mere

2e édition

[II.] MERE.

s. f.
↪ voir aussi : [I.] Mere (adj.)
■  Femme qui a mis un enfant au monde. Bonne mere. mauvaise mere. elle est mere de tant d’enfants. voilà vostre mere. la mere d’un tel. c’est une mere dénaturée. il est parent du costé de la mere. ils sont freres de pere & de mere.
■ Mere, Se dit aussi des femelles des animaux, lorsqu’elles ont des petits. La mere qui nourrit ses petits. la mere de ce poulain. la mere de ces chiens. la mere & les poussins.
■ Mere, Signifie aussi Matrice. Mais en ce sens p. 53il n’a guere d’usage que dans ces phrases. Mal de mere. vapeur de mere.
On dit fig. En matiere de Benefice, qu’Un homme ne peut pas posseder en mesme temps la mere & la fille, pour dire, qu’Il n’est pas permis par le Droit Canon de posseder un benefice & les benefices qui en despendent.
On dit fig. Nostre Mere Sainte Eglise est la mere des Fidelles. l’Eglise est une bonne mere.
On dit d’Une femme, qu’Elle est la mere des pauvres pour dire, qu’Elle fait de grandes charitez & de grandes aumosnes.
On appelle fig. Mere, Une Religieuse professe qui est du chœur. La Mere telle. la Mere Prieure. la Mere Abbesse.
■ Mere, Se prend quelquefois fig. pour cause. L’ambition est la mere de tous les desordres. l’oisiveté est la mere de tous les vices. la défiance est la mere de seureté.
On dit aussi fig. La Grece a esté la mere des beaux Arts. Et cette façon de parler est encore appliquée aux autres pays qui excellent, & qui abondent en quelque chose.
On dit fig. & prov. lors qu’on parle d’une chose dont la pareille ne se trouve plus, que La mere en est morte ; Et au contraire pour marquer qu’une chose n’est pas rare, & qu’il est aisé d’en avoir plusieurs autres de mesme, on dit, que La mere n’en est pas morte. Cette façon de parler est basse.
On dit prov. Quand on a esté mal satisfait d’un lieu où l’on a resolu de ne plus aller, ou qu’on s’est mal trouvé de quelque affaire, de quelque partie, C’est le ventre de ma mere, je n’y retourne plus. Cette façon de parler est basse.
On appelle Langue mere, Une Langue qui n’est derivée d’aucune autre, & dont quelques-unes sont derivées. L’Hebreu est une Langue mere.
On appelle Dure mere, & Pie mere, Les deux membranes qui enveloppent le cerveau.
■ Belle-mere. Terme relatif. C’est à l’esgard des enfants, la femme que leur pere a espousée aprés la mort de leur mere ; à l’esgard d’un gendre, c’est la mere de sa femme ; & à l’esgard d’une bru, c’est la mere de son mari.
■ Grand’Mere. sub. f. Ayeule. Grand’mere du costé paternel. Grand’mere du costé maternel.
■ Mere-Nourrice, Celle qui donne à teter à un enfant, & qui le nourrit dans le premier temps de son enfance, au lieu de la veritable mere.
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