suspension

SUSPENSION

nom féminin
Étymologie : xiie siècle. Emprunté du latin suspensio, « voûte », puis « interruption, interdiction », lui-même dérivé de suspensum, supin de suspendere, « suspendre », puis « tenir dans l’incertitude » et « tenir à l’écart, interdire ».

I.

I. Action de suspendre ; résultat de cette action.
1.  Action d’attacher une chose par le haut en un ou plusieurs points, de sorte que sa partie inférieure reste libre, ne porte sur rien ; état d’une chose ainsi attachée. Procéder à la suspension d’un lustre. La suspension d’un hamac. Par extension. En parlant d’une personne. La suspension d’un gymnaste à des anneaux.
▪ Par métonymie. Dispositif permettant de maintenir suspendu un objet ; l’ensemble constitué par ce dispositif et l’objet suspendu. Les suspensions caténaires d’une ligne de chemin de fer. La suspension d’un pendule d’horloge. Décorer une pièce avec une suspension végétale. Spécialement. Luminaire que l’on suspend au plafond d’une pièce. Les ampoules d’une suspension.
2.  Fig. Action de faire cesser temporairement un mouvement, une activité, un processus ; le fait de différer, de remettre à plus tard. Les députés ont demandé une suspension de séance. La suspension d’une audience, d’une instance. Suspension d’armes, cessation des hostilités convenue, pour un temps, entre deux parties belligérantes. Le condamné a obtenu la suspension de l’exécution de sa peine pour des raisons médicales. Marque de domaine : grammaire. Points de suspension, signe de ponctuation (…) qui montre que la phrase est inachevée ou qui suggère un prolongement possible de la pensée, une hésitation (on a dit aussi Points de réticence ; on dit parfois Points suspensifs).
▪ Spécialement. Le fait, pour une autorité, de mettre provisoirement un terme à l’exercice d’un droit, à une disposition légale, à une activité. La suspension des libertés constitutionnelles. La suspension de la publication des journaux d’opposition ou, par métonymie, la suspension des journaux d’opposition par l’État. Par extension. Mesure d’ordre disciplinaire qui consiste à empêcher provisoirement quelqu’un d’exercer sa charge, ses activités. La suspension d’un préfet par le ministre de l’Intérieur. Il a été prononcé contre cet avoué une suspension de trois mois. La suspension d’un sportif pour dopage.

II.

II. Marque de domaine : chimie. Dispersion, sous forme de particules, d’un solide dans un milieu liquide ; par métonymie, le mélange qui résulte de cette dispersion et se présente sous forme de liquide ou de gel.
La suspension de pigments dans de l’huile donne une encre grasse. Une suspension est constituée de phases distinctes. Une suspension d’engrais. Suspension colloïdale, dont les particules sont très fines, d’une taille comprise entre un nanomètre et un micromètre (on dit aussi Solution colloïdale ou Sol).
▪ Loc. En suspension, se dit de ce qui se trouve dans un milieu liquide ou gazeux sans tomber ni s’agglomérer. Du sable en suspension dans de l’eau. Le brouillard est constitué de fines gouttelettes en suspension dans l’air. De la poussière en suspension.
▪ Par extension. Marque de domaine : géologie. Mode de déplacement des particules sédimentaires qui, emportées par un fluide en mouvement, progressent sans toucher le sol. Les sédiments solides peuvent être transportés par suspension, saltation ou traction.

III.

III. Qualité d’un véhicule qui conserve sa tenue de route et amortit les vibrations et les chocs dus à la conduite ou aux irrégularités du terrain, grâce à un ensemble de pièces reliant le châssis aux roues et assurant le contact de celles-ci avec le sol. Cette voiture a une excellente suspension. Les pneus, les ressorts, les amortisseurs font partie des organes de suspension.
▪ Par métonymie. L’ensemble de ces pièces. La suspension des carrosses était constituée de larges courroies de cuir. La suspension d’un wagon, d’une automobile. Une suspension hydropneumatique. Parfois au pluriel. Réparer, changer les suspensions d’une moto.
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