réserver

RÉSERVER

conjugaison verbe transitif
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin reservare, « mettre de côté » et « conserver, sauver ».
1.  Affecter quelque chose à l’usage exclusif d’une ou de plusieurs personnes, ou à un emploi déterminé. La grande porte du palais de l’Institut est réservée au chef de l’État. Il convient de réserver les abréviations au langage professionnel. Pron. Le ministre s’est réservé la conduite de cette affaire. Je me réserve le droit, la possibilité de… Suivi d’un infinitif. Il se réserve de décider en dernier lieu.
▪  Spécialement. S’assurer à l’avance l’accès à un lieu, la jouissance d’un bien, d’un service. Réserver une chambre d’hôtel. Par analogie. Réservez la date du tant, nous fêterons notre anniversaire de mariage.
▪  Marque de domaine : droit. Réserver un droit à quelqu’un, dans un contrat, spécifier qui aura la jouissance de ce droit. Il a fait donation de ses biens à ses enfants mais en a réservé l’usufruit à sa femme. La maison d’édition s’est réservé l’exclusivité des droits de cet ouvrage.
▪  Par extension. Je lui réserve une surprise. Elle nous a réservé un accueil chaleureux. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve.
2.  Mettre de côté, garder pour un autre temps, une autre occasion tout ou partie de ce que l’on possède ou de ce dont on dispose. Réserver de l’argent pour des besoins imprévus. Réservez vos forces, vos efforts pour plus tard. Il a réservé le meilleur pour la fin. Réserver son opinion, son avis, s’abstenir de l’exprimer, souvent par manque d’éléments certains. Les médecins réservent leur pronostic.
▪  Spécialement. Marque de domaine : cuisine. Mettre en attente des ingrédients que l’on ajoutera ensuite à la préparation, au plat. Réserver le bouillon pour une sauce. – Marque de domaine : sylviculture. Réserver des arbres dans une forêt, ne pas les mettre en coupe. – Marque de domaine : bourse. Au participe passé. Valeur réservée à la hausse, à la baisse, dont la cotation est momentanément suspendue pour éviter des écarts de cours trop importants et dont on indique simplement qu’elle augmente, qu’elle diminue.
▪  Par extension. Tenir une personne ou un groupe à l’écart d’une action, dans l’intention de les faire agir au moment opportun. Réserver la cavalerie pour l’assaut final.
▪  Pron. Se réserver, économiser ses forces, ses ressources en prévision d’une circonstance ultérieure. Il se réserve pour de plus grands défis. Fam. Se réserver pour le dessert.
3.  Dans des domaines spécialisés. Laisser vierges, garder intactes certaines parties d’une œuvre en cours d’élaboration, ménager des réserves. À l’aquarelle, on réserve des blancs. Le graveur réserve certaines parties de la planche.
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