violence

VIOLENCE

nom féminin
Étymologie : xiiie siècle. Emprunté du latin violentia, « violence », « caractère violent, emporté », lui-même dérivé de violentus, « violent, emporté ».
1.  Force non contenue, puissance destructrice d’un phénomène ; grande intensité avec laquelle une chose se manifeste ou se fait sentir. La violence de la tempête, de l’orage. Ce pont a été emporté par la violence du courant. La violence des débats n’a pas permis d’aboutir à un accord. Il a perdu connaissance sous la violence du choc. La violence de la lumière l’a aveuglé.
▪ Fig. La violence des passions. Ressentir une émotion avec violence.
2.  Brutalité d’ordre physique ou moral dont une personne, un groupe fait preuve à l’égard d’autrui, de ce qui l’environne. Il s’est montré d’une grande, d’une rare violence. Répondre à la violence par la violence. Un déchaînement, une flambée de violence. Une incitation à la violence. Des actes de violence. Dénoncer la violence d’un régime, du gouvernement. Par extension. La violence d’un geste, d’un discours. La violence d’une manifestation.
▪ Spécialement. Contrainte physique ou morale, force que l’on emploie à l’égard d’autrui pour l’obliger à agir contre son gré. Ils ont eu recours à la violence pour obtenir ses aveux. User de violence envers un subordonné. Marque de domaine : droit civil. Contrainte exercée sur une personne qui accepte malgré elle d’établir un acte donné. La violence est l’un des vices du consentement. Protester de violence (vieilli), voir Protester.
▪ Loc. verb. Faire violence à une personne, la violer (rare) ; la forcer à quelque chose, physiquement ou moralement. On lui a fait violence pour qu’il démissionne. Se faire violence, faire effort sur soi-même, se contraindre à quelque chose qui est contraire à son premier mouvement ou à sa nature. Il se faisait violence pour ne pas se fâcher. Se faire une douce violence (fam. et iron.), feindre de se forcer à quelque chose qui vous est en réalité agréable. Fig. Faire violence à quelque chose, le soumettre à une contrainte qui l’altère. Faire violence à la liberté d’expression. Faire violence à un texte, lui faire dire ce qu’il ne dit pas, en forcer le sens.
▪ Par métonymie. Au pluriel. Actes, paroles violents. Subir des violences. Faire l’objet de violences. Des violences populaires, urbaines. Les violences exercées par cette milice ont longtemps été occultées. Un vol avec violences. Violences physiques, verbales. Des violences sexuelles.
▪ Expr. proverbiales. La violence appelle la violence. Plus fait douceur que violence.
 Titre célèbre : La Violence et le Sacré, de René Girard (1972).
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