taper

TAPER

conjugaison verbe transitif, intransitif et pronominal
Étymologie : xiie siècle. Dérivé d’un radical onomatopéique *tapp‑.

I.

I. Verbe transitif.
1.  Frapper une personne, un animal, plus ou moins fortement (fam.) ; donner des coups à quelque chose. Il a tapé son camarade de classe au visage. Ils se sont violemment tapés. Dans sa colère, il a tapé la porte à coups de pied. Taper un oreiller pour lui rendre sa forme. Pron. Suivi d’un nom désignant une partie du corps. Elle s’est tapé le pied contre un meuble.
▪ Loc. fig. et fam. Taper le carton, jouer aux cartes (on dit aussi Battre le carton). Taper une belote, jouer à la belote. C’est à se taper la tête contre les murs, la situation est pénible, inextricable. Se faire taper sur les doigts, être puni ou blâmé pour l’erreur ou la faute que l’on a commise. Pop. Se taper le derrière ou les fesses par terre, s’esclaffer, rire bruyamment. Se taper la cloche, prendre un bon repas.
▪ Par extension. En parlant d’un objet. Le ballon a tapé le poteau. On entendait la grêle taper la vitre.
▪ Fig. et pop. Demander de l’argent à quelqu’un, lui en emprunter. Elle tape constamment ses parents. Il l’a tapé de cent euros ou, par métonymie, il lui a tapé cent euros.
2.  Écrire un texte au moyen d’une machine à écrire, d’un ordinateur ; presser une ou plusieurs touches sur un clavier, un écran, etc. Une lettre tapée à la machine. Taper ses œuvres, sa thèse à l’ordinateur. Taper un message sur son téléphone. Tapez votre code, tapez « 1 ». Absolument. Il tape très vite.

II.

II. Verbe intransitif.
1.  Donner un ou plusieurs coups. Taper sur quelqu’un avec un gourdin, une batte. Il tape sur son chien pour se faire obéir. Il lui a tapé sur l’épaule pour l’avertir. Taper dans le dos de quelqu’un. L’enfant, furieux, tapait du pied. Ne tapez pas trop fort ! Taper dans un punching-ball. Taper avec un marteau sur un clou.
▪ Spécialement. Frapper sur quelque chose pour obtenir un son ; produire un bruit en heurtant un objet. Taper sur un tambour. Taper dans ses mains pour applaudir. Tapez au carreau, il vous entendra peut-être. Le pianiste tape sur son piano (péj.), son jeu est brutal, sans nuance. Par extension. Le volet tape contre le mur.
▪ Marque de domaine : marine. Le bateau tape, il retombe bruyamment dans l’eau après chaque vague.
▪ Loc. et expr. fig. et fam. Taper du poing sur la table, intervenir avec violence ou autorité au cours d’une discussion. Taper sur le ventre de quelqu’un, être trop familier avec lui. Taper sur le dos de quelqu’un ou, simplement, taper sur quelqu’un, dire du mal de lui, le critiquer. Taper sur les nerfs, sur le système de quelqu’un, se dit en parlant d’une personne ou d’une chose irritante. Taper dans le ballon, jouer au football. Taper dans le mille, atteindre un objectif donné, deviner juste. Taper à côté, se tromper de cible ; échouer dans son entreprise. Taper dans l’œil de quelqu’un, le séduire, lui plaire au premier regard.
▪ Fig. Se dit du soleil ou d’un alcool dont la force, la puissance incommode. Le soleil tape fort aujourd’hui. Ce vin tape.
2.  Fam. Prélever une large partie de quelque chose. Ils ont dû taper dans leur réserve. Ils ont bien tapé dans l’héritage. Taper dans la caisse, voler l’argent auquel on avait accès et, par extension, commettre des malversations.

III.

III. Verbe pronominal. Pop.
1.  Manger quelque chose avec gourmandise, plaisir ou avidité. Ils se sont tapé un repas de roi. Elle s’est tapé tout le gâteau. Par analogie. Se taper un bon film.
▪ Par extension. Vulgaire. Se taper quelqu’un, avoir des rapports sexuels avec lui.
2.  Assumer seul une corvée, une tâche difficile ; vivre une expérience pénible. Il s’est tapé tout le ménage. Ils se sont tapé le trajet à pied.
3.  Désirer quelque chose dont on doit se passer. Elle peut toujours se taper, elle n’aura pas ma voix.
4.  Ne pas tenir compte de quelque chose, s’en moquer. Je me tape de ce qu’il pense, je m’en tape.
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