levain

3e édition

LEVAIN.

s. m.
■  Petit morceau de pâte aigrie, qui étant mêlée avec la pâte dont on veut faire le pain, sert à la faire lever, à la faire fermenter. Faire un levain. Faire du levain. Ce levain est trop vieux. Mettre trop de levain. Mettre trop peu de levain dans la pâte. L’Église Latine ne consacre qu’avec du pain sans levain.
■ Levain, Se dit aussi par extension d’une disposition des humeurs à quelque maladie prochaine, & du vice qui reste dans les humeurs, après la maladie. Il se sent incommodé, il y a à craindre que ce ne soit quelque mauvais levain qui s’amasse dans l’estomac. Il n’est pas bien guéri, ces signes-là montrent qu’il y a encore quelque levain. Ce mal-là ne se guérit jamais si bien qu’il n’en reste quelque levain. Il y a du vieux levain qui paroîtra ce printemps.
■ Levain, Se dit aussi du ferment, du dissolvant de l’estomac, par le moyen duquel se fait la digestion. Sans les levains de l’estomac la digestion ne se feroit pas. La digestion se fait mal quand les levains sont corrompus. Il a dans l’estomac un mauvais levain qui corrompt tout ce qu’il prend.
■ Levain, Se dit fig. Des mauvaises impressions que le péché laisse dans l’ame. Le levain du péché originel. Se défaire du vieux levain du péché. Jesus-Christ dans l’Ecriture avertit qu’il faut se donner de garde du levain des Pharisiens.
Il se dit aussi, Des restes de certaines passions violentes, comme la haine ; & des dispositions au soulévement, dans l’esprit des peuples. Levain de haine. Levain d’inimitié, de discorde, de division. Il se sont reconciliez, mais leur haine n’est pas si bien appaisée qu’il n’en reste encore quelque levain. Il reste encore parmi ce peuple un levain de sédition, un levain de révolte.
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