tromper

TROMPER

conjugaison verbe transitif
Étymologie : xive siècle. Emploi figuré du sens ancien de tromper, « jouer de la trompe ».
1.  Induire une personne en erreur, par ruse ou par artifice, afin d’en tirer avantage. Ce marchand nous a trompés. Ce faussaire a réussi à tromper les experts. C’est un honnête homme qui ne cherche à tromper personne. Il excelle dans l’art de tromper autrui ou, absolument, de tromper. Par métonymie. Les protestations d’innocence de l’accusé n’ont pas trompé les jurés. Sa bonne mine tromperait même les plus méfiants.
▪ Expr. Tromper quelqu’un sur la marchandise, lui vendre des produits de mauvaise qualité et, fig., ne pas tenir ce qu’on lui avait promis. Tromper son monde, faire illusion sur ce qu’on est. Cela ne trompe personne, ces procédés, ces stratagèmes sont inefficaces.
▪ Spécialement. Être infidèle à celui, à celle envers qui on s’est engagé, commettre l’adultère. Cette femme trompe son mari. Il l’a trompée avec sa meilleure amie. Au participe passé, adjectivement. Un mari trompé.
▪ Par extension. Se soustraire à l’attention d’autrui par une manœuvre quelconque, lui échapper. Le prisonnier a réussi à tromper ses gardes. Le trois-quarts aile a trompé son adversaire par un débordement. Par analogie. Le sanglier a trompé les chiens. Par métonymie. L’élève a trompé la vigilance, la surveillance de la maîtresse. Tromper les regards de quelqu’un (vieilli).
▪ Fig. En parlant d’une chose qui fait naître, qui suscite une erreur, une méprise chez quelqu’un. L’horloge nous a trompés. Nos sens nous trompent parfois. Mes yeux ne m’ont point trompé. Si ma mémoire ne me trompe… C’est un signe qui ne trompe pas. Expr. fam. et vieillie. C’est ce qui vous trompe, à cet égard vous êtes dans l’erreur.
2.  Décevoir quelqu’un, rendre vains son attente, son espoir. Il fut trompé dans ses espérances. Surtout par métonymie. Son échec a trompé toutes les prévisions. Elle a trompé la confiance que j’avais mise en elle.
▪ S’emploie aussi parfois en bonne part. Je n’attendais rien de bon de cette affaire, j’ai été trompé fort agréablement.
3.  Apaiser ce qui fait souffrir, le calmer de manière passagère. Rien ne peut tromper ses peines. Il est parvenu à tromper sa faim en buvant un grand verre d’eau. Tromper son ennui en faisant une réussite.
▪ Expr. Tromper le temps, les heures, se livrer à des occupations sans intérêt pour chasser l’ennui (on dit aussi, familièrement, Tuer le temps).
4.  Pron. Commettre une erreur, une faute, une méprise. Vous vous trompez, ce mot ne s’écrit pas ainsi. Tout le monde peut se tromper. J’avoue que je me suis trompé, j’avoue m’être trompé. Ils se trompent s’ils croient que… Vous vous êtes trompés sur son compte. Le serveur s’est trompé de deux euros en me rendant la monnaie. Expr. Si je ne me trompe, à moins que je ne me trompe, sauf erreur de ma part. Pop. Se tromper dans les grandes largeurs, se fourvoyer complètement.
▪ Suivi de la préposition à. Se laisser duper, abuser par ce qui se présente à la vue, à l’esprit. Nous nous sommes trompés à son air innocent. Plus malin que moi s’y tromperait. Ne vous y trompez pas, les résultats sont plus contrastés qu’il n’y paraît. Loc. et expr. À s’y tromper, au point de s’y méprendre. Il lui ressemble à s’y tromper. Vieilli. Se tromper à la ressemblance, prendre pour la même personne ou la même chose deux personnes ou deux choses d’apparence proche.
▪ Suivi de la préposition de et d’un nom sans article. Ne pas choisir la personne, la chose qui conviendrait. Elle s’est trompée d’interlocuteur. Se tromper de route, d’heure. Le tireur s’est trompé de cible. En disant cela, vous vous trompez de combat, de débat.
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