heurter

2e édition

HEURTER.

v. a. [l’H s’aspire.]
■  Choquer toucher ou rencontrer rudement. Il est malaisé de passer par les ruës de Paris qu’on ne heurte quelqu’un. un Chrocheteur l’a heurté en passant, l’a heurté rudement. un vaisseau a heurté l’autre.
On s’en sert souvent avec le pronom personnel, & il signifie, Se choquer en se rencontrant. Ils se heurterent les uns les autres en passant. lors que les escadrons vinrent à se heurter. les vaisseaux estant venus à se heurter, s’estant heurtez.
On dit fig. qu’Une chose heurte la raison, le sens commun, pour dire, qu’Elle est contre la raison, contre le sens commun.
On dit Dans ce sens, qu’Il ne faut pas heurter de front, heurter de droit fil l’opinion d’un homme qu’on veut persuader.
Et on dit pareillement, qu’On ne peut faire une chose sans heurter beaucoup de gens, pour dire, Sans choquer, sans desobliger, sans offenser beaucoup de gens.
■ Heurter, Est aussi neutre. Ainsi on dit, Heurter contre une pierre. heurter contre un rocher. heurter de la teste contre la muraille.
On dit prov. & en parlant d’Un homme difficile à persuader, que C’est heurter de la teste contre la muraille que de luy. vouloir persuader quelque chose.
■ Heurter. v. neutre, Signifie absolument, Frapper à la porte. Heurtez. on heurte à la porte. on heurte fort. heurter doucement. heurter en maistre. on a heurté trois coups. on a heurté par trois fois.
On dit fig. qu’Un homme a heurté à toutes les portes pour faire reussir son affaire, pour dire, qu’Il a sollicité tout le monde, qu’il a employé toute sorte de moyens.
■ Heurté, ée, part.
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