Dire, Ne pas dire
Dire, Ne pas dire • Emplois fautifs
(07/09/2017)

Vous metteriez

L’analogie, qui nous a donné, conjointement avec l’étymologie, nombre de formes aujourd’hui employées dans notre langue, est impérialiste. Elle essaie de s’imposer partout et de soumettre à ses lois les mots qui lui échappent encore ; l’usage et la grammaire lui opposent une résistance constante, mais il faut aussi que nous soyons vigilants pour éviter la prolifération de formes anarchiques n’appartenant pas à notre langue. Notre conjugaison nous offre un bon exemple de ce phénomène. Les verbes du premier groupe y sont de loin les plus nombreux, ce qui n’est guère étonnant puisqu’ils sont issus ou empruntés de verbes latins du premier groupe (dont l’infinitif en ‑are est à l’origine de l’infinitif français en ‑er), et que ces derniers, dans cette langue, étaient déjà les plus nombreux. L’analogie et l’attirance pour la facilité font donc que sournoisement, insidieusement, s’installent dans les conjugaisons du deuxième et surtout du troisième groupe des terminaisons fautives parce qu’elles sont celles du premier groupe. On commence ainsi à entendre des phrases comme Qui metteriez-vous à ce poste ? quand c’est, bien sûr, qui mettriez-vous… ? qu’il aurait fallu employer.
On dit On ne dit pas
Les élections rebattront les cartes Les élections rebatteront les cartes
Vous prendrez bien un café Vous prenderez bien un café
■ Voir dans le dictionnaire : Mettre
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