sublime

SUBLIME

adjectif et nom masculin
Étymologie : xve siècle, comme adjectif ; xviie siècle, comme nom. Emprunté du latin sublimis, « suspendu en l’air ; grand, sublime ».

I.

I. Adjectif.
1.  Vieilli. Qui se dresse, s’élève vers le ciel. Ne se rencontre plus guère que dans quelques locutions. La Sublime Porte ou, simplement, la Porte, l’entrée principale du palais des sultans à Constantinople ; par métonymie, le palais, la cour du sultan et, plus largement, l’Empire ottoman, son gouvernement. Le point sublime d’une gorge, d’un canyon, qui, du fait de sa situation élevée, offre la vue la plus étendue.
2.  Se dit d’une personne qui se situe au plus haut degré d’élévation dans l’ordre moral, intellectuel, esthétique. Il s’est montré sublime dans cette tragique circonstance. Il fut sublime de dévouement, d’abnégation. On trouvait Sarah Bernhardt sublime dans le rôle de Phèdre. Par métonymie. Esprit, âme sublimes. Vertu sublime. Beauté sublime.
▪ Par extension. La mort sublime de Caton. Le chant sublime de la Callas. Des vers sublimes. Par affaiblissement. Avec une valeur intensive. Leur appartement est sublime.
▪ Spécialement. Marque de domaine : rhétorique. Marque de domaine : littérature. Style sublime, qui est adopté dans les genres nobles, tels que l’épopée ou la tragédie.
▪ Subst. Personne n’a compris le sublime de son geste. Expr. Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas, formule attribuée à Napoléon Ier après le désastre de la campagne de Russie.

II.

II. Nom masculin.
Marque de domaine : philosophie. Généralement avec une majuscule. Ce qui, dans le spectacle de la nature ou dans les créations de l’art, frappe l’esprit par sa grandeur imposante ou sa démesure et lui donne l’intuition de l’infini. Le Sublime communique à l’âme une ferveur qui stimule ses facultés créatrices.
▪ Spécialement. Dans la philosophie de Kant. Émotion esthétique qui saisit l’esprit humain et l’élève au-dessus des réalités naturelles en lui révélant sa destination suprasensible. Le sublime kantien excède toute représentation et détermine l’esprit à penser l’inaccessibilité de la nature comme une idée.
 Titres célèbres : Traité du sublime, du Pseudo-Longin (ier siècle apr. Jésus-Christ) ; Recherche philosophique sur l’origine de nos idées du sublime et du beau, de Burke (1757) ; Observations sur le sentiment du beau et du sublime, de Kant (1764).
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