col
1re édition
COL.
s. m.■
La partie du corps qui joint la teste aux espaules, la prononciation ordinaire dans la pluspart des phrases, c’est Cou. Long cou. grand cou. gros cou. le col court. le cou, ou le col tors. mal de cou, ou mal au cou. mouchoir de col, ou de cou. tour de col. col de pourpoint. avoir le cou de travers. allonger le col, ou le cou. tordre le col. rompre le cou. casser le cou. pancher le cou. charger quelque chose sur son cou. pendre au cou. porter sur son col, à son cou. le chignon du cou. la nuque du cou, ou du col.
On appelle, Un cou qui est long & gresle, Col de gruë.
On dit prov. d’Une personne qui porte tout ce qu’elle peut porter d’une chose, qu’Elle en a chargé son cou.
On dit, Sauter au cou. se jetter au cou. se pendre au cou de quelqu’un, pour dire, L’embrasser avec grande tendresse & affection.
On dit prov. qu’Un homme sera pendu, a esté pendu par son cou.
On dit parmi le peuple, Prendre ses jambes à son cou, pour dire, Se disposer à partir promptement sur l’heure. Il prit ses jambes à son cou & s’en alla.
On dit, Couper le cou à quelqu’un, pour dire, Luy trancher la teste. Il merite qu’on luy coupe le cou. il eut le cou coupé.
On dit figur. qu’Un homme a le cou rompu, pour dire, qu’Il est tres-mal dans ses affaires, qu’il est ruiné, abysmé.
On dit aussi, Rompre le cou à une affaire, pour dire, Empescher qu’elle ne se fasse ; Et qu’Une affaire a le cou rompu, pour dire, qu’Une affaire ne se fera point.
On appelle, Le col de la vessie. le col de la matrice, Ce qui est comme l’emboucheure de ces parties. En ces exemples on prononce col.
On dit aussi, Le cou d’un matras. le col, ou le cou d’une bouteille.
Col, signifie aussi quelquefois, Un passage estroit entre deux montagnes. Le Col de Pertuis. le col de … nous nous saisismes des cols des montagnes.
■
Cou-de-pied. La partie la plus haute du pied de l’homme. Il a le cou-de-pied haut, le cou-de-pied bas. ce soulier est trop haut ou trop bas de cou-de-pied.
■
Brisecou. s. m. Passage, endroit, escalier &c. où il est aisé de tomber si l’on n’y prend garde. Il y a p. 208des marches dans cet escalier qui sont de vrais brisecous. vostre escalier est un brisecou.
■
Haussecou, ou Haussecol. s. m. Piece d’armes que les Officiers d’Infanterie portent au cou. Les Officiers du Regiment des Gardes Françoises montent la garde avec le haussecol doré, & ceux du Regiment des Suisses avec le haussecol argenté.
■
Licou. s. m. Chevestre, lien que l’on met autour de la teste des chevaux, des mulets & autres semblables bestes de charge pour les attacher. Licou de corde, de cuir, de crin. le licou d’un cheval. attacher avec son licou. mener avec un licou, par le licou.
On dit fig. qu’Un homme traisne son licou, Quand il a fait quelque mauvaise action qui luy sera funeste tost ou tard.
■
Collet. s. m. Cette partie de l’habit, qui est alentour du cou. Collet de pourpoint. collet de manteau. collet de robe. collet de chemise &c.
Collet, estant mis absolument, Se prend pour cette piece de toile que l’on met autour du cou par ornement. On la nomme autrement, Rabat. Collet de toile Baptiste, de Hollande. collet uni. collet à dentelle, à passement &c. grand collet. petit collet. les Ecclesiastiques seculiers portent le collet plus petit. Et on appelle mesme, Petits collets, Ceux qui affectent un exterieur plus reformé & plus modeste que les autres. Attacher un collet. ajuster un collet. porter un collet, des collets. empeser un collet. chiffonner un collet. collet bien mis. collet chiffonné. Collet monté, estoit un collet où il y avoit de la carte ou du fil de fer pour le soustenir. C’estoit du temps des collets montez, pour dire, Du vieux temps.
On dit, Se jetter au collet de quelqu’un. luy sauter au collet. le prendre, saisir au collet.
On dit prov. Prendre, saisir quelqu’un au collet, pour dire, L’arrester & le faire prisonnier.
On dit aussi fig. Prendre quelqu’un au collet, pour dire, Prendre occasion de le trouver & de l’obliger de faire quelque chose. J’ay esté vingt fois chez luy sans le trouver, j’iray un beau matin & le prendray au collet, il faudra bien qu’il fasse ce que je luy demande.
On dit prov. & bassement, d’Un profit inopiné qui vient à un homme. Voilà cent escus, mille escus, deux mille livres de rente qui luy sautent au collet.
On dit, Prester le collet à quelqu’un, pour dire, Se presenter pour lutter ou combattre corps à corps contre luy. Je suis aussi fort que luy, je luy presteray le collet quand il voudra.
On le dit fig. d’Un homme qui soustient quelque chose contre un autre, soit par escrit, soit de vive voix. Il fait le grand Mathematicien, je luy presteray le collet quand il voudra. il est homme à luy prester franchement le collet.
Collet de mouton. collet de veau. C’est cette piece qui se coupe à costé du cou au bout saigneux.
Collet de buffle, Sorte de pourpoint fait de peaux de buffle & à grandes basques & sans manches.
Collet de senteur, Espece de pourpoint de peau parfumée, à petites basques & sans manches.
Collet, signifie encore, Une sorte de laqs à prendre des liévres ou des lapins. Tendre un collet. prendre des liévres au collet, des lapins, des perdrix &c.
■
Colletin. s. m. Espece de pourpoint de cuir sans manches & à petites basques. Colletin de cuir. colletin de buffle.
■
Collerete. s. f. Sorte de petit collet de linge dont les femmes se couvrent la gorge & les espaules.
■
Colleter. v. a. Prendre quelqu’un au collet pour le jetter par terre. Il l’a colleté. ils se colleterent. ils se sont colletez.
Il signifie aussi, Tendre des collets pour prendre des liévres, lapins, perdrix &c. Il est defendu par les Ordonnances de colleter.
■
Collier. s. m. Rangée de perles ou de grains d’ambre enfilez, que les Dames portent au cou pour se parer. Collier de grand prix. collier de perles, de pierreries &c. enfiler un collier. son collier est deffilé.
Il se prend quelquefois pour un cercle de fer, d’argent ou de quelque autre matiere, qui se met alentour du cou des esclaves, ou des Mores, ou des chiens pour les arrester, les retenir. On luy mit un collier de fer, un collier d’argent au cou. il faut un collier garni de clous à ce dogue pour le defendre contre le loup.
On dit prov. & figur. en parlant de quelqu’un qui a une grande authorité, un grand pouvoir dans les compagnies, que C’est un chien au grand collier.
Il se prend aussi pour cette chaisne d’or, laquelle se donne à ceux qu’on fait Chevaliers de quelque Ordre, & qu’ils portent aux grandes Festes & aux jours de ceremonie. Le collier de l’Ordre de saint Michel. le collier de l’Ordre de la Toison. le collier de l’Ordre de l’Annonciade, ou simplement, le collier de saint Michel, du saint Esprit, de la Toison, de l’Annonciade. il porte le collier de l’Ordre de &c.
Collier, se dit aussi, d’Une marque naturelle en forme de cercle, qui se voit quelquefois alentour du cou des animaux & des oiseaux. & qui est differente du reste de leur poil ou de leur plumage. Un merle au collier.
On appelle fig. Collier de misere, Un engagement à un estat, à une profession, à une occupation penible & laborieuse. Voilà la saint Martin venuë, il faut que les gens de Pratique reprennent le collier de misere. On dit en riant, d’Un homme marié, qu’Il a pris le collier de misere.
Il se prend aussi figur. pour la marque d’un estat, d’une profession penible ; telle est la bandoliere à l’esgard du soldat, la robe à l’esgard des gens de Pratique, la bricole à l’esgard des porteurs de chaise.
Collier, est aussi, Une piece du harnois des chevaux de charrette ou de labour, que l’on leur met au cou pour tirer.
On appelle, Cheval de collier, Un cheval qui est propre à tirer, Et, Franc de collier, ou du collier, pour dire, qu’Il tire de luy-mesme.
On dit prov. & fig. qu’Un homme est franc du collier, pour dire, qu’Il procede franchement, & qu’il sert ses amis de bon cœur sans se faire trop prier.
■
Accoller. v. a. Jetter les bras au cou de quelqu’un en signe d’affection. Il me vient accoller. ils s’entraccollerent avec grande amitié.
On dit, Accoller la cuisse. accoller la botte à quelqu’un, pour dire, Luy embrasser la cuisse, la botte, ce qui est une marque de grande soumission & d’inferiorité.
On dit, Accoller la vigne, pour dire, La relever & la lier à l’eschalas.
On dit fig. Accoller deux ou plusieurs articles dans un compte, pour dire, N’en faire qu’un seul.
■
Accollé, ée. part. Il a les sign. de son verbe.
■
Accollade. s. f. Embrassement de part & d’autre. Grandes accollades.
Accollade, se dit aussi, De l’embrassade qu’on donne à celuy qu’on fait Chevalier. Il l’a fait Chevalier en luy donnant l’accollade.
On appelle, Accollade de lapereaux, Deux lapereaux servis ensemble. Servir une accollade de lapereaux.
■
Decoller. v. a. Couper le cou à quelqu’un. Il fut decollé. on le decolla.
■
Decollé, ée. part.
■
Decollation. s. f. Action par laquelle on coupe p. 209le cou. Ce mot n’est en usage que pour signifier le martyre de saint Jean Baptiste. La Decollation de saint Jean.
■
Encolure. s. f. Toute cette partie du cheval qui s’estend depuis la teste jusqu’aux espaules & au poitral. Belle encolure. vilaine encolure. ce cheval a l’encolure fine, l’encolure de cigne, l’encolure chargée, deschargée. il est chargé, deschargé d’encolure. il a l’encolure d’un cheval d’Espagne, d’un Barbe &c.
On dit fig. d’Un homme qui a la mine d’un sot, d’un brutal &c. qu’Il a l’encolure d’un sot, d’un brutal, qu’il en a l’encolure. Il ne se dit qu’en mauvaise part.
■
Torticolis. s. m. Qui porte le cou de travers, le cou penchant d’un costé. De cette attaque d’apoplexie il est demeuré torticolis. Il est bas.
Il se dit fig. & bassement des faux devots, des hypocrites. Ne vous fiez pas à ces torticolis.
Vous pouvez cliquer sur n’importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire.
VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- coïonner, v. tr. [7e édition]
- coïonnerie, n. f. [7e édition]
- coït, n. m.
- coïter, v. intr.
- cojouissance, n. f.
- coke, n. m.
- cokéfaction, n. f.
- cokéfier, v. tr.
- cokerie, n. f.
- col-, préf.
- col, n. m.
- cola, n.
- colao, n. m. [6e édition]
- colarin, n. m.
- colatier, n. m.
- colature, n. f.
- colback, n. m.
- colbertisme, n. m.
- colchicacées, n. f. pl.
- colchicine, n. f.