Dire, Ne pas dire
Dire, Ne pas dire • Extensions de sens abusives
(07-08/2017)
(07-08/2017)
Prémisse, prémices
Prémisse et prémices : ces deux noms sont souvent confondus, ce qui n’est guère étonnant puisque nos deux homonymes sont assez rares et que leurs sens ne sont pas très éloignés, alors que des homonymes d’usage fréquent et ayant des significations vraiment différentes ne courent pas ce risque. Ainsi qui entend ou lit les vers de Corneille ne soupçonne pas notre dramaturge de pratiquer en amateur la sériciculture, ni de souffrir d’une infection intestinale, mais présume que l’on évoque son œuvre poétique. La proximité de prémisse et de prémices est plus périlleuse. Prémices, qui ne s’emploie qu’au pluriel, a d’abord désigné les premières productions de la terre ou de l’élevage que l’on offrait en sacrifice aux dieux, puis, par extension, ce nom a aussi pris le sens de « prélude, signe avant-coureur ». Quant à prémisse, qui se rencontre au singulier comme au pluriel, il appartient à la langue de la logique et désigne chacune des deux propositions d’un syllogisme d’où résulte la conclusion ; par extension, ce nom désigne aussi tout argument d’où découle une conséquence. On veillera donc bien à ne pas employer l’un pour l’autre et on rappellera que tous deux sont des féminins.
on écrit | on n’écrit pas |
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Offrir à Cérès les prémices d’une récolte | Offrir à Cérès les prémisses d’une récolte |
Ces manifestations furent les prémices de l’émeute | Ces manifestations furent les prémisses de l’émeute |
Une théorie fondée sur des prémisses douteuses | Une théorie fondée sur des prémices douteuses |
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