mise

MISE

nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Forme féminine substantivée du participe passé de mettre.
1.  (Suivi d’un complément le plus souvent introduit par à ou en.) Action de placer en un certain endroit, de mettre dans une certaine position ou situation ; résultat de cette action. En ce sens, Mise est utilisé dans un grand nombre de locutions dont les diverses acceptions figurent aux entrées correspondantes.
▪  La mise en croix, la mise au tombeau du Christ (désigne aussi, par métonymie, une œuvre d’art représentant ces scènes). Mise en observation d’un malade. Mise en bière d’un mort. Mise au secret d’un détenu. Mise à mort d’un condamné. Fig. Mise en garde, avertissement donné à quelqu’un. Mise au pas, rappel, par la contrainte, au devoir, à l’obéissance. Mise à pied, action de destituer une personne, de la décharger de ses fonctions. Fam. Mise en boîte, taquinerie, mystification.
▪  Mise en sacs, en bouteilles. La mise en perce d’un tonneau. Mise sous presse. La mise en berne d’un drapeau. Mise en plis, manière de coiffer les cheveux en les roulant en boucles avant de les sécher. Mise en service. Mise en circulation. Mise en vente d’un bien. Mise à prix, le point de départ d’une enchère. Mise au pilon. Mise à la casse.
▪  En parlant notamment de l’effet d’une mesure juridique, d’une disposition administrative. Mise en garde. Mise en cause, hors de cause, en accusation. Mise en demeure, sommation. Mise en examen (on disait naguère Inculpation). Mise en détention, en liberté. Mise en disponibilité, en congé, à la retraite. Mise sous scellés, sous séquestre. Mise en délibéré. Mise en liquidation. La mise au concours d’un poste. Mise à l’Index, voir Index.
▪  Dans de nombreux domaines techniques. Mise à feu. Mise en marche. La mise en charge d’une batterie. La mise en culture d’une terre. Mise en coupe d’un bois. Fig. Mise en coupe réglée, exploitation systématique, profit répété et abusif. Marque de domaine : typographie. Mise en casse, distribution des caractères dans les cassetins, pour la composition manuelle. Mise en pages. – Marque de domaine : électricité. Mise à la masse, mise à la terre, opération destinée à relier un fil conducteur à la masse, à la terre. – Marque de domaine : optique. Mise au point, réglage d’un instrument (lunette, microscope, etc.), qui doit assurer la netteté de la vision. Par analogie. La mise au point d’un nouveau procédé de fabrication. Fig. Éclaircissement, précision visant à rectifier une erreur, à lever une ambiguïté, à dissiper un malentendu. Une mise au point s’imposait. – Marque de domaine : marine. La mise sur cale, en cale d’un navire. Mise à flot. La mise en eau d’un bassin.
▪  Marque de domaine : spectacles. Mise en scène, conception et agencement des divers éléments nécessaires à la représentation d’une œuvre dramatique ou lyrique, à la réalisation d’une œuvre cinématographique ou télévisée, comprenant notamment la direction des acteurs et la disposition des décors ; l’effet scénique ainsi obtenu. (On dit de même Mise en ondes, Mise en musique, Mise en images.) Par analogie. Le criminel avait eu recours à une ingénieuse mise en scène. Fig. Cet homme politique a le goût de la mise en scène, recherche les effets propres à frapper les esprits.
▪  Spécialement. Mise bas, en parlant de la femelle d’un animal, action de mettre bas, de donner naissance à un ou plusieurs petits.
2.  Action de mettre de l’argent au jeu ou d’en engager dans une affaire ; la somme ainsi engagée. Nous jouons petit jeu, la mise est de cinq euros. Perdre, retrouver sa mise. Retirer sa mise. Doubler sa mise. Sa mise dans cette affaire était de cent cinquante mille francs. Mise de fonds, voir Fonds.
▪  Expr. Sauver sa mise, retirer son enjeu, à défaut de gain. Fig. et fam. Sauver la mise à quelqu’un, lui éviter quelque perte, quelque désagrément ou quelque ridicule, le tirer d’un mauvais pas.
3.  Manière dont une personne s’habille, dont elle est vêtue. Avoir une mise élégante, négligée. Soigner sa mise.
4.  Loc. adj. De mise (de l’ancienne expression Monnaie de mise, argent de mise, qui a cours, qui est en circulation), se dit de ce qu’il convient de dire ou de faire, de ce qui est conforme à l’usage, à la bienséance. Une telle attitude n’est pas de mise. Ces manières-là ne sont plus de mise. L’optimisme ne semble pas de mise. Cette excuse n’est pas de mise, n’est pas recevable.
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