pardonner
3e édition
PARDONNER.
v. act.■
Accorder le pardon, ne garder aucun ressentiment d’une injure reçûe, d’une faute commise. En ce sens il régit le datif de la personne, & l’accusatif de la chose. Si nous ne pardonnons les offenses qu’on nous a faites, Dieu ne nous pardonnera jamais nos péchez. Je lui pardonne de bon cœur tout le p. 263mal qu’il m’a fait. Je vous pardonne pour cette fois-ci, mais n’y retournez plus. Pardonner une faute légère, une faute d’inadvertance. Le Roi lui a pardonné, & l’a remis en grace.
Il signifie quelquefois simplement excuser. Je lui pardonne facilement la négligence de son style, mais je ne saurois lui pardonner toutes les puérilitez dont il a rempli son livre. C’est une faute excusable dans un autre homme, mais à un homme aussi sage que lui, elle ne se peut pas pardonner. Le monde juge sevèrement de tout, & ne pardonne pas les moindres sottises qu’on fait. Cet homme ne se pardonne rien.
Lorsqu’Un homme dans la chaleur, dans la passion s’emporte à faire ou à dire quelque chose de mal à propos, on dit, Je pardonne cela à l’état où vous étes, pour dire, J’excuse cela en considération de l’état où vous étes. On se sert aussi de ce mot dans le même sens en plusieurs autres occasions. Il a fait un discours assez médiocre, mais je pardonne cela au peu de tems qu’il a eu pour se préparer.
Il s’emploie aussi quelquefois comme un terme de civilité. Pardonnez-moi si je prends la liberté de, &c. Je vous supplie de me pardonner la liberté que je prends. Vous me pardonnerez si je vous dis que l’affaire ne se passa pas de la sorte. Dans cette acception, on dit quelquefois simplement, & sans rien ajouter, Pardonnez-moi, vous me pardonnerez, pour marquer honnêtement, qu’On n’est pas d’accord de ce qu’un autre dit.
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Dieu me pardonne, Façon de parler qui s’emploie dans le discours familier, par une espèce d’excuse & d’adoucissement. A l’entendre parler, je croirois, Dieu me pardonne, qu’il a perdu l’esprit.
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Pardonner, signifie quelquefois, Excepter, épargner. En ce sens il ne s’emploie guère qu’avec la particule négative Ne, & il ne régit que le datif. La mort ne pardonne à personne. Le temps ne pardonne à aucune chose. Le soldat ne pardonna ni à âge ni à sexe. Il ne pardonna pas aux choses les plus sacrées.
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Pardonné, ée. part. Crime pardonné. Offense, injure pardonnée. Faute pardonnée. Une si grande bévûe ne sauroit être pardonnée à un si habile homme.
Dans le style familier, lorsque par civilité un homme demande qu’on lui pardonne, s’il prend la liberté de dire ou de faire telle chose ; on lui répond : Vous étes tout pardonné.
On dit proverbialement que, Péché caché est à demi pardonné, pour dire, que Quand le scandale n’est pas joint au péché, le péché en est moindre.
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VOISINAGE ALPHABÉTIQUE
- parcourir, v. tr.
- parcours, n. m.
- par-derrière, loc. prép.
- pardessus, n. m.
- par-devant, loc. prép.
- par-devers, loc. prép.
- pardi !, interj.
- pardieu !, interj.
- pardon, n. m.
- pardonnable, adj.
- pardonner, v. tr.
- pare-, préf.
- paréage, n. m.
- paréatis, n. m. [7e édition]
- pare-avalanches, n. m. inv.
- pare-balles, n. m. inv.
- pare-battage, n. m. inv.
- pare-boue, n. m.
- pare-brise, n. m. inv.
- pare-chocs, n. m. inv.