer, voir Bouteille. Fig. Ce n’est pas la mer à boire, pas très difficile, pas très désagréable. Il avalerait la mer et les poissons, voir Avaler. Porter, apporter de l’eau à la mer, faire quelque chose d’absolument inutile. C’est une goutte d’eau dans la mer, voir Goutte I. Labourer la mer, faire un grand effort inutile.
  Titres célèbres : Les Travailleurs de la mer, de Victor Hugo (1866) ; Vingt Mille Lieues sous les mers, de Jules Verne (1870).
2.  Partie de cette vaste étendue d’eau qu’on distingue des océans en raison de sa situation géographique, de sa plus faible surface, ou de sa configuration. La mer du Nord. La mer Adriatique. Les mers chaudes, les mers arctiques. La mer des Sargasses est une partie de l’océan Atlantique. Mer bordière, qui, comme la Manche, est en bordure d’un océan. Mer fermée, qui est entourée de terres de tous côtés, comme la mer Morte. Mer intérieure, qui, comme la mer Baltique, ne communique avec l’océan que par un détroit ou par une autre mer.
▪  Marque de domaine : droit. Mer territoriale, syn. d’Eaux territoriales. Haute mer, voir Haut. Droit de la mer, ou droit maritime, partie du droit public international qui définit le statut des espaces maritimes, régit la navigation, les activités maritimes et l’utilisation économique des eaux et des fonds marins. Fortune de mer, par opposition à Fortune de terre, voir Fortune. Prise de mer, action de s’emparer d’un navire abandonné ou de toute épave flottante ; l’objet de cette prise.
3.  Par analogie. Étendue vaste et uniforme, le plus souvent naturelle. Une mer de sable. Une mer de nuages. La mer de Glace, glacier du massif du Mont-Blanc. Marque de domaine : astronomie. Nom donné à certaines régions de la Lune et de la planète Mars, qui se distinguent des autres par un relief nettement moins prononcé et par une coloration différente aux yeux de l’observateur terrestre. La mer de la Sérénité s’étend sur plus de cinq cents kilomètres carrés à la surface de la Lune.
▪  Fig. Une mer humaine, une foule en mouvement, immense et dense. Une mer de sang, une grande quantité de sang répandu.
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