ronger

3e édition

RONGER.

v. act.
■  Couper avec les dents à plusieurs & fréquentes reprises. Un chien qui ronge un os. Les rats, les souris rongent la paille dans les greniers, rongent les tapisseries. Les souris p. 601ont rongé ce pain tout à l’entour. Les vers rongent le bois, rongent les habits. Ronger ses onglés. Des chevaux qui rongent leur râtelier.
On dit, que Des chevaux rongent leur frein, pour dire, qu’Ils mâchent leur frein.
On dit figurément, Ronger son frein, pour dire, Retenir son dépit, son ressentiment en soi-même, sans en rien laisser éclater au dehors.
On dit aussi figurément, Donner un os à ronger à quelqu’un, pour dire, Lui donner quelque occupation, quelque emploi où il puisse gagner quelque chose. Il faut donner quelque os à ronger à ce malheureux.
On le dit aussi, pour signifier, Susciter quelque affaire à quelqu’un pour l’embarrasser, pour l’occuper d’un côté, afin qu’il n’ait pas le temps de songer à autre chose, & qu’il ne puisse pas nuire. Ces gens-là ont été plus fins que lui, ils l’ont engagé adroitement dans une telle poursuite, ils lui ont donné un os à ronger.
On dit, que L’eau forte & la rouille rongent le fer, le cuivre, &c. pour dire, qu’Elles le minent & le consument peu à peu.
On dit figurément, qu’Un Procureur ronge ceux qui ont affaire à lui, pour dire, qu’Il leur fait consumer leur bien par des chicanes & par des frais. Ce Procureur ronge ses Parties. Ne mettez pas vos affaires entre les mains de cet homme-là, il vous rongera jusqu’aux os.
On dit aussi figurément, que Le souci ronge, qu’une affaire ronge l’esprit, qu’un remords ronge la conscience, ronge le cœur, pour dire, que L’Esprit en est agité, que la conscience en est tourmentée.
■ Rongé, ée. part. Il a les significations de son verbe. Un habit tout rongé de vers. Un homme rongé de remords.
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